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Lovely time, Valentines in Singapore ♥

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 13 Avr - 18:23
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ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapour  ♥

 
 




Tenue Jour 1 ~ Le vent marin soufflant encore sur la peau de leurs visages, les aléas de leurs émois étaient semblables aux flots d’un océan apaisé. Nulle tempête mais d’incessant remous. Une once d’hésitation, léger sursaut d’incompréhension et un petit pincement au coeur, comme chaque fois qu’elle ne savait comment prendre ses mots. Hyeon et sa sincérité aussi touchante que maladroite. Avait-elle commis un excès en l’embrassant ainsi ? Était-ce le message qu’il essayait de lui faire comprendre ? Ses paroles semblaient reflet d’un amour à l’état pur. Était-ce subjuguant à en suffoquer ou blessant ? La jeune femme n’aurait guère su le définir, alors elle n’en creusa pas plus loin et se laissa emporter gaiement dans son souhait de photographier un nouveau souvenir d’eux deux. Parce qu’ils se dressaient en cet endroit si symbolique dans son esprit, parce que Hyeon en avait été l’initiateur, assurément, elle chérirait tout particulièrement ce cliché. Elle ne put qu’en sourire radieuse et bien heureuse, éperdument amoureuse, avec cette étincelle dans le regard dirigé vers lui. Peut-être n’avait-elle pas besoin non plus de plus que sa seule présence, rien de plus en ce monde, cependant, elle n’en désirait pas moins. Malheureusement ou non pour lui, la jeune femme resterait un esprit indomptable qui ne se contraignait guère à réfréner ses envies. Oh, Hera le faisait ! Certainement s’y était-elle encore plus appliquée avec lui qu’avec quiconque, exprimant ses pulsions par la parole comme il lui avait fait promettre de partager toutes ses pensées mais lui assurant de réprimer ses gestes, cependant, même avec une aile blessée, Hera ne saurait rester un oiseau en cage. Que ton coeur soit bien accroché Lee Hyeon car il se pourrait que je m’adonne quelques fois à la tentation de mes pulsions au risque de le faire chavirer à l’instar qu’un seul de tes regards peut renverser le mien… Il était beau son Hyeon. Il l’avait toujours été. Il avait un charme qui faisait tomber de nombreuses femmes, sans le connaitre. Pour Hera s’était différent. Parce qu’au fond, même s’ils ne s’étaient vus que par deux fois dans l’enfance, elle avait conservé une perception différente de lui. Une impression de le connaitre. Alors, indéniablement, ils restaient des parts ombres entre eux. Ils ne pouvaient lire encore dans le coeur l’un de l’autre comme dans un livre ouvert. D’autant plus que tous deux n’étaient certainement pas les plus habiles maitres en matière de sentiments. Derrière cette façade qui la faisait paraître d’une grande simplicité prévisible, Hera s’avérait bien plus complexe. Quant à Hyeon… Cette belle énigme que peut-être elle ne saurait résoudre mais qui néanmoins semblait s’extirper peu à peu du labyrinthe brumeux où ses émotions avaient été faites prisonnières. La singapourienne ne pouvait rétorquer afin de poser la carte de la modestie. Certes Hyeon n’avait pas besoin d’elle pour être la représentation d’un parfait prince charmant, néanmoins, il était vrai qu’il se dégageait de lui désormais, en ce jour, quelque chose de plus, quelque chose de nouveau. N’était-il plus un séduisant jeune homme de façade mais un bel homme rayonnant car heureux ?

Puis, au gré de leur promenade dans les jardins, la belle lui avait témoigné que s’il n’aspirait à plus que de la savoir à ses côtés, il ne pourrait l’empêcher de s’accorder quelques petits péchés comme ce léger baiser sur sa joue déposé. Sans doute comprenait-il lorsque sa main lui échappa  que telle marée qui s’avance et se retire, insaisissable, la jeune femme était incontrôlable. Petite princesse à papa en apparence, son esprit s’envolait bien plus libre que les préjugés ne laissaient imaginer. Hyeon le savait très certainement. Hera ne supportait pas les chaines, mais il avait la douceur, la retenue peut-être de ne pas en être une. Son appel à ne pas s’éloigner l’amusa bien que sur le moment, elle ne l’écouta pas. Jusqu'à ce qu’elle se retrouve à nouveau face et tout près de lui, victime d’un papillon facétieux. Cette douce coïncidence, messagère du destin, sembla l’amuser et pour une fois, ce fut la demoiselle qui en fut la plus gênée. Les joues empourprées, elle baissa les yeux. Par embarras et aussi aveuglée par la vue de son visage si rayonnant lorsqu’il souriait de la sorte. Plus Hyeon changeait, plus il s’épanouissait et plus son coeur à elle s’emballait. Son charme décuplé la désemparait. Alors ses yeux légèrement fuyant trouvèrent parade en se posant sur un panneau d’indications du parc :
« Lequel d’entre nous est un grand enfant pour qu’il ne faille que nous ne nous lâchions ? » le taquina-t-elle subtilement, tachant de recouvrir sa contenance souriante et malicieuse.
D’un léger mouvement de tête, accompagné d’un infime glissement du regard, elle l’incita à tourner le sien faire le fameux panneau qui parmi les nombreux rappels d’interdiction affichait quelques conseils à figure d’obligation dont celle de tenir les enfants par la main. Singapour et sa singularité ! Il existait en cette cité des sigles que n’apparaissaient certainement nulle part ailleurs. Amusée, lèvres légèrement pincées et nez quelque peu retroussé, elle le laissa bien docilement reprendre sa main pour poursuivre cette agréable balade, emprunte elle aussi de nombreux souvenirs.
« Je suis souvent venue ici, en famille, avec l’école ou mes prétendus amis lorsque nous étions plus grands. Je me souviens que se tenir la main n’était pas une mince affaire, rit-elle doucement à ce souvenir. À tel point que ni ma mère, ni les gouvernantes ne voulaient plus nous emmener en l’absence de mon père. Quand il était là, pas de risque que je lâche sa main, je m’y accrochai fermement. À deux mains s’il le fallait, et ainsi refuser ma seconde à Iwan qui essayait de sauter sur la moindre occasion pour la tenir, alors que ma mère ne demandait qu’à le garder avec elle, tenant Sunny de son autre main, tandis que Liwei se tenait sagement de l’autre côté de notre père. Et ce ne fut guère mieux bien que nous ayons grandi la première fois où nous sommes venues avec Jaehwa. Trois soeurs pour un seul frère, c’était une bataille de tous les instants. »
Ironiquement dans le combat incessant de qui monopoliserait le seul garçon de la famille, si Sunny et Hera menaient les hostilités l’une envers l’autre, ce fut l’évincée Liwei qui les coiffa magistralement sur le poteau. Une histoire bien compliquée que la petite dernière avait mis du temps à digérer.
« Tu es le troisième et seul homme qui n’est pas de ma famille auquel je permets de me tenir la main aussi docilement, » émit-elle ce constat à haute voix avec douceur.
Il était vrai que peut-être, Hera tendait à se montrer de plus en plus avenante, quelque peu entreprenante avec son petit ami, mais de nature, elle était bien plus farouche que ce que son instinct lui dictait à l’égard de ce cas à part.

Il était vrai, qu’à l’exception de ces quelques questions pour s’assurer de son confort, inconsciemment grâce au détour du barrage et au fil de cette promenade apaisante, la singapourienne s’était progressivement relaxée. Elle ne se faisait plus autant de mouron à se préoccuper de ne pas commettre la moindre erreur, de s’assurer de ne rien faire pour lui déplaire. Ses nerfs s’étaient relâchés et elle s’était davantage laissée porter par chaque instant partagé avec lui. Quand bien même le crépuscule s’annonçait, le programme de ce jour s’avérait encore loin d’être fini. Ils montèrent au somme du Super Trees où évidemment, ils furent placés à l’une des meilleures tables – peut-être parce que Hera avait pris soin de réserver à l’avance afin de s’assurer qu’il n’y ait aucune faille dans son organisation si bien définie. Leur commande fut prestement servie, agréable rafraichissement sucrée, touche de gourmandise pour se désaltérer. Se reposer après une longue marche de plusieurs heures n’était pas de refus non plus. Entourant son verre de ses doigts, elle trinqua, subtil tintement du contact entre les deux contenants, puis de ses yeux captivés par son regard, elle l’écouta, bercée par le son de sa voix.
« À nous, Hyeon, lui répondit-elle le timbre emprunt de la tendresse de l’émotion. Je ne pourrais être plus heureuse que de partager mon monde avec toi, et je ne peux que te remercier de vouloir être à mes côtés même en apprenant à me connaitre, même si je suis bien différente de cette image qu’on peut se faire de ma personne. Pour ta patience et ta tolérance à mon égard, je ne peux t’être qu’infiniment reconnaissante. »
Quelques gorgées de ce nectar, la lumière du soleil qui s’étendait vers la ligne d’horizon. Un paysage à couper le souffle que Hyeon l’emmena admirer depuis les rambardes. Ses iris s’y perdirent, l’éclat doré du ciel caressant la mer, effleurant les cimes de la ville bordé d’un voile aux doutes orange-violacé. Jamais, jamais un tel spectacle ne saurait devenir banalité et son coeur suspendu sur cet instant se remémora à quel point la beauté de son pays lui avait manqué. La voix de Hyeon vint à nouveau effleurer ses tympans. Son coeur à elle oscillait entre bonheur présent et vague de nostalgie. Sans détourner son attention du couché de soleil se reflétant sur leurs iris, d’une voix légère comme un souffle, elle répondit :
« Je voudrais te dire que tu m’accordes une importance plus grande que je ne le mérite et que tu te sous-estimes certainement à te défaire toi-même de tes chaines, mais… »
Infime battement de cils, Hera se tourna vers lui, plaisir des yeux tout aussi beau et unique. Un nouveau sourire tendre et aimant s’épanouit.
« J’ai envie de croire aussi que tu puisses dire vrai et que j’ai pu exaucé mon voeu de te rendre plus heureux. »
Subtil frisson, elle accueille le contact des mains du pianiste qui épousent la forme de ses épaules.  Discrète lueur dans son regard, elle n’ose y croire. Imperceptible mouvement de ses lèvres, que s’apprête-il à dire ? Rien, car il ose. Promesse d’amour et voeu d’éternité que de sa bouche il dépose sur la sienne. Sublime tableau, instant figé à graver dans la mémoire. Le temps coule et jamais ne s’arrête. En cet instant, il semble s’emballait dans une roue infinie, cycle éternel qui jamais ne prend fin. Du goût de ce baiser, lèvres humectées, doucement pincées, coeur papillonnant, intimidée ses yeux se baissent tandis que la distance se rétablit, jamais très loin pour autant. Du bout de ses dents, elle la mordille légèrement, cette lèvre qui ne saurait être rassasié de ses baisers. Les yeux brillants, fondants d’émois, Hera les releva lentement vers lui. Elle savait à quel point, ce n’était pas anodin pour lui.
« Nous ne devrions pas… » lui murmura-t-elle discrètement, ses yeux indiquant timidement le monde qui les entourait.

Audacieux, il l’avait été encore plus qu’elle précédemment. Il la surpassait, lui donnant l’impression malgré  tout, de faire toujours un peu de plus en avant. Un pas d’avance ? Jeu grisant de la surenchère, jeu dangereux à insuffler à une âme intrépide, séduite par le goût du dépassement des limites. Elle qui étrangement prenait les règles tant à coeur, elle n’en préférait pas moins dicter les siennes. Paradoxe d’un esprit sauvage né au pays des interdits.
« Que nous soyons dans un rêve ou dans la réalité, je veux profiter de chaque instant avec toi, toujours un peu plus intensément afin que si jamais nous devions nous réveiller, nous n’ayons rien à regretter. »
C’est vrai que c’était peut-être surréaliste. C’est vrai que c’était peut-être trop beau, trop parfait. Mais quand le bonheur est là, il faut savoir le saisir, le chérir dans l’espoir de jamais ne le laisser s’enfuir.

La nuit était tombée sur l’excentrique Cité du Lion, et tandis que l’obscurité d’un ciel étoilé se répandait, les lumières de la ville fleurissaient, tel des bougeons scintillants de toutes les couleurs. Des fleurs de lumières, sans doute n’auraient-ils de meilleures définitions pour les ampoules qui illuminaient désormais les troncs des gigantesques arbres artificiels de Garden By the Bay. Une fois le soleil caché par-delà l’horizon, Hera avait quelque peu hâté Hyeon de redescendre. Telle une enfant face aux guirlandes clignotantes, l’éclat du jeu de lumières se reflétait à la surface de ses yeux, maintenant qu’il se tenait à nouveau au pied des Super Trees. La singapourienne lui expliqua que chaque soir avait lieu un spectacle de son et lumière. C’était un bonheur simple, féérique parade aux mélodies enchantées qui se dévoilaient à leur yeux levés vers les sommets. C’était une foule de souvenirs de son enfance, lorsque pour la première fois, elle l’avait admiré ses petits bras entourant le cou de son papa qui la portait dans ses bras. C’était la magie aussi basique que démesurée de Singapour. C’était l’un de ses moments à partager où les paroles précédentes de Hyeon prenaient tout leur sens. Captivée par le spectacle, elle ne ressentait le besoin ni de lui parler, ni de chercher un contact plus prononcé, plus démonstratif. Elle le savait, elle le sentait là, à côté d’elle, et c’était tout ce qui comptait. Ils y restèrent un temps à contempler un monde de lumière dans l’obscurité chaude et vivifiante de la Cité de Lion. Son regard, elle finit par l’en décrocher pour le reporter sur son petit ami, tenter brièvement de déceler les expressions révélatrices de ses pensées. Puis, dans un doux enthousiasme, elle lui demanda :
« Ça te plait ? »
Néanmoins, la représentation se perpétuant pendant une heure et le soir avançant, elle l’invita à quitter ensemble le parc aux jardins avant la fin.

De nouveau, elle s’enquit de savoir s’il n’était pas trop affamé. Après tout, ils avaient beaucoup marché au cours de cette journée. Se rendre au restaurant, plus raffiné cette fois, s’avérait bien être la prochaine étape du programme, cependant, le jeune couple devait encore s’y rendre à pied. La balade sur le bord de rive en valait la peine. Peu après avoir quitter le parc de Garden By the Bay, leurs pas ne tardèrent pas à le mener sur une place où se dressait un bâtiment aussi emblématique que original. Hera présenta à son petit ami l’ArtScience Museum dont l’architecture si particulière représentait une fleur de lotus aux pétales illuminés d’élégants motifs à cette heure.
« L’an dernier au début du printemps, les lumières sur le pétale principal du Muséum représentait un papillon. Je suis passée ici et l’ai vu la veille de mon départ pour la Corée du Sud. Si nous souhaitons accorder foi en le destin, n’était-ce pas un signe de nos retrouvailles ? »
Elle sourit à ce souvenir qui sur le moment ne lui avait suscité rien d’agréable. Elle avait tant fulminé à l’idée d’être exilée dans cette université, et surtout dans ce pays. Pourtant la voila de retour, l’âme bien plus en paix, en ce même lieu, se tenant auprès d’un tout autre papillon, bien réel. Ne s’éternisant pas d’une poignée de minutes, ils continuèrent leur cheminent le long du bord de baie. Un peu plus loin, Hera s’arrêta au pied d’un immense bâtiment à l’architecture encore une fois unique.
« Tu as sans doute déjà entendu parler du Marina Bay Sands et de son incontournable piscine à chute qui surplombe la ville ? »
De son regard montant le long de l’impressionnant hôtel, elle le désigna. L’impression vue d’en bas était si vertigineuse.
« C’est une expérience mais honnêtement, il y a plus magique à découvrir. »
Son attention redescendit sur son interlocuteur, esquissant une légère moue.
« Je n’aime pas vraiment me baigner devant tout le monde, sous les yeux de dizaines d’inconnus. »
Déposant délicatement une main sur son bras, la jeune femme incita naturellement son aimé à rependre leur marche, tout en ajoutant.
« En revanche, même si le point de vue n’est pas aussi haut, il n’en est pas moins agréable, nous avons la même en plus petite évidemment à la maison. Le spectacle nocturne de la cité y est féérique. »
À l’image de la ville, sa propre demeure regorgeait de trésors et de surprises dont elle comptait bien faire découvrir, au moins en partie à son invité. Par ailleurs, effectuer un séjour à Singapour, aussi court soit-il, sans se baigner serait inadmissible ! La demoiselle avait bien en tête d’en savourer les vertus apaisante et décontractante pour conclure une journée si bien remplie. Qu’importait l’heure tardive de la nuit, cette dernière se faisait si chaude et douce en cette soirée qu’il serait gâchis de s’y refuser. Ils poursuivirent alors leur marche paisible enveloppée dans l’atmosphère nocturne si agréable et au cours de laquelle, Hera réfléchit un peu à cette journée qu’ils venaient de passer, aux mots que Hyeon avait pu prononcer. De ses pensées, elle lui fit partager :
« Découvrir de nouveaux horizons nous permet de changer, d’apprendre à mieux nous connaitre nous-même, je crois. Tu as parlé tout à l’heure, d’illusion et d’éphémère, peut-être as-tu raison. Avec toi, je redécouvre un Singapour encore plus paradisiaque que dans mes souvenirs. Mais ce monde si merveilleux n’est pas la réalité. Je l’ai appris en étudiant à la Yonsei, en faisant mon expérience de la vie, loin de chez moi. Je me sens différente aussi depuis quelques temps, au fil des mois, dans cette nouvelle vie dont tu fais partie intégrante. »
Au fil de leur cheminement, un peu avant de d’atteindre le restaurant, ils passèrent devant le Promontory. Rapide détour, Hera emmena Hyeon à s’engager sur la pelouse de ce lieu de rassemblement et manifestation. Au bout de sa pointe, elle s’arrêta pour contempler cette vue dont elle ne se lasserait jamais, celle de lumières de la ville se reflétant à la surface des flots. Elle inspira profondément, cet air plus calme que le vent qui soufflait sur le barrage. Elle était chez elle, bel et bien, chez elle. Ce pays où elle était née, cette mer qui l’avait depuis toujours bercée. Et peut-être plus que tout encore, la « Cité de son père » :
« Peut-être dois-tu me trouve étrange, voire incompréhensible à me mettre autant de pression toute seule, sans que au contraire de tes parents, les miens ne m’imposent une telle rigueur. Ma mère est convaincue que je suis parfaite et supérieure à quiconque, tandis que mon père… J’ai toujours été beaucoup envié dans mon enfance, notamment parce que j’étais la fille du Président Tsai Shen. Pas tant pour sa fortune et son influence mais parce qu’il est différent de bon nombre de père dans notre milieu. Quoique je fasse, il est fier de moi. Je sais que si j’échouai un jour, il me soutiendrait. Que son amour ne se conjugue pas avec mes réussites. J’ai conscience de ma chance. Je l’ai longtemps pensé dû, je révise mon jugement, et surtout, je lui suis infiniment reconnaissante, chaque jour un peu plus. Beaucoup de choses sont arrivés parce qu’il m’a envoyé à la Yonsei. Il m’a puni pour mon bien. Il a eu raison et j’aimerai tant pouvoir le rendre encore plus fier. Je veux devenir cette grande femme qui se reflète dans ses yeux quand il me regarde. Il ne me demande que d’être respectable et heureuse, en retour, je voudrais être tellement plus. Que jamais personne ne puisse blessé son amour par ma faute. »
La jeune femme ne sut pas vraiment pourquoi elle prononça ces mots. Renouer avec son univers, contempler à nouveau l’horizon infini qu’offrait cette cité ouverte sur l’océan, se laisser envouter par le ronronnement des flots, tout ceci suscitait en elle beaucoup de réflexion. Ses retrouvailles avec son pays mais aussi, les moments et les mots partagés avec Hyeon. Puisqu’il lui en avait un jour demander la promesse, puisqu’il disait l’aimait l’entendre alors spontanément, elle laissait ses pensées s’exprimer au gré des élans de son coeur.

Puis, un regard sur sa montre, elle coupa ce moment en pressant un peu. L’heure de sa réservation approchait. Le Clifford Pier n’était pas un de ces restaurants où on pouvait se permettre de débarquer à l’improviste, et fidèle à elle-même, Hera avait anticipé avec minutie. Après cinq dernières minutes de marche, les deux amoureux se présentèrent à l’entrée du prestigieux établissement de restauration.



- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Lun 17 Avr - 18:46
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Tenue Jour 1 ~ Encore à l'heure actuelle, Hyeon se demande comment est-ce que le papillon qui se trouve face à lui a pu toucher de nouveau, et autant, son âme. Quel est donc son pouvoir ? Quel est ce sortilège qui le rend prisonnier de ses griffes ? Mais peut-il réellement parler de prison ? N'est-ce pas bien au contraire le signe de son envol vers le ciel, de son développement personnel ? Il s'envole Hyeon, vers ce qui semble être son désir, effleurant la douceur des nuages, découvrant ce vaste monde. Il y a tant de choses à découvrir, tant de choses à faire, sera t-il capable d'y arriver, jusqu'au bout ? Sera t-il capable de continuer son vol jusqu'à atteindre l'ivresse de son âme ? Il ne sait pas, mais il avance, progressivement. Et aux côtés de sa bien-aimée, ce papillon enchanteur. Même dans l'obscurité elle est son astre d'argent. Il esquisse alors un sourire lorsqu'elle évoque un certain côté enfantin dû au panneau qui exige de garder les enfants sous haute surveillance, les gardant en main. « Je pense que tous les deux nous pouvons redevenir des enfants, pour quelques minutes. Et qu'importe si les adultes ne sont pas là, puisqu'il y a toi et il y a moi. A nous deux, nous pouvons affronter le monde ». Il se revoit de nouveau petit, veillant sur Hera de son regard protecteur et se voulant sécurisant. Il se souvient aussi de la promesse faite à lui même, de toujours la protéger quoiqu'il advienne. En grandissant, il en a oublié les prémisses mais il se souvient désormais. Il se souvient de tout. Il compte bien tenir cette promesse maintenant qu'il est en possibilité de le faire. Il n'est plus l'enfant d'avant. Il l'écoute alors raconter un de ses souvenirs d'enfance, se demandant lui-même quand était la dernière fois qu'il avait pris la main de ses parents, avait-il même déjà tenu une seule fois la main de son père ou même de sa mère. Il a pourtant souvenir d'avoir tenu la main d'une autre personne, mais il ne s'en souvient plus. A part celle de sa cousine il a le sentiment de ne l'avoir jamais fait vis à vis d'un membre de sa famille, mais peut-être est-ce trop loin pour lui ou est-ce de son propre ressort que de les refouler. Il inspire profondément, chassant ces quelques pensées, et se centrant de nouveau sur les souvenirs de la jeune femme, imaginant totalement la scène. « Tu as vraiment une famille extraordinaire Hera, du moins à t'entendre ça semble être le cas. Tu as dû avoir une enfance bien joyeuse ». Il caresse doucement ses cheveux, d'un geste pensif et chaleureux. Il arque néanmoins un sourcil lorsqu'elle évoque le fait d'avoir déjà tenu la main de deux autres hommes, avant lui. « Vraiment ? ». Il ne sait pas s'il a le droit de la questionner concernant les deux autres hommes ou s'il est préférable de ne pas aborder le sujet,et de taire sa curiosité malvenue. Il faut dire que Hyeon n'a pas pour habitude d'être jaloux, et surtout pas jaloux d'hommes qu'il ne connaît pas, et qui font partie de son passé. « J'espère avoir la main la plus chaleureuse entre les trois » se contente t-il de dire finalement, le visage presque neutre, manquant peut-être d'émotions, mais reprenant rapidement le dessus un sourire amusé sur les lèvres.

Ils s'en vont alors vers un bar aux lumières multiples et au paysage féerique, le ciel devenant de plus en plus coloré, prenant des teintes plus chaudes mais aussi plus sombres. Assis sur cette tablée, Hyeon se sent quelque peu nerveux et les mots de la jeune femme viennent faire trembler son cœur, le remplissant d'une douceur chaleur. Son cœur est comme un oiseau dans ses mains, qui s’effarouche et qui frissonne. Sa voix l'enlace comme une chère étreinte, et son cœur brûle tranquillement. Il esquisse donc un sourire, touché par ses paroles,se sentant soudainement plus léger. Il ressent un infime amour qui émane de la jeune femme mais de lui aussi. Jamais ô grand jamais il ne se serait imaginé dans une telle posture, si assoiffé d'affection, dans le besoin de la voir, de l'entendre, de humer son odeur si particulière mais si enivrante. « Tu n'as pas à être reconnaissante Hera, pas avec moi. Il est de mon rôle d'être ainsi, et bien plus qu'un rôle, c'est ce que je désire ». Il l'amène ensuite au plus près du paysage, pour se délecter de ce moment si unique. Ce n'est pas à Séoul qu'ils vont avoir la chance de se retrouver ainsi, face à face, devant ce paysage si vaste, avec le soleil qui se couche de plus en plus, un verre en main, et cette atmosphère aux airs romantiques. Ce lieu,ce moment, fait partie des témoins de leur amour, il entend leurs innocentes et tendres promesses soufflées à l’aube de leurs naissantes romances juvéniles. Il est le témoin de leur idylle. Ce voyage va rester ancrer en lui, semblant être le serment d'une fidélité sans précédant, illuminant son chemin d'une douce lumière. Sur les dernières paroles de Hera il finit par l'embrasser, pour l'éternité. Et le seul moyen de survivre à l'éternité est d'apprécier chaque minute. Ses lèvres l'emportent dans un rêve de douceur et de bonheur. Elles ont le goût du soleil, la senteur des fleurs au réveil, le miel et le sel, un goût d'interdit. Complexité de tendresse, sensualité d'une caresse. Il se réveille néanmoins brusquement de ce rêve lorsqu'il ressent une petite décharge électrique au niveau de sa lèvre, Hera ayant profité de cet instant pour les mordiller avec malice. Il s'écarte de lui, réalisant alors les circonstances dans lesquelles ils se trouvent, ses joues prenant une teinte rosée. « Oh pardon. Je me suis laissé entraîner par ma spontanéité », mais surtout par le contexte qui pousse le jeune homme à goûter au nectar de ses lèvres. Il caresse alors du bout de ses doigts les joues de la jeune femme et se contente d’apposer un simple baiser sur son front. « Tu as raison. Profitons de ces quelques moments, avant qu'il ne soit trop tard, avant que le temps ne nous rattrape. On a encore tant de choses à faire, tant de choses à partager. N'ayons aucun regret ». Et c'est sur ces dernières paroles que le soleil finit par disparaître, finissant ainsi cette première journée en toute gaieté.

Ils s'en vont alors observer la danse de couleurs et de sons qu'Hera évoque, lui donnant presque des étoiles dans les yeux. Décidément, cette ville propose de biens nombreuses choses, toutes aussi merveilleuses les unes des autres. Et alors qu'il regarde ce spectacle, aux côtés de Hera, Hyeon se rappelle d'une citation qu'il a récemment entendu et qui dit que c'est peut-être cela finalement, aimer vraiment. Apprendre à pardonner, sans réserve et surtout sans regrets. Poser son doigt sur la touche d'un clavier, effacer les pages grises pour tout réécrire en couleur. Mieux encore, se battre pour que tout finisse bien. « Oui ça me plaît énormément » dit-il en gardant les yeux plongés vers ce spectacle, ses pensées s'en allant jusqu'à la jeune femme, repensant alors à tous ces échanges et cette douceur. Malheureusement, le soir tombant de plus en plus et le temps passant trop vite, ils finissent tous les deux par s'en aller, quittant cet endroit si paisible. Il suit alors la jeune femme qui le propose alors d'aller manger quelque part, marchant tout le long de la rive, l'atmosphère étant particulièrement apaisante. Il ne peut s'empêcher de sourire lorsqu'elle dit croire au destin. « Le destin dis-tu », ses yeux se fondent dans le paysage, ne sachant pas quoi en penser, ni même quoi dire. Il est vrai qu'il commence à y croire, de plus en plus. « Alors dans ce cas-là, si ce que tu dis s'avère être vrai, cela signifierait que tu es mon destin Hera ». Ses yeux descendent jusqu'aux prunelles de sa partenaire, inspirant profondément et calmement. Est-elle réellement sa destinée ? Est-elle le papillon de son destin ? Il l'espère, du moins aujourd'hui et peut-être encore demain. « Tu sais Hera, je pense que nous ne choisissons pas d'où nous venons, mais nous choisissons où nous souhaitons aller donc où nous souhaitons être ». Ce qui signifie qu'il souhaite être à ses côtés et nulle part ailleurs. Il continue simplement sa marche, sourire aux lèvres, s'arrêtant quelques mètres plus bas. « Oh mais ne t'en fais pas Hera. Je ne suis guère intéressé par l'idée d'y aller de nouveau, si c'est ce que tu sembles dire. Ayant voyagé ici auparavant, mais juste pour quelques passages, je m'y suis rendu de nombreuses fois, même si pour tout t'avouer je n'ai jamais eu l'idée d'aller me baigner. Je n'aime pas me baigner devant les autres non plus », par pudeur mais aussi parce qu'il ne l'a jamais fait. « Et puis, ta maison est de toute manière plus chaleureuse que cet endroit. Par contre je dois t'avouer que . . . je ne sais pas si je vais être en capacité de me baigner en ta présence, mais nous verrons bien le moment venu », puisqu'il a compris, Hyeon, qu'elle souhaite s'y rendre en sa compagnie, mais il ne sait pas. Hyeon s'arrête quelques secondes de marcher alors qu'elle lui tient des propos quelque peu flous pour lui. Que veut-elle dire par-là ? Est-ce le monde qui n'est pas paradisiaque ou est-ce Singapour qui ne l'était pas, auparavant du moins? Que veut-elle dire par différence ? Est-ce dans le bon sens ou dans le mauvais sens ? Il ne sait pas trop. Il a peur de n'être qu'une épine pour la jeune femme. Il a peur de n'être qu'un poids, d'apporter un trop plein de choses, qui la pousse à être différente. Il ne la veut pas différente, il la veut telle qu'elle est et telle qu'elle a toujours été. « Est-ce bien ? Je veux dire, ton sentiment, est-ce positif ? Je ne veux pas être l'auteur de tes maux ou même d'un quelconque changement qui ne serait pas bon pour toi ». Parce que lui il a changé, mais dans le bon sens et sûrement que toutes les personnes l'ayant connu ont ce sentiment étrange qu'il a évolué.

De manière surprenante, Hera évoque alors son désir profond de rendre fier son père, de, certainement, l'éblouir, dans le bon sens. Peut-être ressent-elle une certaine pression, peut-être qu'elle a peur d'échouer dans ce rôle qu'elle s'impose. « Crois en l'avenir Hera » dit-il en se rapprochant lentement d'elle, tendant alors sa main pour qu'elle puisse l'attraper. « Je serai là pour t'aider à rendre fier ton père. Je serai là si tu tombes et que tu te dévalorises. Je serai là pour t'accompagner vers cette évolution. Crois en toi Hera, tout comme je crois en toi ». Il attrape la main de la jeune femme pour l'amener jusqu'à lui, la prenant quelques secondes dans ses bras. Quelques secondes où il ne dit plus rien, désireux juste de la protéger mais aussi de la soutenir dans sa démarche, lui faire comprendre qu'il est là et tant qu'il est là alors tout ira bien. Il s'éloigne ensuite d'elle, la lâchant totalement. « Le simple fait de te questionner, d'avoir cette crainte de ne pas le rendre fier le rend forcément fier de toi. Tu as très certainement mûrie Hera et je suis certain que ton père est fier de toi. Je l'ai vu l'autre fois lors de notre rencontre. Je l'ai vu dans ses yeux que tu étais sa fierté. Tu as peut-être encore du chemin à parcourir, je ne sais pas, mais il n'y a pas de lumière sans ombre. Malgré tout, tu sauras vaincre ces points sombres de ta vie et tu en ressortiras encore plus forte ». Il inspire profondément, se demandant tout de même s'il est capable de lui donner assez de bonheur pour que son père soit fier. A t-il toutes les armes pour le faire ? Peut-il vraiment lui offrir ce bonheur sans faille ? Mais il sait qu'il va devoir se battre, pour le bonheur de Hera. «  Je crois en nous Hera, en cette passion qui coule dans nos veines, en ce que nous pouvons construire à deux. C'est maintenant que l'aventure commence, à nous de saisir cette chance » dit-il simplement, d'une voix presque tremblante, doutant quand même mais étant plus assuré qu'autre chose.

Hera s'empresse alors de l'amener jusqu'au restaurant qui les attend déjà, ne désirant pas être en retard. On les installe immédiatement sur une table près d'une grande vitre. Hyeon se sent plus à l'aise, mais son côté bourge ressort immédiatement en lui et il se tient droit, observant l'environnement avec une grande minutie. Puis il regarde ses vêtements et enlève immédiatement le chapeau posé sur sa tête, se sentant quand même mal à l'aise. « Je me serai sûrement mieux habillé si j'avais su qu'on se rentrait dans un tel restaurant ». Il s’éclaircit la voix et avant de rajouter quelque chose un homme vient à leur tablée, leur donnant la carte des boissons. « Souhaites-tu que nous commandons une bouteille de vin ? Je ne sais pas s'ils en vendent ici ? Ou peut-être souhaites-tu un cocktail ? ». Il parcourt rapidement la carte, « je vais quand même commander une bouteille de vin, sait-on jamais », et c'est surtout par habitude qu'il le fait. Il commande celle que le serveur lui conseille et d'autres boissons non alcoolisées à la demande de Hera et à sa propre demande. « J'espère que ça te convient ? J'avoue avoir pris l'habitude de boire un verre de vin à chaque repas dans des restaurants de grands prestiges. Je crois que mon palet a fini par être un habitué ». Et puis il réalise qu'il est sûrement parti trop vite, sans demander l'avis de Hera. « Enfin, tu n'aimes peut être pas le vin ? On peut changer si tu souhaites prendre autre chose ? ». A force de prendre certaines initiatives il risque de faire quelques erreurs.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Sam 22 Avr - 14:17
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Tenue Jour 1 ~ Si le destin existait bel et bien quelle signification pouvaient-ils mettre sur le leur ? Comme Hyeon le disait, nul ne choisit d’où il vient. Tous deux sont nés en terres éloignées. Tous deux auraient parfaitement pu être amenés à ne jamais se rencontrer. Il en eut été même plus probable ainsi. Pourtant, ils sont nés dans ces familles qui ont amené leurs chemins à se croiser. Même la nature, l’ironie des cieux avaient joués à la faveur de leur rencontre. De rencontre en retrouvailles, jamais par eux-même, mais toujours par des forces extérieures, pures, intéressées ou damnées, ils ont été poussé l’un vers l’autre. Par trois fois. Jamais deux sans trois. Cela signifiait-il qu’une prochaine séparation leur serait fatale ? Cependant, à présent, il ne semblait plus envisageable, dans le coeur ni de l’un, ni l’autre, de s’éloigner. Que le vent souffle, petits papillons accorderont leurs battements d’ailes. Elle y croit, veut y croire et ne pas laisser ses doutes ébranler la vigueur de son espoir. Le coeur empli de confiance, elle se détourna donc du Muséum où un an auparavant se dessinait un papillon de lumière sur la façade. Une assurance néanmoins déconfite par la sensation étrange née de la pensée que Hyeon avait pu venir à cette ville sans qu’elle ne le sache. Souvenirs de ces années où ils « s’étaient oubliés ». Sans doute bien plus nombreuses dans la mémoire du jeune homme que dans la sienne. Pouvait-elle en revendiquer un sentiment d’injustice alors qu’il était dans la logique tandis qu’elle… Dans les moments de troubles et de chagrin, Hera s’était rattachée à son souvenir, comme un échappatoire pour fuir la réalité, pour s’insuffler une force qu’elle ne trouvait pas, qu’elle ne trouvait plus dans son quotidien. Quand était-ce ? En quelle année Hyeon avait-il pu venir à Singapour ? Combien de temps ? Pourquoi n’avoir même pas essayé de la contacter ? Sans doute pour la même raison que plusieurs mois s’étaient écoulés avant leur retrouvailles en Corée du Sud bien que tous deux fréquentaient la même université. Les questions ne manquèrent pas dans son esprit, cependant, l’étonnement agrémenté d’une légère gêne les dissipa pour se concentrer sur la suite. En capacité de se baigner en sa présence ? La jeune femme arqua légèrement un sourcil. Qu’entendait-il par là ? Un éclat malicieux naquit. Serait-il pudique ? Certes, Hera l’était aussi particulièrement, mais se baigner lui apparaissait tellement incontournable, quitte à le faire tout habillée si dévoiler leurs corps leur était trop difficile.
« Tu es en partie responsable de cette impression de changement Hyeon, mais je crois que c’est une bonne chose. Les illusions tombent et le vrai visage de la vie se révèle, mais n’est-ce pas ainsi qu’on grandit ? »
Avancer vers l’avenir ou fuir le passé ? Parfois, la jeune femme doutait un peu de la nature véritable de cette voie sur laquelle elle souhaitait s’engager.
« Peut-être que par moment, je me perds un peu entre qui je suis moi-même, qui je pense être, qui je voudrais être… »
Une personne digne d’admiration, respectée et peut-être même un peu redoutée, mais surtout, une personne aimée. Celle qu’elle fut un temps ne put s’attiser que l’affection de sa famille, le reste n’était que façade, hypocrisie, tromperie voire cruauté. Celle qui avait cru être aimée malgré tout, tous ses travers, tous ses péchés, avait été trompé. Objet d’une haine et d’une vengeance aussi perfide qu’insoupçonnable, alors, elle avait peur. Peur qu’un jour, les ailes de son papillon se teignent aussi de rouge et de noir. Que  son touché ne soit plus une tendre caresse mais une griffure empoisonnée. Un deuxième coup fatal et elle abandonnerait son âme à la noirceur des ténèbres. Mais pour l’heure, l’obscurité s’ornait encore de multiples étoiles, et un phare pour la guider, cet homme à son bras accrochée, au rythme des pas berçant les siens dans une nuit suave.

Des pas qui la menèrent jusqu’au promontoire. Des pas, une vue, une pensées qui s’éleva au son de sa voix. Une main tendue, un voeu de foi, un voeu d’espoir. Doucement ses doigts s’y déposent tandis que, et de ses yeux, et de ses mots, il la captive et l’envoute. Puis, une étreinte. Vertige fébrile, elle qui ne se laissait guère que des plus rarement prendre dans les bras, lui qui probablement n’accordait qu’exceptionnellement ce geste. Mais en cet instant, l’esprit de Hera se ne préoccupa pas de la rareté de cette intention, terrassée par la tempête de sentiments. Ses yeux humides, elle s’accrochait autant qu’elle voudrait fuir cette étreinte. S’abandonner dans des bras, y trouver refuge et protection. En devenir vulnérable et dépendant aussi, et ça, son coeur en tremblait d’effroi. Un soutien total, un abandon, puis, le néant, cette chute dans le vide, comme lorsqu’il la lâcha, rompant tout contact. Pourtant, au son de sa voix un fil raccrocheur se tisse. Jamais, il ne l’abandonnerait dans le gouffre ? Pas lui, n’est-ce pas ? Rêve d’un avenir conjugué à deux. « Et toi, Hyeon, auras-tu un jour cette étincelle de fierté dans le regard chaque fois que tes yeux se poseront sur moi ? » Léger battement de cil, esprit enclin à une infime incertitude, Hyeon pouvait-il véritablement parler de passion ? Parlait-il avec son coeur ouvert à la sincérité, ou n’était-ce encore que son esprit si bien instruit qui avait mémorisé les plus belles tirades de la littérature ? Discret tremblement de la voix, éclat dans le regard qui pour lui témoignèrent de cette  franchise et cette ardeur qui lui étaient encore nouvelle. Du moins fut-ce ainsi que sa belle décida de croire en ses paroles. D’y croire elle-aussi, comme elle croit en lui, croire en eux et cet avenir radieux qui se dessinait sur la cime des cieux. Un mot, un murmure, un « Merci… »


À leur arrivée, au restaurant, le jeune couple fut placé sans attendre. Les yeux de Hera pétillaient tandis qu’elle observait cet environnement ô combien familier. L’embarras de son compagnon lui vola un nouveau sourire :
« Ne t’en fais pas, nous sommes ici à ce que nous pourrions appeler "la table Zhang", » en s’en amusa-t-elle doucement.
Effectivement en plus de sa vie exceptionnelle par delà la grande vitre, la table s’avérait relativement isolée et à distance des autres, ainsi que particulièrement grande pour deux personnes.
« Tu sais, mon père est connu de presque tout le monde dans la ville et nous sommes des habitués de ce restaurant. Sauf que ma fratrie au complet cela n’a jamais été… de tout répit. Alors, ils en ont vu par ici des diners improbables. Mais qu’importe, puisque tu es avec moi, tu pourrais être un jogging que personne n’oserait te jeter un regard de travers. »
Sûre d’elle, renouant avec ses racines souveraines, elle se tenait droite et fière, mais avec aisance et naturel, digne sans être figée. Ce monde était le sien et elle y avait grandi en tant que précieuse princesse.
« Ou seulement par jalousie ! » ajouta-elle néanmoins, feignant de jeter un coup d’oeil innocent, en biais en direction du plafond.
Nez en l’air, ses iris glissèrent à nouveau avec malice sur son interlocuteur.
« D’une part parce que tu es beau et élégant au naturel, quoique tu portes. D’autre part, parce que tu dines en tête à tête avec la fille du Président Tsai Shen et qu’elle n’a d’yeux que pour toi. »
Le serveur spécialisé dans la carte de vins vint à leur table et Hera laissa Hyeon faire, doucement amusé de le voir prendre les décisions en main de la sorte. Oh la question d’avoir fait le bon choix vint bien après. Il concerta son avis, néanmoins, il n’était plus en attente que sa petite amie tranche à sa place. Le jeune homme n’en demeurait pas moins terriblement craquant. Il devenait plus homme qu’il n’était auparavant statut de cire, malléable pour satisfaire les caprices et les exigences. Finalement, peut-être était-ce mieux qu’ils n’eurent partager leur enfance, sinon aurait-elle vraiment toujours eu ce regard à la fois si tendre et admiratif pour lui ? Sinon, ne l’aurait-elle pas manipulé comme un jouet, comme les autres, alors qu’elle était encore cette enfant-objet ayant pour désir de renverser le rapport de domination ? Objet de convoitise, elle avait eu longtemps dans le coeur, le voeu de tous les soumettre. Éloigné, préservé, le papillon possédait-il alors le pouvoir de la sauver ? Balayer la poussière sur son coeur pour en révéler la pureté. D’un doux hochement de tête, elle lui adressa son acquiescement.
« Ne t’en fais pas, et fais à ta guise. Mon père aussi a pour habitude de commander du vin à table et de ses dires, ils ont de très bonnes bouteilles. »
Elle ne buvait que rarement. Son petit ami pouvait se douter qu’elle n’était pas grande consommatrice d’alcool, cependant, outre la bienséance, peut-être ne soupçonnait-il pas non plus la véritable raison de sa modération. En vérité, Hera n’avait guère jamais gouter de vin. Ses parents comme ses grands-parents ou même son frère et ses soeurs ne la servaient jamais, parce qu’elle était la plus jeune, la petite dernière et aussi notamment parce qu’en ce pays, la demoiselle était encore mineure. Cependant, Hyeon avait pris cette décision si naturellement, Hera ne voulait pas le renvoyer à ses doutes et hésitations à lui manifestant ses réticences. De plus, un peu de vin au cours d’un repas ne devrait pas lui grand effet ? Du moins l’espérait-elle lorsqu’une fois servi, le nectar contenu dans son verre vint effleurer ses lèvres. Infime rictus, elle s’efforça de ne rien laisse paraitre, bien que le goût fut loin d’exalter ses papilles tout au contraire.

Commandes formulées, commandes apportées, le diner se déroulait paisiblement dans une atmosphère doucereuse, la fatigue de la journée passée commençant peut-être à se faire ressentir. De son assiette, l’attention de la jeune se détourna en direction de la grande fenêtre. Par delà la vitre, elle y vit la vue certes, mais aussi leurs propres reflets à la surface des carreaux. Elle s’observa. Elle l’observa lui, et elle se souvint, parallèle de leur tout premier rendez-vous. Ce jour où l’avait confié à diner en sa compagnie après des années d’absence à distance, des mois de silence à proximité. Regard indirect, elle fixa son image tandis que sa voix exprima sa pensée :
« Comme nombre qui savaient qui j’étais, tu m’as invité et t’es présentée devant moi afin de demander de sortir avec toi. Tu es venu, comme les autres, en quête de ma fortune, du prestige de mon nom et de ma beauté, un bel ornement à accrocher à ton bras sur commande de tes parents. »
Ses yeux se détachèrent du miroir de verre pour se poser directement sur l’homme de chair et de sang en face d’elle.
« Mais à toi, j’ai dit oui. Parce que c’était toi, j’ai accepté. »
Parce que la situation lui rappelait à la fois aussi cruellement que chaleureusement ce premier tête à tête, parce que cette promesse qu’elle lui avait fait, n’était pas qu’engagement à son égard mais aussi support pour s’oser à formuler, et ses ressentis, et ses pensées, Hera éprouvait le besoin d’énoncé ses mots :
« Dis-moi, Hyeon… Je… Combien il y en a-t-il eu avant moi ? À combien de femmes as-tu formulé une telle demande ? »
Ses yeux se baissèrent. Il fut un temps où la jeune femme préférait l’ignorance, mais désormais leur relation a pris un tout autre sens. Elle a besoin de savoir, de connaitre le terreau sur lequel ils s’apprête à bâtir cet avenir qu’ils espèrent à deux. Pas deux fois. Pas deux fois, elle ne voulait ériger un château de cartes sur les sables mouvants d’un monde d’illusions.
« Ai-je été un choix par défaut ou mon arrivée en terre sud-coréenne a-t-elle évincé les autres candidates ? »
Elle était consciente que Hyeon n’était pas venu de sa propre volonté. Qu’elle ne représentait probablement plus rien qu’un nom synonyme de faste et de richesse qui un jour passé avait résonné à ses oreilles. Elle ne lui en voulait pas. Elle savait aussi que la nature de son intérêt à son égard avait changé. Elle n’en doutait pas, elle n’en doutait plus. Ou elle voulait y croire, chassant vigoureusement la crainte à nouveau d’être dupée. Elle avait juste besoin de savoir. Ou peut-être pas. Peut-être que la réponse ne saurait la satisfaire. Peut-être qu’elle regretterait d’avoir céder sur l’instant à ce caprice de vérité, mais la question est partie.

Qu’importait la réponse qu’elle avait reçu au cours du diner, Hera avait décidé de l’accepter. Elle qui était si inquiète qu’il la rejette pour ses actes passés, comme pourrait-elle lui tenir rigueur des siens ?  Une once fatiguée, mais surtout impatiente de révéler encore ce qu’elle avait pris soin de préparer pour le surprendre à leur retour à la maison, sans hater leur repas, la singapourienne avait manoeuvrer en sorte de ne pas s’y éterniser pendant trois heures. Avant de quitter table, elle envoya un message au chauffeur afin que celui-ci se mette en route pour venir les chercher. Relevant le nez de son écran, elle n’eut que le temps d’interrompre Hyeon avant que celui-ci ne règle l’addition, lui assurant qu’il était l’invité de son père pour ce diner. La jeune femme ne mentait pas. De son petit air mutin, elle lui fit comprendre que son père avait tenu à leur offrir le restaurant, il serait malvenu de refuser ce présent.

Nouvelle marche paisible et digestive vers le point de rendez-vous fixé avec le chauffeur, Hera en était peut-être encore un peu plus guillerette que précédemment. Ou un regain d’énergie, plutôt ? Enthousiasme, impatience ou effet insoupçonné du vin sur son esprit ? Certainement les trois à la fois. Sans doute aussi fut-ce grâce ou à cause du vin que cette question si délicate s’était échappée à ses lèvres au cours de leur tête à tête. Avait-elle gâché la fête ? Si telle fut sa maladresse, elle aurait à coeur de ramener la bonne humeur. Elle, en tout cas, en était emplie ! Son exaltation ne décrut pas à la vue de la célèbre statue qui se dressait à présent dans leur champ de vision et vers laquelle Hera emporta son petit ami, le tirant légèrement par la main avant de le lâcher pour le distancer de quelques foulées.
« Singa Pura ! La Cité du Lion et son mythique emblème le Merlion ! proclama-t-elle d’une voix enjouée, ouvrant les bras au ciel, et faisant demi-tour sur elle-même pour tourner le dos à la statue et faire face à son petit-ami. N’est-elle pas superbe ? »
Quant à elle, elle souriait de plus belle, inlassablement. Tant et tellement que ses lèvres étirées pourraient sembler finir figée sur son visage au moindre coup de vent. Vent qui soufflait agréablement sur le quai, effleurant les visages de sa caresse salée. Hera incita Hyeon à garder un souvenir de cette statue. Peut-être en avait-il déjà quelques clichés, mais celui de ce soir, serait unique, n’est-ce pas ? Jusqu’à ce que le temps les porte et que fouler ensemble les dalles du bord de la baie ne puisse devenir un rituel de leur quotidien. Vivraient-ils vraiment un jour ici tous les deux ? Tendrement accrochée à son bras, elle l’emmena encore, se poser cette fois-ci sur les marches de pierre à côté de l’immense lion marin légendaire. La vue de la baie, bordée des lumières éclatantes de la ville, ouverture sur l’océan par-delà lequel, on pouvait imaginer la Corée du Sud… Hera se sentait si heureuse de partager de tels instants avec lui. Se tenir juste à ses côtés et regarder dans la même direction. Ce bonheur n’était-il pas trop parfait pour être vrai ? De doigts fins à la peau délicate, elle vint chercher sa main, entrelacer les siens, et le regard rivé vers le lointain, elle murmura :
« Moi aussi, j’ai peur… »
Sa tête se posa contre l’épaule de Hyeon, son coeur ne sachant, tel les flots de l’océan inlassablement balloter, s’il se sentait lourd ou léger. Ses paroles si sûres se perdaient au fur et à mesure que les mots de Hyeon la gonflait d’espoir. Cicatrice fragile d’une blessure inoubliable. Pour lui tout ceci n’est que parenthèse dans sa vie, monde à part, peut-être irréel. Pour elle, cette terre représente son univers, ses attaches, voire sa vie entière. Et demain, de retour à Séoul, reviendrait-il sur ses voeux ? L’amour la faisait se sentir à la fois si forte et si fragile. C’était troublant. C’était effrayant et pourtant, c’était la voie qu’elle désirait suivre.


Instant d’une magie tendre qui se rompit au son de son téléphone. Un message du chauffeur qui l’informait de son avancée sur la route. Il était temps de repartir à sa rencontre. Hera en informa Hyeon, puis se leva. Au bout de quelques minutes, ils atteignirent le lieu de rendez-vous : l’Esplanade au pied du Theatre on the Bay.
« La voiture ne va pas tarder, » dit-elle en jetant un oeil sur l’écran de son smartphone.
La singapourienne crut ensuite déceler l’air quelque peu interrogateur de son fiancé à l’observation de l’architecture encore une fois des plus originales du bâtiment.
« C’est un Durian, lui expliqua-t-elle. La forme et le toit du théâtre représente un durian. C’est le fruit roi ici, même si les étrangers l’appellent le fruit de la mort à cause de son odeur. »
Sa propre attention se détourna de leur objet d’observation pour se concentrer sur la route à faible circulation en cette heure tardive. Elle proposa à Hyeon de s’en rapprocher afin que le chauffeur les repère aisément à son arrivée.
« J’ai hâte de rentrer et prendre une bonne douche ! »
La jeune femme se tourna face à son petit, un petit air sûr et espiègle dessiné sur son visage.
« Une baignade dans la piscine pour délaisser les muscles de mes jambes ne sera pas de refus non plus ! Que tu le veuilles ou non, en ce qui me concerne, je n’irai pas me coucher sans m’être baigner ! »
Ses mains s’immiscèrent autour de la taille de Hyeon, l’enlaçant sans trop de proximité, mais juste assez pour saisir de ses doigts le tissu de ses vêtements dans son dos. Les yeux levés vers son  si beau visage, elle lui adressa un murmure d’envoutement porté par ce souffle qui effleura ses lèvres étirées et malicieuses :
« Mais avant ça encore, j’ai peut-être une surprise qui t’attend à la maison… »

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Sam 6 Mai - 20:07
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Tenue Jour 1 ~ Hyeon se perd quelques secondes dans ses pensées, celles-ci devenant floues et quelque peu angoissantes. Les mots de la jeune femme résonnent en lui mais ricochent contre une paroi qui ne souhaite les laisser passer, comme une barrière invisible qu'il ne peut encore relever. Du moins, il est encore trop tôt pour le faire. Il découvre juste les prémices de la vie, des émotions, du partage, alors il ne préfère pas aller trop vite pour se heurter à un mur dur et froid. Il sait pertinemment qu'il a changé au fil du temps, grâce à sa partenaire. Il sait que cela va dans un sens positif, mais ce qu'il ne sait pas encore c'est qui il est vraiment et surtout, qui il souhaite être. Il est encore manipulé par cette société aux normes bien strictes. Il le sait. Il ne peut pas s'émanciper au bout de quelques mois. Il lui faut du temps, un temps qu'il espère encore avoir, surtout aux côtés de la jeune femme. Mais il sait à quel point la vie peut-être surprenante, à quel point elle peut amener du positif comme du négatif. Malgré son désir permanent de contrôler sa vie, il sait que certaines choses lui échappent. Hera l'a bien échappé. Il pensait pouvoir contrôler ses anciens sentiments, enfantins, il pensait conserver cette parfaite neutralité et pourtant, il est tombé malgré lui dans le piège de l'amour. Enfin qu'importe. Il a encore de nombreuses choses à apprendre, de nombreux obstacles à vaincre. Tant qu'elle est à ses côtés alors tout ira bien. Tant qu'elle est là, alors il pourra tout surmonter. Du moins, c'est ce qu'il se dit aujourd'hui. Il esquisse donc un sourire, regardant en biais la jeune femme, affirmant lui-même ses pensées. Tout ira bien. Il chasse alors toutes ces petites pensées et marche à ses côtés, profitant de cet instant calme et reposant. Il se sent véritablement en vacances, pour la première fois de sa vie. Et alors il se laisse emporter par la douceur du moment, envahissante soit-elle. Parce qu'il veut montrer à sa bien aimée qu'il est particulièrement sincère avec elle, mais aussi qu'il croit en elle, et surtout en eux. Il est vrai qu'il n'est pas encore habile avec les mots ni même avec les gestes, mais cela vient, progressivement, et ce soir en est la preuve concrète de son propre développement de soi.

Arrivé au restaurant, Hyeon ne se sent pas forcément à l'aise au vu de son accoutrement bien trop posé pour un tel lieu mais la jeune femme le rassure, faisant référence à la réputation de sa famille. Il pousse alors un soupir de soulagement, malgré une certaine crispation encore présente. Il n'est pas habitué Hyeon et encore moins lorsqu'il est loin de ses repères. A Séoul, cela passerait très certainement mieux même s'il n'oserait jamais franchir les marches d'un restaurant ainsi vêtu, mais comme ici, la famille de Hyeon est connue pour pouvoir passer dans toutes les circonstances. Il fronce alors des sourcils, ne comprenant pas forcément les mots de la jeune femme, qu'elle vient tout juste d'ajouter, « par jalousie ? ». Idiot comme il est il ne comprend pas ce qu'elle veut faire signifier par-là ou alors n'a t-il pas envie d'en savoir le vrai sens. Elle finit par éclairer sa lanterne mais étrangement Hyeon n'aime pas forcément la fin de ses dires, mais se contente d'un simple haussement d'épaule. « S'ils en ont après ta richesse, ils peuvent se servir, du moment qu'ils ne touchent pas à ma plus grande richesse », dit-il en faisant référence à elle, mais sans forcément l'expliciter comme il le faut. Hyeon prend alors les commandes concernant les menus, choisissant de prendre, par habitude du vin. Il ne se doute pas que les normes l'obligent normalement à ne consommer que des boissons alcoolisées, n'ayant pas encore atteint la majorité du pays, mais il ne connaît pas forcément la majorité et croit être encore en Corée qui est de 19 ans. Il se sent juste ravi de savoir que Hera adhère à ses idées, craignant d'avoir bien trop imposé ses propres choix, ou bien ses habitudes, il ne sait pas. Était-ce réellement un choix ou était-ce quelque chose qu'il a pris l'habitude de faire ? Il se le demande, mais ne préfère pas trop y penser. Leurs commandes arrivent rapidement permettant au jeune homme de déguster les saveurs de ce repas qui semble bien plus alléchant qu'il ne l'aurait imaginé. Et alors qu'il apprécie chacun des mets, Hera finit par rompre le mutisme de cette table, en évoquant un passé qui fait autant sourire Hyeon que pas. Son regard se baisse, presque honteux d'avoir eu une telle démarche auprès de la jeune femme. Il est vrai que son intention première n'était pas positive et bien loin d'être charmeuse. Il en voulait à sa fortune, du moins, ses parents l'ont poussé à agir de la sorte. Quelque part, il se sent mal, d'avoir désiré profiter de la jeune femme et de sa notoriété sans forcément penser à elle. Bien sûr, inconsciemment, il l'avait fait, désireux d'agir autrement ou avec une autre. Il aimerait se rattraper sur ce début quelque peu inhabituel et catastrophique. Hyeon écarquille les yeux devant les questionnements de la jeune femme, ne sachant pas quoi répondre, ni comment formuler ses réponses, au risque d'être maladroit. Il ne sait pas si ce qu'il va dire risque de la blesser ou au contraire de soulager une certaine inquiète, très certainement. Peut-être qu'elle a encore des doutes sur ses intentions, ce qui paraît tout à fait normal au vu des circonstances. Il ne peut lui en vouloir pour ça mais ressent un léger petit pincement qu'il ne comprend pas très bien. Il se sent mal mais ne sait comment l'expliquer. Il inspire profondément, déposant alors ses couvercles, regardant la jeune femme d'un air sérieux, presque dur. « Shakespeare a dit un jour, lorsque l'amour est grand les plus petits soupçons deviennent des craintes . . .Tu n'as pas été un choix par défaut Hera, mais je ne vais pas te mentir car je pense que tu le sais tout autant que moi, que ce sont mes parents principalement qui m'ont orienté vers toi. Il est vrai que je ne suis pas venu dans une démarche très . . . romantique, si je peux le dire ainsi. J'ai été plutôt égoïste, sans forcément penser à ce que toi tu pourrais ressentir lors de ma demande. Je pensais que ça n'allait être qu'une formalité, que ça allait être comme les autres ». Il inspire profondément,ne trouvant pas les mots adéquats. « Mais mes intentions ont changé. Tu n'es pas comme toutes ces autres vers qui mes parents tentent vainement de me diriger. Tu n'es pas de celle que je désire rapidement éjecter parce que je ne ressens rien, parce que pour moi ce n'est qu'un rôle qui m'incombe. Pour moi, tu es la seule Hera », et très certainement la dernière a t-il envie d'ajouter sans le dire. « Si c'était à refaire je le referai sûrement, mais peut-être sous un autre format, de ma propre volonté. Au fond, et pour la première fois, je ne regrette pas le désir de mes parents, j'y adhère même. Et je les remercie même de m'avoir amené à toi car je n'aurai jamais su, je n'aurai jamais vécu tout ça ». Et s'il en vient à remercier ses parents c'est que réellement il y a quelque chose derrière de fort. « Ne t'inquiète pas pour les autres. Et ne les compte même pas, puisque cela n'a aucun sens. Il n'y a que toi Hera. . . . J'aimerai juste effacer ces quelques débuts de pages en gris pour les réécrire en couleurs, pour ne pas à t'inquiéter plus et pour te rassurer sur mes intentions actuelles ». Pas aujourd'hui mais demain. Oui demain il va essayer de se rattraper, il va effacer sa première demande pour en faire une plus belle, plus réelle, avec ses véritables sentiments. « Crois juste en moi. Crois juste le présent ». Il tend alors sa main vers elle pour qu'elle puisse la saisir, souriant avec une extrême sincérité. Plus rien ne compte désormais, il n'y a qu'elle. Et puis c'est tout. Il y aura toujours elle.

Le repas prend alors fin, Hera déclarant que c'est son père qui a payé le restaurant pour eux, et il ne peut que suivre le mouvement sans rien dire, et ils s'en vont tous les deux pour une autre marche, alors que la ville est éclairée d'une centaine de lumières, éblouissant les yeux du jeune homme. Ou est-ce parce qu'il a à ses côtés la lumière qui éclaire son chemin. « Oui elle est superbe » dit-il un sourire aux lèvres, en fixant Hera. Réalisant son erreur, il se concentre de nouveau sur les dires de la jeune femme, fronçant des sourcils alors qu'il réalise qu'elle parle de la statue en forme de lion. Il est vrai qu'elle est impressionnante comme statue et très imposante. C'est un peu l'emblème de Singapour. Il regarde plusieurs secondes cette immense statue, réalisant qu'il est véritablement à Singapour en compagnie de Hera pour un séjour agréable. Il détache son regard de cette statue lorsque Hera le prend avec elle, se posant alors sur les marches à côté de la statue. Hyeon inspire profondément lorsqu'elle pose sa tête contre son épaule exprimant une peur commune. « C'est normal d'avoir peur ». Sa gorge se noue quelques secondes, tandis que ses yeux se perdent dans l'obscurité du paysage, humant l'odeur de sa bien-aimée qui l'apaise et le rassure. Il se sent alors nostalgique, nostalgique de ces quelques moments en sa compagnie, désireux d'y retourner, de trouver une capsule temporelle pour pouvoir revivre chaque seconde. Il a peur que ces moments s'effacent un jour. Il a peur de les oublier. Mais surtout il a peur de ce que l'avenir peut leur réserver, parce qu'il ne sait pas. Il marche sur une corde où seul le vide l'attend. Il sait que rien dans ce monde n'est permanent et que tout est éphémère, le seront-ils aussi ? Il doit juste y croire, parce que l'amour domine la crainte.

Le moment est brusquement rompu par la sonnerie de son téléphone, indiquant aux deux jeunes tourtereaux qu'il est temps de plier bagage. Et alors qu'ils attendent patiemment le chauffeur, Hera lui propose de faire une baignade, à cette heure-ci, dans sa piscine. Hyeon grimace peu, très peu, convaincu par cette idée. « Je ne sais pas si c'est une excellente idée. Je n'ai pas pour habitude de me montrer en maillot de bain » dit-il presque gêné. Et puis il n'a pas très envie de prendre un bain de minuit comme le commun des mortels intitule cette idée. Mais il sait néanmoins qu'il ne peut résister aux demandes de Hera et qu'il risque d'avoir quelques difficultés à refuser si elle lui demande une seconde fois en arrivant là-bas. Il verra sur place mais pour le moment il est dubitatif. Certes il pourra très certainement profiter du spectacle, comme pourrait l'insinuer certaines personnes, mais là encore, il n'est pas comme ça Hyeon. Et puis, le fait de se mettre en maillot de bain le rend quelque peu anxieux. Il est loin d'être le mec particulièrement bien formé, avec une silhouette à en faire des jaloux, bien au contraire. Il est simplet. Certes il a un dos particulièrement beau mais il n'a pas très confiance en lui lorsqu'il s'agit de s'exposer, presque nu, devant d'autres et encore moins devant sa petite amie. Il se fait quand même surprendre lorsqu'elle vient soudainement l'enlacer alors que son angoisse commence à monter. Il arque un sourcil lorsqu'elle insinue avoir une surprise. « Une surprise ? » dit-il surpris. Hyeon se sent de nouveau angoissé, parce qu'il ne sait pas de quoi il s'agit. Il ne sait pas à quoi s'attendre. Bien sûr, il a confiance en Hera et sait qu'elle ne va pas lui faire une surprise désagréable, mais il n'aime pas forcément les surprises, surtout quand il sait qu'il y en a une. « J'imagine que je ne peux en savoir le contenu et que je vais devoir attendre notre arrivée ». Il grimace, mais finit quand même par sourire. Il dépose un rapide baiser sur les lèvres de sa compagne, tout en s'écartant doucement alors que la voiture arrive à leur niveau. « Découvrons donc cette merveilleuse surprise qui m'attend ». Il tente de rester serein mais en réalité il se sent particulièrement nerveux de savoir ce qu'elle peut bien cacher. Il espère qu'elle ne va pas lui offrir un cadeau, il n'est pas venu ici pour qu'elle paye tout à chaque fois. Il va se sentir mal à force, quoique c'est déjà le cas. L'imagination de Hyeon tourne alors à pleine vitesse, désireux de savoir le contenu de cette surprise. Qu'est-ce qui peut l'attendre là-bas, dans la maison de Hera ? Telle est la question . . .

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mar 9 Mai - 0:03
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Tel ses doigts sur le clavier d’un piano, ses mots avaient tout autant le don de la transporter d’émotions. Certaines infiniment douces, d’autres plus troublantes. Une once de vexation quant à son manque de considération pour la chance qu’il avait, aux yeux des autres, de l’avoir elle. L’estime de Hera en fut un soupçon piquée, mais elle avait préféré continuer sur sa lancée. Ne rien laisser gâcher ce moment. Ce fut sans doute sans compter sur les paroles qui en suivirent. Sa plus grande richesse ? Ainsi Hyeon privilégiait un héritage familial précieux au sien… Certainement était-ce légitime. Cependant, Hera ne sut qu’en penser. Signifiait-ce qu’il n’avait aucun respect pour cette fortune bâtie en partie par le dur labeur de son père ? Ou qu’il se moquait qu’elle soit riche ou pauvre. Qu’espérait-il vraiment obtenir d’elle ? De cette maladresse, tourmentée par le vin, indéniablement, les pensées avaient fait leur cheminement dans l’esprit de la jeune femme. Jusqu’à l’observation de leur reflet qui lui rappela l’écho de leur tout premier diner. Jusqu’à sa fameuse question, quête d’une dangereuse vérité capable de meurtrir son coeur. Son silence, pendant quelques instants, lui lacéra l’organe aux aguets. Apeuré par l’attente, celle d’être lapidé, il ne savait plus s’il devait s’emballer ou cesser tout battement. Apparences trompeuses, Hyeon lui paraissait d’une si grande sérénité tandis qu’elle avait l’impression d’être dans tous ses états. Pourtant, inconsciemment, elle aussi sauvait la face, juste les traits de son visage et les muscles de son corps plus tendus, en proie à l’appréhension. Des soupçons, elle ne voulait l’en accabler, mais la dernière fois qu’elle n’en avait pas eu once, la reine avait été trompée. Elle n’était pas sans savoir pourquoi le pianiste avait fini par se présenter devant elle. Il ne s’en était pas particulièrement caché non plus, et une telle démarche avait eu tant de précédentes que la singapourienne n’avait été naïve. Au fond, elle n’était pas exempte de responsabilité non plus. Accepter l’avait bien arrangée. Palier à ce complexe d’être célibataire et se tenant aux côtés de quelqu’un qui lui inspirait confiance. Elle avait espoir mais pas convictions, ni même certitudes quant à l’épanouissement de ses propres sentiments. Elle rêvait peut-être surtout à une romance digne d’un conte pour enfant. Héros de son enfance qui devient Prince de sa vie d’adulte. Son sang se glaça néanmoins à l’entendre prononcer : « comme les autres ». Preuve irréfutable, dans son esprit peu modeste, que le jeune homme n’avait effectivement alors pensé qu’à sa fortune, qu’aux consignes qui lui avaient été dicté, car, elle, Zhang Hera ne considérait avoir d’égal sur cette terre. Elle n’était comme personne. Il se rattrapa. Tout d’abord de manière bancale car la façon dont il s’exprimait, le peu d’égard qu’il avait pour ces femmes… Loin de se sentir offusquée pour elles, ce fut la prise de conscience qu’un temps, ainsi donc ce fut ce qu’elle-même avait pu valoir à ses yeux. Un sentiment désagréable, frustrant qui failli la rendre sourde à l’essentiel : « tu es la seule ». Ces mots résonnèrent alors. Un battement de paupières, son coeur se desserre. Elle aussi, et sans doute était-ce pour cette raison qu’elle souhaitait leur faire plaisir, malgré leur cupidité, elle éprouvait une once de reconnaissance à l’égard des parents du pianiste. Si eux ne l’avaient « choisi », jamais leur fils ne serait revenu vers elle. Quoique, si vraiment, leurs destins étaient de se retrouver, d’une manière ou d’une autre, leurs chemins se seraient recroisés. Leurs regards l’un sur l’autre se seraient posés. Hera en avait la certitude. Mais auraient-ils continué leur chemin ou se seraient-ils arrêtés ? Un jour ou un autre, elle n’en doutait pas, ils auraient été ramenés l’un à l’autre. Apaisée par ses mots qu’elle l’avait obligé à prononcer, un soupçon désolée, rassurée par la sincérité qu’elle put lire sur son visage, séduite par tout son être, sans hésitation à sa main tendue elle répondit en y déposant la sienne, si petite et si fragile.
« Je te crois, j’ai foi en toi. »
Sereinement, tendrement, elle lui rendit son sourire.
« Et ces pages grisâtres ne le sont pas tant, car après tout, n’étais-je pas là pour leur apporter une touche de couleur ? plaisanta-t-elle doucement avant de poursuivre. Mais surtout, elles ne sont pas les premières, juste un court chapitre intermédiaire pour rattacher le passé et le présent. La véritable introduction fut d’une palette de couleurs digne d’un arc-en-ciel dans le ciel de Singapour. »
Souvenirs des jours de leur première rencontre lointaine, du bout de son pouce, elle effleura affectueusement le dos du sien.

Oui, Hera était rassurée et elle ne doutait de sa confiance en lui, même si cela n’empêchait pas ce sentiment nommé peur qu’elle exprima tandis qu’assis l’un à côté de l’autre sur les marches de pierre du Merlion, ils contemplaient l’horizon. Les mots lui avaient échappés et ce ne fut qu’à la réponse de son petit ami que Hera eut conscience de leur profondeur. Quand auparavant avait-elle déjà reconnu éprouver cette sensation ? La peur représentait une faiblesse que la jeune femme peinait déjà bien à reconnaitre à elle-même. Mais à lui, elle l’avait avoué. Elle ignorait la véritable nature de cette angoisse. Elle appréhendait juste autant qu’elle espérait en l’avenir. Celui-ci était si incertain, et lorsqu’on avait connu un temps, un bonheur parfait avant qu’il ne se brise de manière effroyable, sans doute, osait-on encore moins y croire ? Ou redoutait-on la chute comme si celle-ci devait immanquablement se produire. Sa tête posée contre l’épaule de Hyeon, elle ne voulait pas. Elle refusait de laisser quiconque ou quoique ce soit les séparer. Destin, avenir, ils lutteraient ensemble pour le construire sans jamais lâcher la main l’un de l’autre. Presque blottie contre lui, ce moment aurait pu durer éternellement si la technologie ne les avait pas rappelés à la réalité. Mais ils ne faisaient que se lever et marcher vers un autre rêve. Petit air mutin en attendant l’arrivée du véhicule, Hera feint la contrariété :
« Oses-tu remettre en doute l’excellence de mes idées ? Ne vins-je pas de te prouver le contraire avec cette journée ? »
Puis, elle dévoila de nouveau son sourire, non moins agrémenté d’une pointe de malice au coin des lèvres.
« Je fermerai les yeux, s’il le faut pour te mettre à l’aise. »
Ce qu’elle fit pour illustrer ses propos.
« Mais…, les rouvrit-elle. Je ne puis promettre de m’y tenir bien longtemps. » ajouta-t-elle tout aussi taquine que sincère.
Quoi qu’il en sera, avant cela, la belle espiègle avait bien plus important en tête, cette surprise qu’elle évoqua en enserrant tendrement la taille de Hyeon de ses petits bras.
« Effectivement, tu vas devoir patienter un encore un peu. Suis-je cruelle ? » se délecta-t-elle avec humour et tendresse, se reflétant autant dans ses yeux que sur ses lèvres dont son beau prince charmant vint gratifier d’un rapide baiser. Parfois, ses gestes portaient encore à confusion. Agissait-il ainsi, si prestement parce qu’il se contentait d’appliquer ce qui lui semblait être l’attitude à avoir pour un petit ami, ou répondait-il de manière incertaine à un désir instinctif de rappeler à ses lèvres qu’elles étaient siennes, céder à la volonté de son esprit de posséder ce sourire en l’embrassant ?

De retour à la maison, Hera n’en fut pas mécontente non plus. Doux soupir de délice en foulant le marbre du grand au hall. Autant elle aimait sa ville natale, autant elle aimait ce foyer si démesuré, regorgeant de surprises et de trésors dans chacune de ses pièces. Singapour et cette maison étaient son chez elle. Se passait-il seulement une journée à Séoul sans que ses pensées ne s’envolent, ne serait-ce que brièvement, jusqu’ici ? Le calme régnait. Les domestiques s’en étaient montés à l’étage de leurs quartiers. Seul le murmure de l’aquarium géant berçait l’immense hall principal. La journée avait été si riche en émotion mais la singapourienne n’entendait pas en rester là. En désirer toujours plus, sans doute cela la définissait à merveille. Son coeur battait d’impatience, néanmoins, la belle tenait à se faire présentable pour la suite, pour cette fameuse surprise. Elle  s’en retourna alors vers son aimé, visage doucement à nouveau empreint de la fraicheur de l’enthousiasme.
« Allons prendre une douche ! »
Les mots fusèrent puis résonnèrent à ses oreilles jusqu’auxquelles le rouge de ses joues ne tarda pas à monter. Hera se pinça aussitôt les lèvres confuses par le potentiel sous-entendu involontaire dont ses paroles pouvaient paraitre porteuses. Elle tenta alors de s’en défendre prestement :
« Euh… Pas ensemble ! Je… Je vais prendre une petite douche rapide, toi tu… tu fais comme tu veux et on se retrouve ici ! »
Quelques balbutiements hésitants avant d’achever au plus vite sa phrase et la jeune femme s’en retourna tout aussi rapidement afin de camoufler la honte et l’embarras qui se dessinèrent sur ses traits. Montant ses mains à ses joues enflammées, Hera prit sans plus attendre la direction de sa chambre où elle put faire redescendre la température sous une bonne douche froide, lavant également la sueur et la couche infime de poussière qui avaient pu se déposer sur leur peau au cours de la visite à travers la ville. Singapour avait beau être particulièrement propre, une ville restait une ville. De plus, bien que native, son corps n’était pas total insensible non plus au climat équatoriale de la cité du Lion. Rafraichie et la sensation agréable d’être propre, par dessus un élégant maillot de bain, Hera enfila une robe estivale tout aussi raffinée, histoire d’être présentable tout de même. Brosse et sèche-cheveux en main, elle essaya également d’apporter soin à sa chevelure mais tache difficile à accomplir en quelques minutes. Le minimum assuré, elle opta plutôt pour une coiffure attacher qui masquerait le manque de finitions. Face à son miroir, Hera se jugea d’un dernier regard et prit une profonde inspiration pour se donner du courage avant de retourner attendre Hyeon dans le grand hall. Ou plutôt l’y rejoindre puisque le jeune homme l’y précédait, éclairé à la lueur de l’aquarium. Une lueur qui trouva son écho dans la vaste pièce sombre dans laquelle Hera conduisit son petit ami, traversé par une branche de prolongement de l’aquarium en son sol. Rivière de verre qu’ils franchirent pour s’avancer au coeur de la salle dont le plafond semblait prendre la forme d’un dôme sur lequel se reflétait l’eau éclairée. Hera lui fit signe de s’arrêter et de rester là où il se tenait tandis qu’elle s’éloigna de quelques pas. Dans l’obscurité, elle se saisit d’un petit boitier de commande. La lumière de l’aquarium s’éteignit. La pénombre fut reine. Quelques notes de musique, jouées au piano, d’une main que l’interprète lui-même devrait aisément reconnaitre. Un ciel d’étoiles scintillantes sembla s’allumer au-dessus et tout autour de lui sur l’immense écran recouvrant tout le pourtour et le plafond arrondi de la salle de projection. L’enregistrement-montage lancé, Hera revint alors sur ses pas jusqu’à lui, tandis que le film tourne. La nuit laisse place au jour. Un champ fleuri les entoure et duquel, une farandole de papillons multicolores s’envolèrent. La jeune femme se tint face à lui. Le regard brillant, curieuse de lire ses réactions sur son visage, tandis que l’écran se fit miroir du temps. Tous deux l’un en face de l’autre en ce temps présent, tous deux l’un en face de l’autre à l’écran, du temps de leur cinq ans. Du temps où ils se sont rencontrés. Vidéos retrouvées qui avaient été filmées en ce jour où ils avaient   fait voeu d’amour et de mariage. En ce jour, où comme des grands, ils avaient danser leur première danse de « mariés ».
« M’accorderiez-vous cette danse ? » lui demanda-t-elle avec le sourire, la gorge légèrement nouée, sa main tendue vers Hyeon, imitant leur jeu d’enfants, leur jeu d’antan.
Quelques pas de danse au bras de son prince charmant, le rêve de toutes petites filles. Il y avait des romances dont Hera n’était pas indifférente. Elle aimait à rêver aussi. Précieuse princesse qu’elle avait toujours été. Quelques instants où si elle fermait les yeux et se laissait transporter, elle pouvait avoir l’impression de flotter. Marcher sur les flots avec la légèreté d’une plume. Cette légèreté qui emportait son coeur. Et le bal des papillons autour d’eux virevolta de plus bel ! Jusqu’à la note finale qui s’éleva à son tour. Dernier papillon qui monte au ciel et puis, le silence. Les valseurs s’arrête. Dans ses petites mains délicates, elle garda les siennes. Visage légèrement baissé, à la fois un soupçon honteuse et aussi éperdument heureuse.
« J’ai essayé d’apprendre à jouer du piano pour toi mais… je crois que je serais bien ridicule à tes oreilles. »
Un petit rire nerveux, elle ne savait si elle devait s’excuser pour son incompétence ou pour l’absurdité de son idée. Peut-être aurait-elle dû avoir plus de recul vis à vis de la naïveté bien pensante de sa oennie. Ses doigts glissèrent sur la peau des mains si précieuses du pianiste jusqu’à s’en défaire. Effleurement, infime caresse qui se perd dans le vide, et elle s’éloigne, encore. Papillon qui n’a de cesse de tournoyer. Qui s’éloigne pour mieux lui revenir. Un petit paquet d’un ruban orné au creux de ses mains que presque timidement, elle lui tendit :
« Alors, je t’offre ce modeste présent confectionné de mes mains. »
Ses yeux brièvement prirent la fuite, glissant vers le bas, cherchant un point d’accroche, en vain. Elle aurait pu lui dénicher le plus rare et plus coûteux des cadeaux. Elle aurait pu, mais, il n’y avait rien d’exceptionnel chez elle à dépenser fortune. Alors que créer de ses propres mains, essayer de faire quelque chose soi même par amour… Pourtant, à présent qu’elle lui offrait ce qui s’avérait être un ballotin de chocolat confectionnée par elle-même, Hera n’assumait plus son idée et la trouvait des plus ridicules. Enfant qui rêve de l’amour comme on peut le lire dans les contes. Néanmoins, elle ressemble son courage et ses yeux dans les siens, elle lui souhaite :
« Joyeuse Saint-Valentin, Lee Hyeon. »
Ses mains déposent le présent dans les siennes tandis qu’elle s’avance. Sur la pointe de ses pieds se dresse pour sur ses lèvres soyeuses déposer un baiser. Les battements de son coeur s’accélèrent. Elle savait ces mots qu’elle avait temps attendu avant d’oser les lui prononcer. Un léger recul, son regard s’accrochant au sien, ses doigts tremblèrent légèrement, s’arrimant discrètement aux mains du jeune homme, puis, enfin, de sa bouche le son de sa voix émana :
« Je t’aime. »
Son coeur battant à tout rompre, puisqu’elle avait affranchi ce pas, son courage sembla l’emporter et sans attendre que son assurance ne lui échappe, elle se rapprocha d’encore un pas.  Ses mains délicates, Hera les monta au cou de Hyeon et de nouveau, elle l’embrassa mais avec autant de douceur que de conviction. Frisson qui lui parcourt l’échine. Un baiser passionné au rythme de leurs langues entrelacées. Une ardeur qui n’appelle qu’à être assouvie, qu’à être au plus près de lui.


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 18 Mai - 21:53
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Valentines in Singapour  ♥

 
 


Tenue Jour 1 ~ Il comprend totalement que la jeune femme ait quelques difficultés à croire en sa sincérité. Elle a toutes les raisons de se méfier de lui, mais qu'elle se rassure, il est très sincère avec elle, et jamais il ne l'a autant été, avec quiconque. C'est encore particulier pour lui et nouveau, il n'a pas pour habitude d'être ainsi. Autant cela lui plaît que déplaît. Il se sent démuni, perdu dans des pensées bien trop profondes, se sentant encore maladroit, incapable, craignant de faire la moindre petite erreur. Il est vrai que des femmes ayant un tel petit ami, ça ne court pas les rues et il faut avouer que Hyeon est un être d'exception, unique, assez atypique, qu'il faut savoir comprendre et surtout attendre. Parce que Hyeon est lent, parfois trop, c'est certain, mais il est ainsi Hyeon. C'est encore difficile pour lui, mais il y arrive, du moins il pense y arriver. Aujourd'hui du moins il semble y arriver, réellement, puisqu'elle lui fait comprendre qu'elle croit en lui et qu'elle ne semble donc plus douter. Et il sourit légèrement lorsqu'elle fait preuve d'une grande poésie et d'une extrême douceur, se sentant presque idiot à dire de telles paroles tandis qu'elle parvient à les embellir, les rendant lyriques. « Je pense que tu as les mots adéquats pour exprimer ce que je souhaite dire, mais avec des mots bien plus beaux et touchants. Je n'aurai pu trouver une meilleure partenaire. Mes mots deviennent beaucoup plus éclatants lorsqu'ils sont prodigués par toi ». Lui il le dit de manière simple, du moins, sans que cela ne soit peint d'une telle manière mais elle, elle arrive et elle leur donne un coup magique, presque féerique.  Elle le complète quelque part car ses mots maladroits peuvent rapidement trouver une finesse par le biais de Hera. Ils finissent alors par s'installer non loin du lion de Singapour, symbole de la ville. Il a envie d'y rester encore quelques minutes, quelques heures, profitant encore de leur première soirée. Leur véritable soirée. Sous ses lumières étincelantes et cette ambiance si chaleureuse. Il se sent proche de Hera, touchant enfin à ce sentiment si particulier d'être en couple, réellement en couple. A Séoul ce n'est pas la même chose. Certes ils se voient mais ils doivent rester discrets, sans éveiller quelques soupçons. Il doit se contenir Hyeon, alors que là, il se contient moins. De ce fait, il a peur. Peur que tout cela ne soit qu'un rêve. Peur que cela prenne fin trop vite. Peur que le temps avance beaucoup trop. Il a peur Hyeon. Peur de retourner à la réalité. Peur que tout prenne fin. Mais il sait qu'il faut une fin à tout et que ce voyage va forcément s'achever. Il espère juste qu'il va durer le plus possible et qu'il va pouvoir goûter à chaque seconde. Infime soit-elle. Mais il faut déjà se lever et rentrer, mettant ainsi fin à cette première journée. Première journée qui a déjà été forte en émotions. « Je ne remets pas en question tes idées et je ne veux pas non plus que tu te caches les yeux . . . En tant que petit ami je dois pouvoir m'exposer en maillot de bain. C'est juste que cela est quelque peu . . . nouveau et je ne me sens pas encore à l'aise avec . . .ça » dit-il en lâchant une rapide grimace. « Mais je vais essayer de faire . . . un effort. Je te promets pas non plus de la tenir, mais je vais essayer de . . . faire quelque chose ». Il doit juste se calmer, inspirer et expirer, et essayer de relativiser, de se dire que ce n'est pas grand chose. Il va y arriver. Il le faut. Pour Hera. Ce n'est pas la mer à boire, juste la piscine ! Ses inquiétudes s'en vont néanmoins rapidement lorsqu'elle évoque une surprise qui finalement l'angoisse bien plus que cette histoire de piscine mais dont il n'aura la clef qu'en rentrant.

L'anxiété se fait encore plus présent lorsqu'ils arrivent enfin à la demeure de Hera, Hyeon se posant des centaines de questions, ne sachant pas où se mettre, ni même quoi faire, ne sachant même pas quand est-ce qu'elle va lui dire la surprise. Mais avant qu'il ne pose trop de questions, Hera le prend un peu de court en proposant de prendre le bain ensemble. Au début, Hyeon pense qu'elle fait référence à la piscine, sans forcément se poser trop de questions et ne relevant même pas les sous-entendus. Âme pure et chaste qu'il est, ou bien idiot, le choix s'offre à chacun de penser ce qu'il veut de son incompréhension. Mais il comprend rapidement que Hera parlait de véritable bain, qu'elle souhaite bien sûr prendre seule, forcément. « Oh  . . . ok. Enfin, pas de souci, je vais attendre patiemment que tu reviennes de ta douche, je vais attendre dans le salon et me poser quelques secondes. Il faut dire que mes pieds souffrent légèrement de toute cette marche », à vrai dire, pas vraiment, mais il a simplement envie de s'asseoir pour se poser dans cette grande demeure et chasser toutes les pensées qui lui traversent l'esprit, toujours focalisé sur cette histoire de surprise qu'il ne parvient pas à deviner. Il essaye de se rassurer. Prend une pause, puis une autre. Essaye de s'installer confortablement sur la chaise, mais rien n'y fait, il est perturbé. Il ne sait pas pourquoi mais tout cela, ce mystère, ça embarrasse. Il n' a qu'une hâte désormais c'est de découvrir ce secret qui anime tant Hera depuis qu'ils ont quitté la dernière visite. Mais elle le fait attendre. Encore et encore. Les secondes semblant être des minutes et les minutes des heures. Il sait pourtant qu'il doit faire confiance à sa bien-aimée, mais pour tout dire, il a peur qu'elle agisse avant lui, qu'elle prenne les devants. Il a peur que sa surprise de demain soir vole en éclat. Parce qu'il sait que Hera pense à tout, et parfois même trop. Alors il craint qu'elle ait été plus rapide qu'elle. Il espère que non. Elle finit par revenir, lui se levant subitement, la retrouvant, différente. Il arque un sourcil surpris qu'elle se soit si bien habillée et ses inquiétudes se réactivent, encore plus. « Que me vaut donc ce changement. Je pensais que tu allais simplement venir en maillot de bain ». Certes elle n'est pas vêtue d'une grande robe de soirée, quelque chose de simple, mais elle s'est quand même changée, et qui dit changement dit qu'il y a quelque chose derrière. « Devrai-je moi aussi prendre ma douche ? », mais avant qu'il ne puisse avoir confirmation, elle l'amène avec elle dans une pièce sombre, où seules quelques reflets permettent de donner quelques indices sur le lieu où ils se trouvent. Il regarde autour de lui, amusé par le jeu de lumières dans cette pièce si obscure. C'est apaisant, et surtout la nuit. A la lumière du jour, cela doit donner une autre ambiance. Il est tellement envoûté par tout ça qu'il ne réalise qu'une seconde après que c'est encore plus étrange qu'elle l'ait amené ici. Pourquoi ? Quel est donc le but de tout ce secret ? Il sursaute quand elle s'en va, plongeant la pièce dans la plus terrifiante des obscurités. « Hera ? » dit-il doucement, inquiet. Ses yeux s'écarquillent quand soudainement la pièce s'anime d'une couleur chaleureuse, le mettant dans une ambiance particulière, un fond de musique qu'il ne connaît que trop bien venant bercer ses oreilles. Le monde semble soudainement devenir beaucoup plus doux et agréable. Il a le sentiment d'être dans un autre univers, d'avoir quitté un monde bien différent. Ses yeux s'illuminent de toute part, tandis que son cœur s'embaume d'une éclatante chaleur. Il a le sentiment que le soleil vient caresser sa peau, et même son âme alors que pourtant, il n'y a pas l'ombre d'un rayon, à part celle qui se trouve à ses côtés et qui l'éblouit de toute part. Il se sent pris alors d'une certaine ivresse. L'ivresse du bonheur. Ses pupilles ne cessent de s'agrandir sous le choc, mais aussi sous la beauté du décor et surtout à cause de ce qui se passe devant lui. Il se voit petit, il se revoit petit. Il revit encore la scène de leur première rencontre. Il avait toujours pensé que tous les souvenirs avaient été effacés à jamais,sauf dans sa mémoire. Mais preuve est qu'il reste encore une part d'eux, sur cette cassette. Il repense à ce passé qui a de nombreuses fois su évincer ses moments de vie aride, qui l'ont permis d'être légèrement en plénitude. Il pensait avoir tout connu, avoir tout vu, mais il réalise qu'il est loin de tout connaître et surtout aux côtés de la jeune femme. Elle lui offre tellement de surprises dans la vie, tellement de bonheur, qu'il a le sentiment de s'y noyer. Il frisonne légèrement, sentant son âme être caressée par une douce passion, un sourire se nichant aux creux de ses lèvres. Au travers de cette vidéo, il retrouve un certain émoi, une vie passée longtemps oubliée, un bonheur longtemps perdu, et il retrouve l'émerveillement de son regard d'enfant qu'il croyait perdu à tout jamais. Il aperçoit une source lumineuse, invisible au yeux des autres, et ses yeux sont alors remplis d'une pluie d'étoiles cristallines. Et alors, tel un papillon il déploie ses ailes et vole vers son bonheur. Il sort doucement de sa torpeur lorsque la jeune femme l'interpelle. « C'est . . . tellement . . . inattendu » dit-il en prenant la main de la jeune femme pour l'entraîner sur le chemin de la danse, le laissant aller au gré des notes. « Merci Hera. Je crois que c'est la plus belle des surprises. Je pensais ces moments effacés, du moins en photos comme en vidéos, mais tu as su retrouver ce passé tant oublié. Tu as su le réécrire, et je t'en remercie ». Parce qu'il se revoit petit, et heureux, entouré par sa famille. Mais il y a quelque chose tout de même qui pèse sur son cœur, il ne saurait dire quoi, mais il se sent triste, très affecté, tout comme il se sent heureux. Il y a un mélange d'émotions qui traverse son âme et il ne sait pas laquelle domine. « Je ne sais pas comment t'exprimer tout ce qui me passe par la tête. Je ne trouve plus les mots pour  . . . tout ça. Ça semble simple et banal et pourtant, je suis animé par un certain bonheur, une certaine joie que je ne peux expliquer car les mots me manquent. Mais . . . je le répète peut-être, sache que c'est pour moi le plus beau des cadeaux, la plus belle des surprises ». Il lui sourit et pose doucement ses lèvres contre le front de la jeune femme, gardant un œil bienveillant sur la vidéo qui tourne encore.

Mais à sa grande surprise, ce n'est pas fini. Après qu'ils aient échangé une courte mais douce danse, elle revient les mains remplies d'un présent qu'elle tend avec une certaine retenue au jeune homme. « Oh » dit-il simplement, quelque peu perturbé par cette soudaine double surprise. « Je n'en attendais pas autant . . . pourquoi as-tu autant . . . je veux dire, je  . . . je ne mérite pas autant Hera. J'ai le sentiment que tu en fais toujours plus pour moi que je n'en fais pour toi ». Il inspire profondément, dérangé par ce soudain déséquilibre. Il a le sentiment qu'elle exprime plus son affection que lui ne le fait. Il a le sentiment de ne jamais faire assez mais justement, de faire trop peu. Pourtant, il aimerait. Lui montrer qu'il tient autant à elle qu'elle ne tient à lui, qu'il ressent autant de sentiments qu'elle n'en ressent, mais il ne sait pas comment faire, il ne sait pas comment s'y prendre et les conseils d'autrui ne sont guère d'une grande aide, du moins il le pense. Il regarde les chocolats avec un léger sourire, trouvant cela mignon, d'autant plus lorsqu'elle lui souhaite une bonne st valentin. Il n'a pas pour habitude de manger des chocolats, pourtant il en a reçu des centaines, venant de ses fans, mais il les avait plus offert à son personnel, n'osant en manger. Pourtant, le fait que cela vient de Hera est différent. Il a envie de les déguster, de les apprécier. Parce que c'est coutume de recevoir des chocolats de son partenaire, de sa bien aimée ou de son bien aimé. Il n'y avait pas pensé. Stupide être qu'il est. Il aurait dû. Il aurait dû suivre la coutume de la St Valentin, il aurait dû se renseigner, mais il ne l'avait pas fait. « Merci. C'est la première fois que je reçois des chocolats. Du moins d'une personne importante pour moi, de celle avec qui je me projette dans l'avenir ». Oui c'est avec elle qu'il se voit et elle seule. Il lui sourit et avant qu'il ne puisse dire quoique ce de plus, elle vient lui dire ces mots. Ces mots d'amour. Ces mots qui résonnent en lui et qui font écho à ce qu'il ressent lui-même pour elle. Il n'a pas le temps de lui répondre qu'elle vient doucement posséder ses lèvres, un frisson parcourant son échine, se sentant pris par un profond émoi. C'est doux et enivrant. Chaud et froid. Indescriptible. Il le sait, et il l'a toujours su, elle est la seule à faire battre son cœur de cette manière, à lui faire ressentir cette explosion d'émotions, ce bonheur improbable. Il sait qu'il l'aime et qu'il l'a choisi elle, et pas une autre. Elle est son âme-sœur, celle qui va toujours lui prendre la main, celle qui va l'accompagner où qu'il aille, celle qui se tiendra toujours à ses côtés. Elle est son bonheur, son seul amour. Doucement, ses mains viennent s'agripper à la taille de la jeune femme, la rapprochant davantage de lui tandis que ses lèvres suivent le contour des siennes. Son souffle chaud se perd sur la peau soyeuse de Hera, se laissant porter par le parfum enivrant de ses lèvres. Ce n'est que lorsqu'il finit par manquer d'air qu'il s'écarte d'elle, posant tout de même son front contre le sien, sourire au lèvres. « Tu es celle que j'aime Hera . . . mon éternel » et sur ces mots, il dépose un rapide baiser sur son front, la serrant une dernière fois contre lui, « merci pour toi. Merci pour ce moment, merci pour cette première journée, je n'aurai pu rêver mieux. Mais ce n'est pas un rêve . . . c'est la réalité ». Il s'éloigne enfin, gardant tout cela en mémoire, pour ne jamais oublier.

« Il est temps d'aller à la piscine » dit-il finalement, gardant les chocolats avec lui pour pouvoir en déguster quelques uns autour de la piscine. « Pour te récompenser, j'accepte de me baigner ». Il esquisse un grand sourire, et la laisse quelques minutes pour se préparer. Il revient quelques minutes après muni d'un short et . . . d'un tee-shirt. Il n'a jamais dit qu'il allait se baigner avec uniquement un short, certes, il va se baigner, mais avec ce qui le met à l'aise. Lorsqu'il revient vers Hera, il lui fait un signe avec la bouche. « Surtout ne dis rien, je sais déjà ce que tu vas dire. . . Mais je me sens mieux vêtu ainsi. C'est soit ça, soit je ne peux me baigner en ta compagnie ». Il dépose sa serviette dans un coin de la piscine, prenant un chocolat dans la boîte qu'il garde avec lui depuis tout à l'heure, le casse en deux et en tend un à Hera, « une partie de moi pour toi » dit-il en la fixant, avec douceur et sincérité.  

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Lun 22 Mai - 22:26
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ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapore  ♥

 
 






L’impatience et l’appréhension la tenaillant au ventre, dans le grand hall, Hyeon, elle s’en était allée retrouver. Elle avait tout et si bien préparé. L’organisation était parfaite, mais qu’en serait-il de l’intention ? Et si, elle avait eu faux sur toute la ligne ? Et si, elle en avait trop fait ? Peut-être, sans doute même ! N’aspirait-elle pas un peu trop d’une romance naïve ? Ses références, de la fiction à son propre expérience, ne relevaient-elles pas d’une risible rêverie adolescente ? Ah ça, assurément que des regards extérieurs, ses intentions et ses actes devaient être festin de railleries et de moqueries ! Mais ces éclats de rires amers ne sonnaient-ils pas comme de la jalousie ? Au fond, au diable les envieux qui dénigrent ceux qui osent faire ce qu’eux-même s’interdisent. La médisance est arme de couards. Pragmatique et terre-à-terre dans un monde de démesure et d’extravagance, ses sentiments, la singapourienne les éprouvait pleinement. Et, parce qu’elle était Zhang Hera, parce qu’elle devait toujours démontrer du meilleur d’elle-même, la jeune femme avait voulu créer un moment inoubliable, sans pareil, afin de le graver éternellement dans leurs esprits et dans leurs coeurs. Dans son coeur, à lui, Lee Hyeon qui affichait alors une mine un soupçon perplexe. Les yeux de la singapourienne s’agrandir légèrement, instant de doute. Aurait-elle commis une faute de présentation pour qu’il arque ainsi ce sourcil ? Puis, ce fut l’esquisse d’un sourire se nichant au coin de lèvres de la jeune femme qui apparue. Petite moue espiègle, elle ne put résister à cette perche tendue pour le taquiner :
« Vraiment ? Essaierais-tu de dire que tu es déçu de ne pas voir aussi dévêtue que tu l’attendais ? »
Elle savait pertinemment que la pensée de Hyeon était à dix mille lieues d’un tel sous-entendu, cependant, c’était plus fort qu’elle. Lorsque que son coeur et son esprit jouissaient de l’allégresse, d’un sentiment d’épanouissement, Hera ne pouvait s’empêcher de se montrer maligne et joueuse. Cependant, la brunette n’était pas dénuée de sa propre pudeur alors ses mots se retournèrent un peu contre elle tandis qu’elle sentit le feu lui monter aux joues. S’exhiber en maillot de bain ne s’avérait pas aussi naturel pour Hera que son petit ami semblait le croire. Certes, se baigner faisait partie des imparables à Singapour, cependant, toute son adolescence la native avait préféré les baignades « en famille », juste avec les personnes qui lui étaient les plus proches que devant tous ses prétendus amis. Un effort à surmonter auquel la belle ne pouvait guère toujours échapper. Néanmoins, depuis sa treizième année nul autre qu’un membre de sa famille – ou alors de parfaits étrangers, silhouettes sans nom sur un bord de plage à l’autre bout du monde – ne saurait prétendre l’avoir vu en maillot de bain sans que son corps ne soit voilé par un châle, un t-shirt ou autre accessoire permettant de préserver sa pudeur qui avait été souillée. Avant que l’embarras ne l’emporte, ce fut donc elle, qui par la main, entraina son petit ami jusqu’à la mystérieuse salle où après l’avoir tenu en haleine depuis leur attente sur l’esplanade, Hera lui dévoila sa fameuse surprise…

Les douces notes de musique résonnant à leurs oreilles, les images défilant, les enveloppant dans un univers enchanté, à la fois irréel et pourtant, empreint de véritables souvenirs du passé, de son regard attentif, elle tentait de déchiffrer les émotions sur le visage de son aimé. Elle ne savait, elle ne saurait définir ce qu’elle tentait d’y lire. Elle se montrait sûre, du moindre de ses gestes, de son regard, des esquisses de sourire sur ses lèvres roses, mais elle doutait. Au plus profond d’elle, Hera doutait, ô combien elle doutait de s’être trompée. Alors quand enfin, de la bouche de Hyeon les mots émanèrent, après une hésitation : celle de savoir si le terme inattendu était positif ou non, ce fut autant de soulagement que de satisfaction qui l’emplie. Elle était heureuse, si heureuse, non pas d’ « avoir eu raison », mais de parvenir à faire son bonheur. C’était une chose qu’elle n’avait pas compris pendant près de dix-neuf ans. Quelque chose qu’elle ignorait : à quel point la sensation d’avoir fait le bonheur d’être cher pouvait être douce. Aussi douce que le touché des lèvres du pianiste sur son front. Puis, vint le temps du second présent, plus concret, doté d’une existence matérielle : ces petits chocolats que Hera avaient confectionnés de ses mains. Léger étonnement de la part de son petit-ami, infime rictus sur ses traits à elle, où avait-elle eu la tête ? Hyeon n’était pas gourmand et finalement, elle qui un temps lui avait reproché une absence de personnalité dans son choix d’un bouquet de fleurs, ne s’était-elle pas empêtrée dans un classique devenu trop banal ? Pourtant, ce ne fut apparement pas là, la raison de son expression et à son tour la surprise se dessina en miroir sur le visage de la jeune femme.  Autant ? Plus que lui ? Hera n’en avait nulle conscience, nulle impression. Ou peut-être un peu mais n’était-ce pas de son « devoir » de faire preuve de cette expressivité, cette démonstration qui faisait tant défaut à son partenaire ? Elle ne faisait qu’écouter son instinct qui lui dictait d’agir au mieux. De vivre et d’assumer ses sentiments. Inconsciemment, de ne jamais réitérer les erreurs du passé…
« N’oublierais-tu pas qui je suis, Hyeon ? Zhang Hera n’en fait-elle pas toujours plus ? Et puis, que t’ai-je offert excepté ce voyage, qui finalement ne revient guère qu’à t’ouvrir les portes de ma maison ? »
Pour lui peut-être, sûrement même, ces quelques jours représentaient un voyage, mais cela n’était pas comme si elle lui offrait un véritable séjour de vacances. Hera était chez elle. Elle n’avait fait qu’inviter son petit ami à découvrir son foyer et sa ville qui s’avérait aussi être son pays par la même occasion. Singapour, sa maison, tous ces lieux qu’ils avaient visités n’avaient rien d’exceptionnels à ses yeux. C’était lui, l’exception ! La valeur de ces quelques jours résidaient dans la seule présence de Hyeon. Hera voulait juste l’en remercier, à sa façon, à l’image de son univers : la démesure et l’originalité. Un univers dont il pourrait faire un jour partie intégrante, sans perdre de son importance pour autant, tout au contraire, dans cet avenir qu’ils souhaitent écrire à deux.
« En revanche, j’ai bel et bien encore quelque chose à t’offrir… »
Cet ultime présent  se furent ses mots, ce fut son coeur : la confession de son amour pour lui.

Pouvoir étrange des mots qui peuvent détonner de force dans la plus grande des simplicité et en même temps, ne jamais être suffisants. Joindre l’acte aux paroles, son coeur l’avait guidé pour qu’elle s’ose à l’embrasser, et une seconde fois de plus bel. Plus d’ardeur, témoin de la passion naissante et brûlante, un désir que le corps formule. Que l’esprit n’est pas encore tout à fait à même de comprendre. Juste l’envie de lui. Ne faire qu’un, par le biais de leurs lèvres se délectant les unes des autres, par leurs langues entrelacées dans un ballet qui exprime ce pour quoi les mots lui font défaut. Hera souhaitait que ce moment ne prenne jamais fait. Parce qu’elle se sentait si bien et peut-être aussi parce qu’elle avait un peu peur. Peur de la suite, de sa réponse ou plutôt, de son absence de réponse, vague formulation détournée d’un coeur ne pouvant encore partager l’aveu de ses sentiments qu’elle venait de lui confesser. Alors son coeur suspendu aux lèvres du pianiste, ses yeux brillants accrochés aux siens dans la supplique silencieuse de ne pas la laisser tomber maintenant qu’elle s’était jetée dans le précipice de la déclaration, elle attendit. Elle appréhenda, encore une fois. Recherche permanente de la reconnaissance de celui qu’on aime.   Front à front, le papillon se pose. Il se fige, comme s’il se préparait à tout instant à rendre son dernier battement, celui de son coeur. Sur les lèvres de Hyeon, un sourire apparait, introduction au son de sa voix. Les mots s’élèvent et le fardeau s’envole. Soulevé par le soulagement, transporté par le vent d’un bonheur comblé, à nouveau, le papillon revit. À nouveau, il bat, de ses ailes tel le rythme d’un coeur. Lui aussi, il dit l’aimer, alors sur ses yeux de biches, ses paupières purent s’abaisser. À la tendre vigueur de son étreinte, elle put s’abandonner, en savourer toute la chaleur, et en retour, de ses bras l’enlacer également, timidement, effleurement sur le tissu de ses vêtements. Sous l’émotion, ses forces semblaient s’en être allées. Il se recula. Elle ne fit le moindre pas. Ses yeux se levèrent à la rencontre des siens. Elle pourrait pleurer d’émoi, mais elle n’y cèdera. Elle se veut plus forte, Hera. Elle se veut surtout belle et rayonnante face à lui. Alors, tendrement, elle lui sourit :
« Les retrouvailles de deux enfants devenus grands, la promesse d’un amour d’antan qui se concrétise, à nous deux, ne sommes nous pas faits pour peindre le rêve en réalité ? »
La musique avait cessé, les images s’étaient arrêtés, inscrits dans un temps figé, ils se retrouvaient l’un en face de l’autre. Descente d’un moment intense, vague flottement à se captiver du regard l’un l’autre, et un échappatoire qui fut formulé de manière inattendue de la part du pianiste. Hera sortit de sa torpeur enchantée, les traits de son visage dessinant l’étonnement. Avait-elle bien entendu ? Elle qui s’attendait à devoir jouer de ruse pour parvenir à ses fins, il la prenait à revers en obtempérant de lui-même sans qu’elle n’ait besoin de revenir à la charge. Soucieuse de ne pas le couper dans son élan – en guise de récompense avait-il dit –, la singapourienne ne le contraria surtout pas et se retint bien de le charrier également, pour le moment en tout cas. Néanmoins, avant qu’il ne disparaisse pour se changer, depuis le grand hall, elle lui indiqua comment se rendre à la piscine, et surtout à quelle piscine elle l’attendrait, étant donné que bassins et aquarium ne manquaient pas dans l’exubérante demeure.


Finalement, Hera trouva arrangeant de précéder Hyeon sur le balcon terrasse de la piscine à chute, perchée au troisième étage de la maison. Ainsi, la fille du propriétaire des lieux pu s’assurer que tout eut été préparé par le personnel de maison comme elle en avait formulé les consignes. Fidèles à eux-même, à la réputation de la demeure, immanquablement, les employés avaient fait leur travail avec une grande minutie. Sous le ciel étoilé, l’immense balcon-piscine se parait de douces lumières d’un bleu pâle, glissant vers un rose puis un vert léger avant de revenir au bleu dans un rythme paisible, se reflétant à la surface de l’eau limpide. L’atmosphère était si sereine ! Hera prit une profonde inspiration face à la piscine et par-delà celle-ci au panorama qui s’offrait à elle. Comme l’air de Singapour se faisait délice à ses sens. Puis, ses paupières se rouvrirent. Ses iris se posèrent sur la petite table où avait été soigneusement préparé : champagne, flûte et petites bougies. En attendant, le retour de son petit ami, la singapourienne jugea bon de servir leurs coupes. Elle extirpa la bouteille de son saut de glace conservant sa fraicheur, entreprit de le déboucher… Bouchon qui immanquablement la fit sursauter en lui échappant des mains dans un son résonnant à ses oreilles tandis que ses épaules se crispèrent. La mousse gicla, et une partie du contenu de la bouteille se déversa avec. Se ressaisissant de cet instant de surprise, Hera s’empressa de servir les deux coupes avant de perdre davantage de ce vin aussi pétillant que facétieux. Sauf qu’évidemment, elle eut la main leste et surtout inexpérimentée en remplissant les flûtes qui débordèrent. Décidément… Les verres néanmoins remplis, la jeune femme fureta du regard à la recherche de quelque chose pour éponger le désastre. Ses iris s’arrêtèrent sur les chaises longues où avaient été déposé peignoirs et serviettes à leur usage. Prestement, elle s’y dirigea, saisit entre ses doigts l’une des serviettes et… Elle vit Hyeon réapparaitre ! Son coeur fit un bond. Sans véritable raison, elle cacha la serviette dans son dos. Son visage trahissait la stupéfaction, renforcée par le petit mouvement de lèvres esquissé par son petit ami. L’avait-il vu commettre autant de maladresses en une poignée d’instants ? Elle déglutit, discrètement. Mais, rien à voir, le pianiste se défendit de sa tenue. Hera remarqua alors qu’effectivement, il portait encore un t-shirt. Tension nerveuse qui retomba, un léger rire étouffé lui échappa. Son assurance remontant en flèche, elle ne manqua pas de rétorquer non sans une once de malice :
« Vraiment ? Tu savais que j’allais dire que je te trouve bien orgueilleux de penser qu’une petite baignade de ton plein gré puisse être qualifié de récompense ?  En plus, ainsi vêtu ? »
Elle feignit de le jauger de la tête au pied avant de revenir capturer son regard à la force étincelante du sien :
« J’ignorai ta vanité égale à la mienne, Hyeon ! Mais en es-tu aussi sûr que moi de pouvoir t’en targuer ? »
Sa tête se pencha légèrement sur le côté, comme dans l’attente d’une réponse, essayant de paraitre bien sérieuse. Puis, elle se redressa, souriante. Une main toujours dans son dos, de l’autre, elle vint agripper doucement le tissu du fameux t-shirt du bout de ses doigts.
« Et ne t’avais-je pas dit que je ne voyais aucun inconvénient à ce nous nous baignons tout habillé s’il le fallait ? »
Au fond, Hera n’avait pas encore réfléchi non plus au fait de se montrer pour la première fois aussi peu vêtue sous le regard de son petit ami. Son esprit s’était essentiellement concentré sur la baignade car c’était là une habitude presque quotidienne qui lui avait également manqué. À toute heure du jour ou de la nuit, à toute période de l’année, elle avait pour habitude de pouvoir se glisser dans l’eau à sa guise, au gré de ses envies. Au calme et en privé ! Déposant tendrement la  paume de sa main sur son torse, elle le libéra ensuite afin qu’il puisse aller déposer sa serviette, en profitant pour effectuer quelques pas à reculons vers la table que Hera se garda bien de cacher derrière elle au retour de son petit ami qui semblait n’avoir encore rien remarqué de ses bêtises. Petit sourire forcé, ses yeux s’agrandirent lorsqu’il lui tendit la moitié d’un chocolat, la nimbant surtout de la tendresse, et de ses mots et de son regard.
« Merci… » ne put-elle que souffler sur l’instant, la gorge nouée par un flot d’émotions qu’elle ne contrôlait pas.
Immobile, son corps sembla refuser, un court moment, d’effectuer le moindre mouvement jusqu’à un battement de cils qui lui permit de se libérer de l’envoutement des yeux de Hyeon. Imperceptible frémissement, Hera se ressaisit. Parade pour évincer son trouble, son instinct la poussa à jouer pour renverser la situation.
« Crois-tu que le Gumiho puisse se contenter de goûter à une partie de ton être sans succomber au péché de le dévorer tout entier ? »
Entourant la main du pianiste de ses doigts, elle la guida doucement jusqu’à sa bouche qui s’entrouvrit afin de se saisir du chocolat directement de la main de Hyeon. Son souffle enveloppant l’échine de ce dernier, ses lèvres effleurant la pointe de ses doigts, ses dents prêtes à croquer dans la gourmandise… Au dernier moment, Hera se ravisa et se reculant en lui adressant un air soupçonneux :
« À moins que… tu ne ferais pas en sorte que je goûte la première par crainte que ce soit immangeable ? »
Une petite moue froncée et mécontente sur les traits de son visage, elle secoua légèrement la tête et lui ôta finalement le chocolat des doigts pour l’enfourner elle-même dans sa bouche. Quelqu’en soit le goût, elle ne fit aucun commentaire. Par réflexe, elle tourna les talons, prête à proposer le champagne lorsqu’à sa vue le désastre de sa maladresse se rappela. Telle une toupie, elle pivota prestement pour à nouveau faire face à son petit ami et sortit la première diversion qui lui passa par la tête :
« Tourne-toi ! exigea-t-elle à la hâte avant de préciser : Je préfère que tu ne regardes pas le temps que… Le temps que j’enlève ma robe ! »
Elle se maudit, et dès qu’il eut le dos tourné, Hera afficha une mine déconfite envers elle-même en s’infligeant une gifle à sur le front. Elle n’avait vraiment pas eu de meilleure idée sur le moment ? Pourquoi est-ce qu’elle ne parvenait pas à toujours tout contrôler comme d’habitude en sa présence ? Ses iris se posèrent sur les fines bulles du champagne qui semblait l’appeler à le consommer pour tenter d’estomper un peu son embarras. Secondes hypnotiques, la brunette s’ébroua de la tête pour se presser de mettre à profit cette diversion. À l’aide de sa serviette, elle se hâta d’essuyer grossièrement le champagne qui couvrait rebords de coupes, surface de la table et un peu partout… Dans ses gestes trop précipités et nerveux pour être précis, elle renversa en partie une des coupes.
« Eh m*rde ! » siffla-t-elle spontanément.

Puis, sa tête se redressa et se tourna en direction de Hyeon.
« Ne regarde pas encore ! »
Se maudissant encore et encore, elle se mordit la lèvre, accéléra encore la cadence pour finir d’éponger et combler le vide de la coupe renversée. Ceci fait, elle s’empara des deux flûtes. Ses yeux se posèrent sur elle-même. Sa robe ! Elle avait oublié de l’enlever. Elle reposa les coupes, se dévêtit avec empressement et sans réfléchir, puis reprit les verres et vint se présenter dans le dos de son petit ami qu’elle invita à se retourner :
« À notre première Saint-Valentin, Hyeon ! »
Elle lui tendit sa coupe et l’incita à trinquer avec un regard complice. Ce ne fut qu’une fois le verre porté à ses lèvres, le nectar pétillant s’immisçant dans sa bouche que Hera prit conscience… Qu’elle était juste vêtue d’un maillot de bain deux pièces devant lui. Le feu lui monta instantanément aux joues et elle avala à la hâte une quantité de champagne qui la fit presque s’en étouffer. Elle toussota et chercha un moyen de… se cacher !
« Et si nous allions enfin nous baigner ? »
Demi-tour sur la plante des pieds, elle se saisit juste de la bouteille de champagne avec laquelle, elle compléta derechef leurs coupes – geste nerveux, quasi inconscient en quête d’une parade pour détourner les yeux d’elle, de son corps –, puis se dirigea jusqu’au bord de la piscine, descendant les marches de l’escalier lui permettant de s’enfoncer progressivement dans une eau à la température idéale et délicieuse. D’un bras, elle brassa avec délicatesse la surface de l’eau, maintenant de l’autre sa coupe en hauteur avant de la déposer sur un petit rebord arrondi à l’autre bout du bassin, côté chute. Elle se retourna ensuite vers son petit ami, laissant l’eau envelopper jusqu’à ses épaules afin de se délecter pleinement de cette sensation si apaisante.
« Alors, n’aurais-tu pas eu tort de te priver d’une telle détente ? »

Quelques minutes dans l’eau, et ça y était, elle était véritablement, pleinement de retour chez elle. Renouer avec les habitudes, retrouver des sensations simples mais essentielles qui rythmaient son quotidien. Mais ce n’était pas un retour dans le passé parce qu’il était là, lui : Lee Hyeon, son présent et son avenir. Après quelques brasses de détente, Hera se rapprocha du petit rebord où elle avait déposé sa coupe, là où ses pieds pouvaient retrouver contact avec le fond de la piscine en gardant la tête, et même jusqu’à hauteur de sa poitrine hors de l’eau. Elle but une gorgée et dévora son petit ami du regard. Le choix du t-shirt n’était peut-être pas le plus avisé de sa part car le tissu collant à sa peau, moulant les formes de son torse, le rendait terriblement attrayant à ses yeux. Une pensée lui vint alors soudainement et elle lui demanda :
« Est-ce que… par hasard, tu aurais une cicatrice ? »
Peut-être que plus que de la pudeur, il avait une raison encore plus profonde à n’oser dévoiler son corps à demi-nu. Grâce à l’eau lui donnant l’illusion d’être mieux dissimulée, Hera s’était à peu près faite à l’idée d’arborer son maillot deux pièces en sa présence sans trop de gêne. Sans oublier l’aide apportée par la consommation d’alcool entre le vin à table et le champagne, dans une quantité certes très raisonnable mais déjà suffisante pour affecter l’esprit de la singapourienne.
« Ne-Ne crois pas que cela changerait quoi que ce soit à mes yeux ! Je t’aime avec tes qualités et tes défauts ! Avec ta beauté et tes imperfections ! Enfin… À mes yeux, tu n’en as pas encore… Physiquement ! Enfin, tu es bien sous tous rapports mais tu n’es pas parfait ! Je veux dire… Tu as le charme de tes défauts… Oh et puis zut ! »
Consciente de s’empêtrer de plus en plus, Hera tenta de se cacher en ayant pour réflexe d’engloutir l’intégralité de la coupe de champagne qu’elle tenait à la main. Là encore, elle se damna. Outre le fait que son gosier ne supporta pas l’invasion pétillante qui la fit à nouveau s’étouffer dans une brève quinte de toux, il fallait qu’elle commette la même erreur à chaque fois ! Voilà pourquoi il était préférable qu’elle ne tienne jamais un verre alcoolisé en main. Foutu réflexe de contrer sa gêne en l’engloutissant ! Bon, ce n’était que du champagne, alors, hormis les fines bulles qui pétillaient dans sa tête, elle espérait que les effets indésirables n’iraient pas plus loin… Sa respiration recouverte, elle se racla la gorge et se tourna vers le rebord de la piscine, côté paysage, auquel elle s’accouda.
« La vue est belle, n’est-ce pas ? »
Décidément, ce soir, elle mériterait la palme des diversions calamiteuses. Tel un escalier dont elle aurait raté la première marche, elle dévalait la pente sans réussir à reprendre appui. L’esprit progressivement envahi par l’alcool, de manière discrète mais certaine, ses iris se perdirent sur la vue d’où on pouvait apercevoir à la fois les lumières de la ville et aussi, la cime des parcs et forêts foisonnant de la cité du Lion.
« Malgré l’ampleur de la ville, la nature reste si dense et si sauvage ici. Singapour n’était-elle pas telle une reine aussi séduisante qu’insaisissable ? Elle peut sembler toute acquise, toute conquise, mais elle regorge de milles surprises et trésors, la faune et la flore équatoriale y côtoie le summum de la modernité. Elle est unique… »
Une petite bulle explosa dans son esprit telle une idée qui soudainement jaillit. Son visage s’illumina. Les yeux peut-être un peu trop brillants, elle se tourna vers son petit ami tandis qu’un sourire s’épanouissait sur ses lèvres avec enthousiasme :
« Veux-tu voir quelque chose d’autre qui soit également exceptionnel ? »
Elle le prit par la main et l’emmena à sa suite à travers la piscine, jusqu’à l’entrée d’un large tube s’enfonçant dans la pénombre. Obscurité qui fut évincée par les veilleuses que la jeune femme alluma en pianotant sur un boitier de commande mettant également en route la pompe permettant de faire circuler l’eau dans ce fameux tube qui se révélait donc être un toboggan.
« Mes parents l’ont fait construire pour mes dix ans ! Il relit cette piscine, à la piscine principale du rez-de-chaussé ! »
Si Hyeon se mit à redouter qu’elle veuille le forcer à tester la descente… Il avait raison. En fait, Hera ne lui posa même pas vraiment la question. Sans avoir lâcher sa main, elle l’incita à la suivre dans l’entrée, s’asseyant, l’obligeant en quelque sorte à l’accompagner du fait des mains du pianiste qu’elle vint placer sur son abdomen, afin qu’il entoure sa taille par derrière. Certes d’un naturel directif et spontané, une telle assurance lui était assurément renforcée en conséquence du champagne trop prestement ingéré. Elle semblait parfaitement indifférente à la gêne timide que leur proximité pouvait engendrer. C’était vrai et faux à la fois. Elle n’était pas sans rien ressentir, loin de là. Son corps réagissait au contact de Hyeon si proche du sien. D’autant plus qu’il s’avérait à même la peau. Cependant, son esprit se révélait trop grisé pour qu’elle pense à rétablir la distance, pour qu’elle lui laisse une ouverture de le faire.
« C’est parti ! »
Elle donna l’impulsion pour s’engager dans la descente. Une descente peu ordinaire…
« Regarde ! »
De son index à peine levé afin de ne pas se blesser, elle lui signala de regarder au-dessus de lui, et même partout autour d’eux. L’exception de ce toboggan n’était de relier les deux bassins de baignade mais ses parois transparentes qui passaient à travers une partie des immenses aquarium composant l’extravagante demeure. Un voyage aquatique et féerique en immersion au royaume des poissons. Quelques instants ravissants les yeux et soudain, le bout du tunnel qui débouche sur la piscine principale, dans la partie surmontée d’un haut toit, ouverte sur le bassin extérieur. Sensation suspendue dans le vide, séparation et plongeon. Tête sous l’eau, Hera refît surface avec vivacité, un éclat radieux émanant des traits de son visage :
« Alors ? C’est génial, non ? »
Pas sûr que le pianiste partage son engouement, d’autant plus qu’elle lui avait quelque peu forcé la main. Le regard glissant sur le côté, se pinçant la joue entre ses dents, Hera lui concéda :
« Bon, d’accord, génial est peut-être un peu fort… »
Elle entreprit de réduire la distance qui s’était établie entre à l’atterrissage dans l’eau.
« Et oui, c’est une distraction enfantine ne  sciant pas à une jeune femme distinguée ! » feignit-elle un ton et un air désabusé par la rigidité de certaines mentalités, qui elle le savait correspondait très certainement à celle des parents du pianiste, tout comme sa propre grand-mère pouvait lui en tanner les oreilles.
Arrivée à sa hauteur, en face de lui, ses yeux caressèrent la surface de l’eau pour remonter le long de son torse sur la peau duquel le tissu semblait collé par l’humidité. De ses petits doigts, elle vint le saisir, discrètement, s’y agrippant néanmoins d’une main, tandis que de l’autre, elle déposa la paume contre le coeur du pianiste. Subtil  sourire au bord des lèvres, elle se hissa sur la pointe des pieds et lui susurra :
« Mais je peux m’adonner à des jeux d’adultes aussi, si tu préfères… »
Avant de capturer à nouveau ses lèvres, délicatement, avec sensualité. Sa langue se fraya un chemin par-delà cette barrière pour inviter la sienne à danser. Ivresse et désir insatiable, le corps se rapproche, le corps s’attire. La peau rentre en contact. Sa poitrine touche son torse. Le tissu mouillé colle plus qu’il ne constitue un obstacle. Elle le sent. Elle frémit malgré la vague de chaleur qui l’emplit. Elle le désire et en même temps, la confusion se ravive. Comme effrayée par sa propre ardeur, elle se recule, soudainement. L’eau gicle, dans les secondes suivantes, sur le pianiste.
« Ou continuer à renouer avec l’enfance encore un petit moment ! » s’exclama-t-elle en tirant discrètement la langue.
Le jeu en guise d’échappatoire. Le jeu parce qu’au fond, cela la grisait et l’émoustillait également. Du revers de sa main à la surface de l’eau, elle l’arrosa une seconde fois et entreprit de s’enfuir en nageant.  

La détente et l’agitation cessèrent néanmoins au bout d’un temps avec l’arrivée d’un troisième baigneur. Silencieux et indépendant, souple et majestueux, Apophis se glissait dans l’eau à quelques mètres du couple. Hera le regarda, toujours aussi entichée de ce superbe reptile. Elle avait pour habitude de se baigner avec lui. Sa présence ne la dérangeait nullement. Hyeon, par contre, elle n’était pas certaine qu’il puisse encore apprécier la « détente », si l’avait ressenti au moins un seul instant, en compagnie de l’impressionnant python. La singapourienne lui fit signe, de la suivre ou non à sa guise, tandis qu’elle effectua quelques brasses à la surface de l’eau afin de rejoindre le serpent sur lequel, elle posa à peine la paume de sa main. Elle savoura simplement la sensation d’effleurer son corps pendant que celui-ci se mouvait et défilait sous doigts. Hera accompagna Apophis sur quelques mètres, puis s’en détacha pour aller jusqu’au boitier de commande également lié au toboggan comme celui de l’étage. La jeune femme coupa la pompe et éteignit les veilleuses, puis retourna auprès de son petit ami. La quiétude et la douceur semblait de nouveau emplir l’atmosphère. Dernier regard en direction du python, celui-ci se glissa à l’intérieur du tube du toboggan qu’il remonta dès que le débit de l’eau fut assez faible pour n’avoir à lutter. Hera esquissa une petite moue, levant les yeux l’air innocente et dit à Hyeon :
« Je savais qu’il ne serait pas dedans quand nous sommes descendus, » mentit-elle, en s’en cachant qu’à moitié avec un air aussi assuré que ponctué d’une once d’espièglerie.
Elle n’avait surtout pas penser à se rappeler qu’Apophis appréciait de temps à autre cet endroit pour se reposer. Puis, avec tendresse, sa main vint chercher celle de son aimé. À ses doigts si grands et si forts par rapport aux siens si fins et délicats, elle accrocha délicatement ses derniers. Son regard se posa et se fixa sur cette main qu’elle aimait tant tenir, dont elle souhaitait ne jamais avoir à se défaire.
« J’espère que cette journée t’auras plus jusqu’à la fin… »
Elle releva les yeux, une expression douce et aimante sur son visage, timide sourire au coin de ses lèvres.
« Nous devrions peut-être aller nous coucher, la journée a été bien remplie et demain ne sera pas de tout repos non plus. »
C’était le plus raisonnable, mais au fond, Hera ne voulait pas que cette journée s’achève. Elle était fatiguée mais, elle n’avait pas envie de se séparer de lui. Ces instants à tenir sa main lui parurent si précieux, elle aurait voulu pouvoir figer le temps.


- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Dim 9 Juil - 16:29
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ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapour  ♥

 
 


Tenue Jour 1 ~ « Que . . . quoi ? », les joues de Hyeon s'empourprent légèrement, surpris d'entendre une telle réflexion de la jeune femme. Il est loin d'être ce genre d'homme ayant des pensées quelque peu extravagantes, divergentes, à croire qu'il s'y connaît peu en terme de sexualité, ou même de sensualité. Il faut dire que Hyeon n'a jamais eu d'attrait pour ces domaines là, et n'a jamais cherché à en savoir davantage, même lorsque les garçons de son âge et d'un rang élevé montraient une certaine curiosité, lui, il préférait s'en éloigner. Ce qui peut être un défaut. Non pas qu'il ne trouve pas Hera attirante, ou autre adjectif la qualifiant, mais c'est juste qu'il a du mal à penser autrement que de manière saine. Il espère que Hera ne doute pas de ses pensées pures, il en serait contrarié. Il ne veut pas la voir comme simple objet sensuel ou même avoir des pensées néfastes vis à vis d'elle, il veut que tout se passe de manière naturelle. « Absolument pas ! » dit-il d'un ton soudainement sérieux, « je ne me permettrai pas, surtout pas vis à vis de ma bien-aimée ». Mais il ne sait pas que ses mots peuvent porter à confusion et être blessants, insouciant est-il. Il se laisse alors guider jusqu'à la salle, se retrouvant face à l'immense surprise. Ses yeux s'éclairent d'une douce lumière, une chaleur longtemps perdue. Son cœur s’accélère de manière irrégulière. Il ne sait pas comment décrire ses sentiments actuels, son immense émotion, il ne sait pas comment trouver les mots adéquats pour s'exprimer. Il a perdu l'usage du langage et ne peut que s'exprimer maladroitement. Il le sait. C'est tellement beau, tellement doux. C'est la première fois qu'une personne agit ainsi avec lu, la première fois que son cœur se met à battre d'une telle manière, la première fois que sa joie ne cesse de se lire sur son visage qui est d'ordinaire si crispé. Elle ne sait pas à quel point ce geste lui fait l'effet d'une bombe. Elle ne sait pas à quel point il est heureux en cet instant précis. Un bonheur qu'il désire conserver à jamais. Toutefois, il se sent rapidement frustré. Mécontent de ne pouvoir lui offrir tout ce qu'elle lui offre. Déçu de ne pas être à la hauteur. Il ne la mérite pas. Elle est bien trop singulière pour se tenir à ses côtés. Lui il n'a rien. Du moins pas pour ce soir. Lui il ne lui offre pas tout ça, il ne sait comment lui offrir tout ça. Il se sent désemparé. Bien sûr qu'il est heureux, mais il est le seul à l'être, et elle ? Qu'en est-il d'elle ? Hyeon fronce rapidement et discrètement des sourcils se sentant soudainement soucieux, lui qui ne l'est jamais ou très peu, le voilà rempli d'une certaine angoisse de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir la rendre heureuse, alors qu'elle, elle le fait. Elle le rend heureux et lui, que fait-il pour la rendre heureuse ? « Merci Hera pour tout ce que tu fais, pour tout ce que tu me donnes. Il ne doit pas exister d'homme plus heureux que moi sur cette terre. Je suis le plus chanceux, parce que tu te tiens à mes côtés. Oui . . . je crois que c'est ça. Je suis heureux et chanceux parce que tu es là, avec moi. Tu es la source de mon bonheur, je n'ai pas besoin de plus, juste de ta présence, de toi ». Il n'a pas besoin qu'elle lui offre plus. Il n'a pas besoin de tout ça. Il a juste besoin d'elle, c'est tout. C'est peut-être stupide, voir même particulièrement niais de penser ainsi, mais il le pense réellement. Il le comprend. Il l'avait déjà compris mais encore plus aujourd'hui. Parfois la seule présence d'une personne peut radicalement changer notre monde. Hyeon esquisse un sourire lorsqu'elle évoque leur enfance et cette promesse faite lorsqu'ils étaient encore innocents. Jamais il n'aurait pensé la retrouver ainsi, jamais il n'aurait pensé être dans une telle relation avec elle plusieurs années après. Il aimerait parfois revenir en enfance et murmure à son petit lui qu'elle deviendra réellement sa destinée. Mais il ne peut pas et quelque part c'est mieux ainsi. Il n'était pas préparé à de telles retrouvailles, ce qui rend la situation encore plus touchante. Le vrai amour, même enfantin, est le plus déraisonnable, est cependant le plus saint. Son bandeau est, à la vérité, plus épais et plus large, car il couvre à la fois les yeux, les oreilles et la bouche ; mais les plumes de ses ailes sont plus longues et plus blanches que celles d'aucun autre amour. Une phrase qu'il comprend beaucoup plus aujourd'hui. « Un amour d'enfance ne s'efface jamais. Il prend l'âme à jamais », il caresse délicatement sa joue, d'un geste tendre, ses yeux devenant plus lumineux. Il brise, de manière brusque, le moment, proposant alors de se rendre dès maintenant jusqu'à la piscine. Comme un échappatoire.

Gêné de devoir se montrer en maillot de bain, Hyeon opte pour l'option habillé, ce qui est commun chez les coréens. Rares sont ceux qui se baignent dénudés, il en garde donc les principes, mais surtout par gêne. Il hausse nerveusement des épaules, se rapprochant de la jeune femme qui le fixe avec ses yeux si profonds dans lesquels il y plongerait pendant des heures. « Tant mieux si cela ne te pose aucun souci, de toute manière je doute te donner réellement le choix », pour une fois il s'impose réellement. Il n'aurait changé d'avis, c'était soit habillé, soit rien du tout, par grande pudeur. Il est déjà bien trop gêné ainsi alors torse nu, cela aurait été pire, il n'aurait ni parlé ni fait un seul geste. Pour essayer de chasser toute cette angoisse il lui propose de partager un chocolat, signe de son amour. Cela représente peu et cela peut même paraître stupide mais pour lui cela représente beaucoup. C'est comme partagé sa vie avec elle, une part de son cœur. Lui faire comprendre qu'elle est ancrée en lui et qu'elle ne compte pas y ressortir facilement. Il lui fait comprendre par ce geste si anodin qu'il tient à elle et qu'il lui offre ce qui lui reste et ce qui lui est certainement cher. C'est l'image d'un amour ardent, d'une promesse éternelle. Il entrouvre délicatement sa bouche, surpris par les propos de la jeune femme, ne sachant pas comment les prendre. Il n'a pas le temps de la questionner plus qu'elle fait un geste quelque peu inhabituel, le perturbant soudainement, son corps devenant brusquement fiévreux. Il ne parvient plus à boucher, ni même à ciller, son cœur s'arrêtant de battre plusieurs secondes. Son corps lâche un léger frisson, perdant soudainement la notion du temps. Il ne sait plus où il est ni même qui il est, il est juste envoûté. Hypnotisé. Il ne s'y attendait pas. Réellement pas. Il la voit alors sous une autre forme, une forme à laquelle il n'avait jamais pensé jusque là. Il se perd dans la profondeur de ses yeux et pendant une brève seconde, il est tenté, telle Eve goûtant au fruit défendu. Ses lèvres s’assèchent quelques secondes, avide de goûter à la saveur du fruit. Mais. . . sa raison le réveille soudainement lorsque Hera le lâche finalement, ses pensées saines reprenant vivement le dessus. Il n'en reste pas moins troublé. Parce qu'il s'est laissé envahir quelques secondes. Parce qu'il a failli céder à quelque chose qu'il ne pouvait contrôler. Il s'en veut presque. Mais doit-il s'en vouloir pour si peu ? N'est-ce pas naturel d'avoir des envies ? De ressentir cette soudaine adrénaline ? Cette chaleur inconnue ? Il ne sait pas. Il ne sait plus. Il ne dit donc rien, perdant ses mots, encore perdu et quelque peu déboussolé. Il préfère se taire pour ne pas faire de lapsus ou même pour ne pas envenimer la situation. Il préfère se taire par sécurité. Parce qu'il a peur de faire un geste qui ne convient pas. Un geste qu'il pourrait regretter, ou non. Un geste inhabituel. Parce qu'il reste un homme, malgré tout. Il la regarde s'éloigner de lui et se tourne dès qu'elle le lui demande, par principe, et parce qu'il a besoin de ce laps de temps pour réellement reprendre la clarté de ses pensées. Il a besoin de souffler, de respirer. Il rougit néanmoins lorsqu'elle précise qu'elle a besoin d'enlever sa robe et essaye de calmer l'ardeur de son corps. Il ferme les yeux plusieurs secondes et tente de penser à autre chose. Ce petit temps lui permet d'éloigner ces ondes étrangères et de lui laisser le temps de se réapproprier son corps et la maîtrise de son corps.

Il sursaute lorsqu'il entend Hera qui s'exclame et est tenté de se tourner mais il a juste le temps de tourner légèrement de la tête avant qu'elle ne lui intime de ne pas se retourner. « Tu ne t'es pas blessée ? Tout va bien ? ». L'inquiétude finit par prendre le dessus et il en remercie presque Hera de cette intervention. Et quand tout semble calme, Hera vient enfin l'interpeller, présentant alors deux coupes de champagne, vêtue seulement d'un maillot de bain. Hyeon ne peut s'empêcher de l'observer, rapidement, ses cils battant rapidement, le corps crispé, ses mains devenant quelque peu moites. « Me . . merci » dit-il en détournant le regard, ses oreilles prenant une légère teinte rosée. Une chaleur vive s'empare de lui mais il essaye de la chasser au plus vite. « Tu as eu une bonne idée de vouloir prendre un bain de minuit, il fait tellement chaud dans cette ville », ses yeux se fixent sur la décoration, échappant au regard de Hera, intimidé par cette ambiance particulière. Il réalise alors les probables sous-entendus de ses paroles et tente, maladroitement, de se reprendre. « Enfin je veux dire ce n'est pas toi qui me rends chaud . . . non, ne te méprends pas, c'est qu'il fait réellement chaud dans cette ville. Houh », il secoue le bout de son tee-shirt ayant le sentiment de s'enliser dans la boue au lieu d'en ressortir. « Ce champagne me fait tourner la tête » alors qu'il n'y a même pas goûté mais il s'empresse de le faire, cul sec. Il la suit ensuite dans l'eau, pour se rafraîchir, la douceur de l'eau l'envahissant rapidement. C'est agréable et il ne regrette finalement pas d'avoir accepté ce petit bain. Il se détend enfin et s'enferme dans une sorte de quiétude. La vue est belle mais il n'y a pas que la vue qui est belle. Sous ses yeux c'est la lumière émanant de Hera qui scintille le plus et qui rend ce moment si exceptionnel. Elle est si belle qu'il en perdrait tous ses sens. Une beauté qui peut devenir dangereuse, pour lui comme pour elle. Après tout un homme ne devient-il pas jaloux lorsqu'il se trouve face à une telle beauté ? Un homme ne devient-il pas un poison pour la femme de peur de la perdre? Il ne doit pas s'en inquiéter, il saura gérer, n'est-ce pas ? Il sera capable de surmonter une quelconque jalousie ? Il l'espère. Il s'en va alors nager quelques minutes, pour s'apaiser mais surtout pour profiter du moment. Ce n'est que quelques minutes plus tard qu'il la rejoint près de l'eau, celle-ci lui posant une question quelque peu intrigante. Il ne peut s'empêcher de lâcher un petit sourire, amusé, lorsqu'il la voit être en difficulté et tenter vainement de se rattraper. « Doucement Hera » dit-il soudainement en la voyant boire d'une traite le champagne. Décidément, ce soir ils ne sont guère doués pour boire du champagne. Aucun n'a su réellement profiter des saveurs de l'alcool. « Tu as totalement raison tu sais », il se rapproche doucement d'elle, son bras venant automatiquement se poser contre le rebord de la piscine, là où elle se trouve. « Je ne suis pas parfait. Personne n'est parfait alors tu n'as pas à te justifier. J'ai des défauts, qui ne sont pas toujours très agréables à percevoir. Je suis loin d'être le parfait petit ami, mais tu as certainement dû le remarquer et je ne peux pas t'en blâmer ». Il esquisse un sourire rassurant et dirige ensuite son regard au loin, observant toutes ces lumières et ce paysage qu'il apprécie. Il ne regrette pas d'être venu ici, il ne regrette pas ce voyage et il regrette encore moins d'être à ses côtés. Cette première journée lui a permis d'en connaître un peu plus sur la jeune femme, mais aussi sur son enfance. Je vois dans son regard pétillant que cette ville lui manque et qu'elle ne peut que s'exclamer devant une telle beauté. Il la comprend et se demande si elle ne se sent pas enfermée dans la culture coréenne, si elle n'a pas le désir de revenir su sa terre natale, pour toujours. Serait-il capable de la suivre ? De tout abandonner pour elle ? Mais surtout en aurait-il les moyens ? Parce que tout laisser, ça serait partir sans l'accord de ses parents et certainement renoncer à sa carrière, du moins partiellement, parce qu'il reste un pianiste avec une renommée à l'échelle internationale et sait qu'il trouverait rapidement de nouveau sa place. « Oh parce que tu as encore autre chose à me montrer ? Mlle Zhang Hera vous êtes réellement pleine de surprises. J'ai l'impression d'en voir déjà beaucoup ». Il se laisse donc transporter jusqu'à un fameux toboggan. Il arque un sourcil quelque peu méfiant. « Je ne suis pas certain que cela soit . . . » mais encore une fois il n'a pas le temps d'en dire plus puisqu'elle l'entraîne avec elle dans le toboggan, semblant indifférente à la soudaine proximité de leurs deux corps. Lui n'est pas indifférent et se sent rougir de nouveau. Ce corps à corps soudain le rend quelque peu fébrile, mais il n'a pas le temps d'y penser plus qu'il se fait embarquer dans une aquatique aventure. Son regard s'émerveille lorsqu'il découvre la beauté du spectacle, ses mains s'accrochant davantage au corps de Hera par réflexe et pour ne pas la laisser s'échapper. Cette maison regorge de surprises mais aussi d'amusements. C'est plaisant et chaleureux de vivre dans une telle demeure où l'ennui ne peut être présent. Il a l'impression d'être dans un rêve éveillé. Et le retour à la réalité se fait brusquement. Bien trop concentré sur la découverte du paysage, il ne s'attend pas à se retrouver aussi rapidement dans l'eau et se fait prendre par l'eau, son regard devenant quelques secondes paniqués. Il retrouve rapidement la surface, où il prend rapidement une grande inspiration. « C'était génial mais quelque peu . . . secouant sur la fin ».

Il fronce de nouveau des sourcils lorsqu'elle s'approche subtilement de lui, réduisant de nouveau la distance, et devenant quelque peu aguicheuse. Il n'a pas le temps de réagir ni même de s'écarter, au risque de succomber, mais il est trop tard. Elle vient poser ses douces lèvres contre lui, laissant sa langue parvenir jusqu'à la sienne, le rendant de nouveau fiévreux. Des baisers et des frissons d'ailes se cherchent, se trouvent et s'aiment encore. Son âme se réveille, son corps aussi. Il s'enflamme doucement mais sûrement. Ses doigts viennent caresser la douce peau de sa partenaire, tandis que lui commence à brûler, petit à petit. Il sent son corps contre le sien et ressent une brusque ardeur qui le brûle et le démange. La volupté les lie, faite de désir, de perversité, de curiosité allègre, d'insistance libertine. Le plaisir s’immisce progressivement et . . . s'arrête. Hyeon revient sur terre, sort de sa bulle, de ce désir envoûtant et destructeur. Il en tremble légèrement, et se sent frustré. Mécontent aussi. Il n'aime pas la réaction de Hera. Un coup elle le provoque, sans qu'il n'ait le temps de le réaliser, et la seconde d'après elle le fuit, le laissant penaud. « Ce n'est pas très amusant Hera », il a le sentiment qu'elle joue mais lui n'a pas envie de jouer. Il inspire profondément et n'a qu'une envie c'est de sortir de cette piscine, au plus vite, avant qu'il ne soit trop tard. Mais il n'a pas besoin de le faire de lui-même puisque le python de sa bien aimée arrive dans la piscine, l'intimant de fuir, réellement, cette piscine. Il fait alors un geste de recul, n'appréciant guère la présence d'un tel animal dans un endroit où il est une proie si vulnérable. Bien sûr il sait que si Hera le laisse ainsi faire c'est bien pour une raison, mais lui, il n'a pas confiance. Ce n'est pas son animal, il ne le connaît pas et un animal reste un animal, un véritable prédateur, un être sauvage pouvant avoir des réactions soudaines et incontrôlées. « Je sais que tu apprécies ton animal . . . mais . . . je t'avoue que je ne suis pas encore habitué à sa présence et je doute l'être un jour ». Il suit du regard l'animal, s'assurant que celui-ci soit loin de lui. La main de Hera vient tout de même le rassurer, le laissant ainsi se décontracter, juste un peu. Son regard s'imprègne de nouveau du sien, oubliant le mécontentent précédent. « Tu as raison, nous devrions aller nous coucher. Demain risque d'être une longue journée encore, il est donc préférable de se ressourcer dans le sommeil ». Il dépose un rapide baiser sur ses lèvres. Il sort de la piscine, prend sa serviette pour s'essuyer, ébouriffant rapidement ses cheveux, se tournant ensuite vers sa bien-aimée, « je vais prendre une douche et me mettre ensuite en pyjama. On se rejoint après ». Il la laisse rapidement, fuyant ce lieu quelque peu tentateur et frustrant aussi. Il a besoin de s'éloigner quelques secondes de tout ça, même si le serpent a fini par rompre toute sa chaleur corporelle mais tout de même, il préfère prendre du recul, au risque de retrouver cette inquiétante sensation. Il part donc rapidement vers la salle de bain, prenant une douche froide pour se rafraîchir les idées. L'eau apaisante tombe en pluie dans ses cheveux et coule sur son visage. Les filets d'eau empruntent des chemins différents, dans son cou, sur son front, le long de son nez. Ils descendent jusqu'à son torse, dessinant les courbes de celui-ci. Après plusieurs longues minutes passées sous la douche, il se met en pyjama, sentant merveilleusement bien, et rejoint Hera qui doit sûrement l'attendre déjà.

Arrivé dans la pièce, il inspire profondément et vient poser ses mains sur ses épaules, la regardant profondément. « Merci pour cette journée. Il est désormais tant d'aller dans les bras de Morphée et de se retrouver demain ». Il n'a pas forcément envie de finir la soirée, il a envie de rester un peu plus mais il sait qu'il risque d'être bien trop fatigué demain et de ne pas pouvoir profiter pleinement de la journée qui les attend. Il n'a pas envie, surtout, de la quitter elle, mais il sait que c'est pour mieux la retrouver. Il caresse délicatement ses cheveux, venant mettre quelques unes de ses mèches derrière ses oreilles, touchant à peine la douceur de ses joues, « je risque de songer à toi cette nuit car où que j'aille tu es toujours présente ». De manière futile il vient caresser le rouge de ses lèvres, ses yeux toujours plongés dans les siens, un frisson lui parcourant l'échine. Il dépose ensuite un baiser doux, mais à la fois sensuel, laissant leurs langues partir dans une danse courte mais intense. Il s'éloigne ensuite d'elle, sa main caressant la peau de sa bien-aimée. « Bonne nuit » dit-il simplement, devant alors se séparer d'elle. Il hésite quelques secondes, mais se ravise. Il lui aurait bien proposé de dormir avec lui mais il ne s'est pas si c'est bien de le faire et surtout si c'est respectueux vis à vis des propriétaires de la charmante demeure. Bien sur, ça serait uniquement pour dormir mais peut être ont-ils des règles et puis, il se trouve quand même dans sa maison. Cela peut paraître malvenu de sa part. Il lui tourne donc rapidement le dos et s'engouffre dans la chambre qui lui a été réservée. Il tente de trouver le sommeil mais il n'y parvient pas. Il a beau fermé les yeux, compté les moutons, Morphée ne le désire pas. Pourtant il devrait être exténué après toute cette journée, si intense, mais non. Rien. Il entend les battements de son cœur contre sa poitrine, ce qui l'empêche de dormir. Il ne cesse de repenser à cette journée, à ces moments partagés ensemble, à ces nombreuses possibilités d'être un véritable couple sans craindre de représailles. C'était plaisant et envoûtant. Il pose délicatement sa main contre sa tête, un sourire aux lèvres, tel un idiot heureux. Tout cela fait partie de ses souvenirs désormais, des souvenirs qu'il va chérir et protéger, tel le joyau de sa vie. Et alors qu'il se sent enfin apaisé, prêt à rejoindre Morphée, il sent une présence étrange. Quelque chose. Il ne sait pas quoi mais il se crispe, pensant alors au serpent de Hera. Il s'imagine qu'il est venu l'étouffer pour oser charmer sa maîtresse, par vengeance. Il inspire profondément, se retient mais finit par éclater . . . en poussant un long cri d'effroi, faisant un bond en arrière, prêt à abattre la bête en cas d'attaque.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 13 Juil - 18:51
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ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapore  ♥

 
 


Qui des fines bulles pétillantes dans son esprit ou du fleuve de sang tourbillonnant dans son coeur se jouait le plus de ses émois en cette soirée, bercée par l’éclat paisible du clair de lune de Singapour ? Dans le ciel revêtu de sa robe sombre parsemée d’étoiles, l’astre blanchâtre régnait en souveraine. Tel un papillon de lumière, elle couvrait de son aile, l’amour fleurissant de deux jeunes personnes. L’eau reflétait son image, les entourant d’un halo béni par les cieux. L’atmosphère était si douce, caresse de soie qui les enveloppait. Havre de paix où s’immisçait pourtant les murmures du désir. Des mots hésitants, se défendant d’erreur imaginaire. Des regards tout aussi curieux que fuyants. Des teintes écarlates pâmant les joues, se répandant jusqu’aux oreilles. Cachée par l’eau de la piscine, tandis que son aimé s’écartait pour apprécier la détente de quelques brasses, dans son dos, Hera posa un regard sur son propre corps. Sa jeune poitrine seulement à demi-immergée, elle se sentait confuse, interrogative. Elle avait fui aux mots et au regard de son petit ami, se dissimulant derrière cette couverture aqueuse. Une part de la femme en elle désirait se dévoiler peu à peu à son futur fiancé, son esprit et son corps aussi. Car le corps faisait partie de son être. Elle était à la fois personne, corps et émotions, soit le fruit de la connexion des signaux envoyés par les deux premiers, l’un à l’autre. Ce que l’esprit désirait, le corps le ressentait. Le corps l’exprimait. Cependant, l’égérie avait aussi cette pudeur insoupçonnée de prime abord, première de ses faiblesses en vérité. D’ordinaire, Hera était sûre d’elle, de sa beauté, de sa physionomie. Son souhait de conserver son intimité à l’abri des regards découlaient de son amertume, son sentiment de malaise causé par les pensées impurs des hommes. Face à Hyeon, la singapourienne avait ressenti, et ressentait encore, tout le contraire. Et si, elle ne lui plaisait pas ? Et si, une fois de plus, la vérité ne se révélait pas telle que les apparences avaient pu le laisser espérer ?  Lueur de désarroi qui voila ses yeux, l’eau glissant sur sa peau tandis qu’elle rejoignait le rebord afin d’admirer la vue sur les lumières de la ville  au loin. Comment devait-elle comprendre ses paroles lorsqu’il s’était rattrapé d’un lapsus qu’elle n’avait même pas interprété comme tel un seul instant avant qu’il ne se prenne ? Ne pas qu’elle se méprenne ? Donc, il ne ressentait rien de particulier à sa vue si peu vêtue… Était-ce ne pas se respecter elle-même que d’en être déçue ? Quand ses yeux se reposèrent sur lui à son approche, tout au contraire, Hera ne put s’empêcher de sourire, de le dévorer du regard. Elle le trouvait inexorablement attrayant. Si elle ne s’osait à l’exprimer directement c’était bien davantage par timidité que par honte de ce qu’elle éprouvait. Non, elle n’avait pas la moindre honte de le désirer presque aussi ardemment qu’elle l’aimait. De toute façon, elle n’avait aucun moyen de réprimer toutes les sensations qui se manifestaient dans son corps. Peut-être les fuyait-elle moins grâce à l’influence du léger dosage d’alcool dans ses veines ? Ce serait-elle osé, sinon, à l’inviter dans une posture si chargée de proximité dans le toboggan ? Aurait-elle réussi à paraître aussi détachée alors qu’au fond, elle luttait contre les assauts de chaleur parcourant son corps : ses joues sur lesquelles se répandaient un sourire niaisement heureux par le contact entre eux deux, sa poitrine dans laquelle battait follement son coeur, ses cuisses contre lesquelles s’étendaient les jambes du pianiste, son dos dont l’échine frissonnait à la seule sensation de la présence de son torse humide, enfin, son abdomen où un tourbillon de feu s’embrassa sous la paume des mains de Hyeon l’enlaçant, s’accrochant à elle. Finalement, la douche froide de conclusion à la sortie du toboggan ne fut probablement pas une mauvaise chose. Un remède brusque, sans être pour autant pleinement efficace, afin de rafraichir la braise qui s’avivait dans la moindre parcelle de son corps.

Un plongeon qui ne fut effectivement pas complètement suffisant pour convaincre Hera de garder dorénavant ses distances. Peut-être même un peu le contraire, le contraste du feu et de la glace la ramenait à son état naturel, à l’essence de son être qui lui sciait le mieux. L’esprit pétillant, elle avait l’impression de redevenir davantage maitresse d’elle, donc de ses mots, de ses gestes, comme lorsqu’elle se rapprocha afin de le dévorer d’un baiser aussi suave que langoureux. Elle joue les grandes car n’était-elle pas en âge d’en devenir une ? Elle se lance mais n’assume pas vraiment jusqu’au bout. Elle sent sa poitrine contre son torse. Elle a envie de s’y presser encore plus fort, de prolonger son baiser encore plus loin, mais soudain elle a peur. Elle appréhende le rejet. Qu’il lui mette un frein aux dégâts ravageuses sur son assurance qui en amour ne représentait plus qu’une poussière infime comparée à sa confiance habituelle. Alors, prudente, courageuse mais pas téméraire jusqu’au bout, elle rompt le charme d’elle-même. Derrière un rideau d’eau, elle se cache sous des airs malicieux…  Hera ne le montra pas, elle détourna la tête, mais elle se sentit tout aussi penaude et de par son attitude, et de par le mécontentement de Hyeon. Lui en voulait-il de s’être montrée si engageante ? Avait-elle freiné trop tard ? Ou aurait-il préféré qu’au contraire, elle ne fasse pas demi-tour ? Non, si tel avait été le cas, ne l’aurait-il pas retenu ? Bien que la jeune femme exécrait d’ordinaire être contrariée ou désapprouvée, à lui, lorsqu’il faisait preuve de la détermination de s’exprimer ainsi, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Elle regrettait seulement que ce soit en réponse à ses agissements, surtout quand ceux-ci lui avait demandé autant d’audace qu’ils lui procuraient de plaisir… Comme un appel à consoler sa déception, à l’instar du chien familial, Apophis fit justement son apparition à ce moment-là. La vue de sa silhouette se mouvant à la surface de l’eau évinça la perle désolation qui se formait dans la gorge de la singapourienne. Elle se ressourça par sa présence, son touché avant de revenir à son aimé, quelques mots du bout de ses lèvres, leurs doigts entrelacés. C’était elle qui venait de lui proposer d’aller se coucher, la réponse de Hyeon était légitime et pourtant, Hera eut l’impression d’encaisser un espoir transpercé. Oui, la raison leur dictait d’aller se reposer mais elle ne souhaitait pas que cette journée si parfaite se termine. Elle aurait pu rester là, avec lui, dans l’eau, dans ses bras encore pendant des heures, mais lui… Il acquiesça sans hésitation, presque à la hâte, un baiser machinal déposé sur ses lèvres – parce qu’il pensait que c’était un geste standard à avoir en tant que couple ou parce qu’il aimait tout de même l’embrasser –, puis il sortit de l’eau. Hera resta en retrait, un temps de retard. Lueur d’espoir lorsqu’il se retourna vers elle, puis son visage qui se baisse à nouveau. D’accord, ils se rejoindront tout à l’heure. Elle n’était pas sûre de comprendre son intention. Tout ce qu’elle voyait, c’est qu’il la fuyait. De la paume de sa main, la jeune femme effleura le voile aqueux qui la nimbait, dont elle s’extrait ensuite à son tour pour livrer son corps à une autre pluie rafraichissante et rinçant sa peau sous la douche de sa chambre.

Les perles cristallines ruisselant le long de sa chevelure, glissant sur sa peau de lys, soyeuse comme un pétale de fleur, épousant les formes courbes et fermes de son corps, de sa gorge à son ventre, le long de son dos jusqu’à ses chevilles, sillonnant la vallée de ses reins, gravissant la colline de ses fesses avant de dévaler la pente de ses cuisses,  Hera ne s’éternisa pas longtemps sous la douche. Le robinet coupé, elle ne sécha que brièvement ses cheveux, les attachant afin de ne consacrer trop de temps pour le moment. Elle n’avait pas l’esprit clair. Elle ne comprenait pas les réactions et intentions de Hyeon depuis tout à l’heure. Pourquoi se séparer de manière si abrupte dans la piscine et se rejoindre après la douche, alors qu’ils auraient pu simplement prendre leur temps ? Perdue, elle s’exécutait néanmoins, un peu à la hâte, de peur de le faire attendre. Machinalement, l’égérie commença à enfiler son pyjama, simple ensemble en coton d’un short court et d’un débardeur moulant son corps, recouvrant sa poitrine libérée du carcan de tout soutien-gorge. Mais avant d’enclencher la poignée de sa porte de chambre, Hera eut conscience de la légèreté de sa tenue. Elle déglutie. Pouvait-elle se présentée ainsi devant lui ? Certes, il venait de la voir en maillot de bain mais, c’était différent… Sa tête se tourna et rencontra son reflet dans un miroir. La pointe de sa poitrine transperçant sous le tissu lui donna la réponse. Prestement, elle s’en retourna à son dressing et enfila une petite robe de coton par-dessus. Voilà qui lui semblait plus adéquat ! Une inspiration pour se donner du courage, la fille du propriétaire des lieux quitta sa chambre. Au fil de ses pas, la maison silencieuse et plongée dans une semi-obscurité, éclairée par les lueurs lointaines des aquariums ou des rayons lunaires transperçant les nombreuses baies vitrées composant cette demeure, les souvenirs des années l’imprégnèrent peu à peu. Souvenirs de la solitude, et celle-ci ne manqua pas de revenir l’assaillir avec vigueur, lorsque la jeune femme pénétra dans le salon où elle pensait rejoindre Hyeon. Mais elle était la première. La pièce était vide. Magnifique, havre de quiétude offrant vue sur un aquarium d’une part, et sur la piscine bordée par son jardin tropical d’autre part, mais vide de vie, à l’exception des poissons. Nostalgie mélancolique lui nimbant l’âme, Hera s’assit dans un fauteuil. Talons sur le rebord, ses jambes elle remonta devant elle, genoux pliés, de ses bras enlacées. Comme une barrière pour se protéger de l’étreinte empoisonnée de sa vieille amie nommée solitude. Sa maison était parfaite. Composée de tout ce dont quiconque pouvait rêver, sauf de vie… Au cours des cinq dernières années passées chez elle, nombre de soirs, Hera était venue se proscrire dans sa pièce, salon le plus proche du couloirs des chambres des enfants. Enfants devenus grands dont elle était restée « trop jeune ». Ses ainés étaient partis, souvent son père était en voyage d’affaires, sa mère l’accompagnait parfois, ou dinait avec des amies, ou dormait tout simplement, et elle, lycéenne au coeur profondément blessée, sans aucun véritable ami avec qui parler, elle restait seule, avec pour compagnie les poissons et son serpent, dans une immense demeure dont le ruissellement des gouttes d’eau le long des parois des aquariums reflétaient les larmes de murs, nostalgiques d’un temps où les enfants, un peu trop remuants, donnaient pleine vie à ce lieu… Le son des pas de Hyeon dans son dos extirpa soudainement Hera de ses pensées. Bondissant sur ses pieds, d’un revers de main, elle s’assura qu’aucune perle de sel n’ait eu l’impertinence de s’accrochée à ses cils avant de se tourner vers lui, de franchir les quelques mètres qui les séparaient. De ses grands yeux, aux étincelles reflétant une détresse insoupçonnée, elle s’accrocha au sien. La solitude appartenait au passé, n’est-ce pas ? Puisqu’ils étaient là, l’un pour l’autre, ils ne seraient plus jamais seuls ?

Sur ses épaules, les mains du pianiste se posèrent. Un frisson de bien-être parcouru son échine, tout au long de sa colonne vertébrale. Son ancrage à ses yeux dérapa, elle se rattrapa à ses lèvres dont les mots la contrarièrent un peu de nouveau. Était-ce tout ce qu’il avait à lui dire ? Ses sourcils se froncèrent légèrement. Un souffle d’air s’échappa de sa bouche finement entre-ouverte. L’envie de rétorquer qu’elle n’avait que faire des bras de Morphée et aspirait bien davantage aux siens lui brûla les lèvres. Elle n’y parvint, ses sens envoûtés par le toucher de ses doigts, sur ses cheveux, sur sa peau. Une main, elle posa doucement sur son flanc de celui qui charmait tant non pas seulement son coeur mais son âme toute entière, saisissant à peine le tissu de son vêtement. Il semblait avoir le don de la rendre si docile, de détenir le pouvoir de balayer ses mauvaises humeurs au gré de ses volontés, de son regard, de ses caresses, de ses lèvres et de leurs baisers. À l’instar de celui avec lequel, il vint posséder sa bouche, consumer son esprit. Elle voudrait tant pouvoir le retenir, figé le temps, fondre sous la tendresse de son baiser, être dévorer par sa langue qui ensorcèle la sienne. Elle voudrait bien lâcher les armes et être à lui… Mais, il s’échappe. Juste retour de bâton, c’est à lui de la faire succomber pour rompre le charme. Alors, elle ne sait ce qu’elle ressent. De la déception ? De la frustration ? Ou encore de l’espièglerie, grisée par un jeu de tentation et d’inassouvi ? Un peu tout ça à la fois. C’était horriblement désagréable et étrangement excitant. Alors, bien qu’elle eut espéré qu’il en fut autrement, ce fut le sourire aux lèvres, qu’elle vint effleurer du bout de ses doigts que Hera se laissa tombée en arrière sur son lit une fois de retour dans sa chambre. Elle avait l’impression d’être aux anges, et en même temps, elle roula sur le côté, se renfrognant légèrement, elle n’était pas satisfaite non plus. Moue froncée, elle se releva ôtant sa robe de coton qu’elle balança négligemment à travers la pièce, puis dénoua complètement ses cheveux afin de finir de les sécher. La beauté du lendemain se préparait dès la veille. Bien qu’elle soit naturellement belle, cependant, pour lui, elle ne le serait jamais assez. Son ouvrage accompli, ce fut sans se dérider qu’elle revint dans sa chambre. Les rides aussi était à prévenir, mais avant de pouvoir évincer sa contrariété, elle devait… Ses yeux se posèrent sur l’une de ses peluches d’enfance encore exposée sur une étagère. Le malheureux animal en tissu formulait certainement une prière en cet instant, conscient du sort qui s’abattrait sur lui. En effet, il ne fallut que quelques secondes avant que les doigts de la petite princesse capricieuse ne l’enserrent que l’ours ne se découvre la faculté de voler à travers la pièce. Douloureux impact contre le mur avant de s’échouer sur le sol, inconscient. Il agonisait l’âme en paix, fier d’avoir rempli un jour son devoir auprès de la précieuse princesse dont les nerfs avaient besoin d’être apaisés. Soulagement fébrile, Hera s’en alla s’asseoir en tailleur sur son lit, les bras croisés. Elle ne savait pas ce qu’elle espérait – ou plutôt, elle n’osait pas vraiment le reconnaitre – mais elle ne se sentait pas satisfaite. Devrait-elle laisser une telle sensation gâcher les souvenirs de cette si belle journée ? Non. Doux soupir, elle se détendit et s’étendit sur son matelas. Tendant son bras, elle éteignit la lumière avant de le ramener à elle. Dans la pénombre, tête posée sur l’oreiller, ses paupières s’abaissèrent. L’heure était venue de trouver le sommeil, pour l’y aider, elle se remémora ce jour sur le point de s’achever. Mais, loin de l’apaiser, elle se sentait de plus en plus chiffonnée. La jeune femme se redressa vivement. Impossible de dormir dans ses conditions ! Et puis, tant pis ! Elle sauta de son lit et quitta sa chambre, traversant le couloir pour déposer ses doigts sur la poignée de la porte où dormait Hyeon. Avait-il déjà succombé au sommeil ou lui non plus, ne parvenait-il pas à le trouver ? Hera déglutit. Était-ce vraiment une bonne idée ? Sans doute pas… Pourtant, son corps sembla ne pas écouter son esprit car d’une infime et silencieuse impulsion, sa main déjà avait ouvert la porte.

Ni faisceau de lumière, ni le moindre bruit ne l’accompagna tandis que d’un pas feutre, ses petits pieds nus effleurant silencieusement la surface du sol, elle s’aventura dans cette chambre. Impression de déjà vu, combien de fois, l’enfant malicieuse et capricieuse qu’elle était, s’était-elle frayée ainsi un chemin jusqu’au lit de son frère ? Sauf qu’en cette nuit, la silhouette étendue dans les draps n’était pas celle de Jaehwa mais de Hyeon. De plus, par le passé, son coeur ne s’emballait pas de la sorte dans sa poitrine, à tel point qu’elle redoutait que la résonance de ce tambour trahisse sa présence. Mais pourquoi devrait-elle garder sa présence secrète ? Peut-être parce qu’elle avait peur de son rejet lorsqu’il la découvrirait. Ainsi, incertaine qu’il ne soit déjà assoupi, Hera arriva à hauteur du lit, du côté opposé où son invité sommeillait. Elle se pencha, posa une paume puis l’autre sur le matelas, s’appuya, un genou puis l’autre, esquissa un premier mouvement en avant. À quatre pattes sur le lit, hésitante, légèrement frémissante, elle commença à tendre un bras vers lui. Sa bouche s’entrouvrit mais aucun son n’en sortit. Respiration coupée, le souffle lui manqua, quand soudainement, Hyeon se mit à hurler dans un bond. Un gémissement aigüe de stupeur s’échappa alors de sa gorge en écho.
« YAH ! »
Stupéfaite, chamboulée, Hera en bascula en arrière, chute de ses fesses amortie par le moelleux du matelas. Plongée dans l’obscurité, incrédule, le coeur battant à tout rompre sous l’effet de la surprise et de la panique, elle ne comprenait ce qu’il venait de se passer.
« Quoi ? Qu’est-ce qu’il se passe ? »
Avait-il fait un cauchemar ? Avait-il habituellement le sommeil agité et si affreux pour en hurler d’un tel effroi ? La jeune femme se hâta alors de se pencher sur le côté pour allumer la lumière, puis, elle se rassit sur le lit, genoux sous elle, buste droit et battant des cils d’incompréhension. L’éclat de la lampe lui révéla alors que s’était dans sa direction que le pianiste jetait un regard si horrifié, le visage déformé et menaçant, près à se défendeur de son assaillant intrusif. Les sourcils de la belle se froncèrent. Sa mine se renfrogna, croisant les bras devant elle, gonflant les joues :
« Franchement, c’est terriblement vexant, lâcha-t-elle. Suis-je vraiment si affreuse et repoussante tes yeux ? »
Instinctivement, Hera vint passer ses doigts dans ses cheveux afin de les recoiffer, au cas où quelques mèches rebelles lui aurait conféré l’ombre d’une sorcière ébouriffée. Dans ce geste, à l’instar de ses bras retombant le long de son corps, sa colère tomba, terrassé par un sentiment de débit. À quoi pensait-elle vraiment ? Elle avait été stupide d’agir de la sorte. Déjà qu’il ne souhaitait pas sa présence, en plus, elle venait de lui provoquer une sacrée frayeur. Elle avait tout gagné ! Les épaules abattues, un soupir souleva sa poitrine avant de s’extirper hors de son corps, tête baissée :
« Pardon, je voulais juste… Je n’ai plus l’habitude de dormir seule… Dans une pièce ! Pas dans mon lit ! »
Ses yeux se relevèrent prestement vers lui, soucieuse d’évincer tout potentiel malentendu. Certes, son lit s’avérait aussi régulièrement et puis trop souvent partagé voire littéralement occupé par autrui, cependant, ce n’était pas de nature à ce qu’il se méprenne ! Ce n’était pas la même chose, et certainement pas le sujet à aborder momentanément. Tout ce qu’elle voulait, c’était sincèrement, ne pas dormir seule. Ne pas dormir sans lui.
« Bref, oublie ça, laisse tomber ! »
Dépitée, elle s’en retourna, pivotant sur elle-même. Elle avait échoué. Maladroite, elle avait eu faux sur toute la ligne. Désormais, elle n’avait plus qu’à rejoindre sa chambre, morte de honte.
« La prochaine fois, il contente toi de dire non, c’est suffisant… »
Assise sur le bord du lit, ses pieds touchèrent à nouveau le sol, l’un après l’autre. Bien sûr qu’elle aurait mal pris un refus de sa part, mais tout même, il n’existait probablement de réaction plus blessante que celle-ci. Peut-être, même assurément était-elle en tort, cependant, cela n’empêchait pas sa vexation. Quelle idiote ! Elle avait vraiment tout gâcher ! Elle en avait voulu trop… Comme toujours… Vaincue, elle devrait rebrousser chemin… Quoique :
« Et puis, zut ! En fait, non ! » s’affirma-telle finalement en recouvrant de sa prestance.
Tête relevée, Hera se retourna à nouveau, le regard ferme et fier vers son petit ami. La défaite ne caractérisait pas. Elle avait un désir, et qu’importait son échec, elle le surmonterait et parviendrait à ses fins.
« Je suis ici chez moi et je n’ai pas envie de partir. »
Ses genoux elle remonta sur le lit et se tint tout d’abord, agenouillée, ainsi avec assurance et élégance malgré la simplicité de son pyjama.
« Si la vue t’es désagréable, tu n’as qu’à fermer les yeux. »
Voilà, c’était une solution ! Après tout, pour dormir, il n’avait pas à la regarder. Et si sa présence le dérangeait également, il ferait avec. Tout comme elle s’accommoderait de ses paupières closes pour se préserver de sa vue, compromis équitable ! Hera se pencha ensuite en avant, appuyant ses paumes sur le matelas qu’elle traversa jusqu’à lui, en quelques foulées de renard agile se faufilant à quatre pattes jusqu’au jeune homme. Naïvement inconsciente du spectacle que son corps, ainsi courbé, ainsi vêtu pouvait offrir. Une fois à hauteur de Hyeon descendu du lit, Hera se redressa, debout sur ses pieds. Debout sur le matelas, dominant ainsi son aimé en taille. Les traits de son visage n’affichaient plus la moindre colère, plus même d’autorité, juste de la douceur. Une douceur tendre, pleine d’amour et une pointe chagrine. Délicatement, elle prit ses mains, entrelaçant leurs doigts. Ses yeux, elle plongea dans les siens.
« Je veux juste pouvoir m’endormir à côté de toi… » confessa-t-elle d’une voix presque timide, mais certaine de la sincérité, de la légitimité de son aveu.
Les mains du pianiste, elle amena à elle. Elle vint les poser sur ses hanches, rapprochant légèrement son corps. Elle garda la paume de ses mains sur le dos des siennes, enserrant ainsi sa silhouette, car elle ne voulait pas qu’il les ôte. Elle voulait les sentir sur elle, prêtes à la tenir, à la soutenir, à la retenir. Son visage, elle pencha un peu plus au-dessus du sien :
« Être bercée par le murmure de ta respiration… » continua-t-elle tandis que son souffle infime vint effleurer le peau de son aimé.
 Ses mains caressèrent, dans un geste plus suggestif que prononcé, les bras de Hyeon,  remontant jusqu’à ses épaules, jusqu’à son cou, jusqu’à sa nuque, qu’elle entoura. Toujours un peu plus proche, son front Hera le déposa contre celui de Hyeon. Leurs nez s’effleuraient, se cherchaient, échappatoire à des lèvres qui n’osaient encore se happer. Un instant, elle ferma les yeux et susurra encore :
« Sentir ta présence… »
Doucement, sans ouvrir les yeux, épanouissant tous ses autres sens et surtout l’odorat, le touché et le goût, elle l’embrassa. Un premier baiser, du bout des lèvres… Un second, un peu plus gourmand… Un troisième aussi tendre que fiévreux, assoiffé de lui… L’étreinte de ses petits bras autour de sa nuque se resserra. Son corps se pressa plus vigoureusement contre le sien, son dos s’étirant, la chute de ses reins se cambrant. Elle voulait juste le sentir un peu, toujours un peu plus. Puis, quand l’air lui manqua, Hera dut se résigner à le libérer. Elle ne pouvait le retenir prisonnier plus longtemps, c’était à lui de prononcer le verdict à présent. Les muscles de son corps se délassant légèrement, sans laisser place au moindre recul entre les deux corps, de ses yeux étincelants, Hera plongea son regard dans celui de Hyeon et lui formula le souhait qu’elle l’implorait d’exaucer :
« Laisse-moi rester près de toi… S’il te plaît… »
Une prière, des mots si rarement émis de ses lèvres, elle si résignait pourtant face à lui. Elle jetait les armes à ses pieds et s’en remettait à sa volonté. Elle espérait autant qu’elle désespérait qu’il lui concède ce voeu. Qu’il souhaite tout comme elle, ne pas perdre un seul de ses précieux instants qu’ils pouvaient vivre ensemble, l’un auprès de l’autre, avant que le rideau ne tombe, avant que le rêve ne prenne fin. Avant qu’ils ne soient de retour à Séoul…



- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Lun 11 Sep - 18:11
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ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapour  ♥

 
 


Tenue Jour 1 ~  Maladroit il ne l'a guère été, du moins pas autant que maintenant. Certes ses mots n'ont jamais su trouver le réconfort attendu ou même la sonorité désirée, mais il a toutefois toujours eu le don de s'en sortir, indemne, jusqu'à ce qu'il rencontre sa bien aimée prénommée Hera. Depuis les premiers jours il ne cesse de se méprendre et de se faire méprendre, dans ses gestes comme dans ses paroles. Il se prend toujours les pieds quand il lui fait la cour, quand il tente de mieux paraître, de la satisfaire, sur tout point, mais chaque fois il tombe, s'allonge de tout son être, maudissant alors l'heure qui l'a vu naître. Il tente pourtant d'être plein d'assurance mais chaque fois il échoue. Douloureuse blessure. Et aujourd'hui encore plus qu'auparavant. Il rougit et rougit de se sentir rougir et rerougit du ridicule qui l'emporte. Mais il est bien connu que le véritable amour rend maladroits ceux qui sont le moins susceptibles de l'être. Hyeon est maladroit mais ce n'est là qu'une preuve d'amour, certes malentendu mais une preuve quand même. Alors, à cause de sa maladresse, il préfère fuir, plus vite que son ombre, s'échapper de cette cage, de cette pression hormonale. Son corps désire mais sa raison l'emporte. Il sait pertinemment que son comportement de fuite risque de mettre à mal la jeune femme, qu'elle ne risque pas de le comprendre, ou de penser qu'il ne la désire pas, qu'il n'éprouve rien devant son corps à moitié dénudé, l'eau parsemant sa poitrine, révélant ses courbes, réveillant ainsi des fantasmes obscures. Il se retient, violemment, de ne pas aller plus loin, par peur d'aller trop vite, mais surtout de ne pas savoir y faire. Son manque cruel d'expérience dans le domaine le rend anxieux et il n'ose franchir la limite du vice, il n'ose pas caresser sa peau de manière plus intime, plus sensuelle. Pourtant son corps l'oblige à agir, ravageant ses mœurs, corrompant son âme, mais il parvient tout de même à ne pas franchir les barrières qui le rongent. Inconsciemment, il s'en excuse, auprès de lui-même et peut-être auprès de Hera. Il ne veut juste pas que cela tourne mal, il veut que cela soit inoubliable et il n'est pas préparé. Il ne s'est pas assez renseigné sur les manières de faire, parce qu'il ne s'est jamais intéressé à ça, parce qu'il n'a jamais voulu le faire, du moins avant ce soir. Il le sait que ce n'est pas commun d'échapper à la tentation lorsqu'elle est si forte, de laisser un corps enflammé en le rompant aussi brusquement. Il sait que dorénavant des traces vont persister, que son corps va être en demande, mais il ne peut pas. Pas encore du moins. La douche froide lui permet ainsi de reprendre progressivement le contrôle de son corps embrasé, de le calmer, de le refroidir. Il tente d'oublier toutes ces images qui lui traversent l'esprit, se sentant presque nauséeux parce qu'il ne veut pas conserver une image si érotique dans sa tête. Il a peur de devenir comme tous ces hommes, fiévreux de chaleur, ne pensant qu'à ça, ne désirant que ça. Il sait qu'il reste toutefois un homme, avec des besoins, avec des désirs, surtout devant une telle divinité. Quel homme ne succomberait pas ? Aucun . . .

Lors des adieux, pour la soirée, Hyeon ne préfère pas trop s'attarder, préférant rompre rapidement les échanges, empressé de retourner dans son lit pour calmer les battements rapides de son cœur et cette sensation amère de manquer de quelque chose. Là encore il n'est qu'un être maladroit car comme tout homme qui se respecte il aurait dû lui proposer de dormir dans le même lit, même si ce n'est que pour le couché. Il aurait dû l'amener dans sa chambre et la bercer pour qu'elle puisse trouver les bras de Morphée en sa compagnie. Mais il ne le fait pas, maladroit qu'il est. Il n'ose pas car ce n'est pas sa demeure et encore moins sa chambre. Il ne sait pas si le frère de Hera serait d'accord pour qu'il l'amène avec elle dans sa chambre, dormant l'un à côté de l'autre. Il ne préfère pas prendre de risque, par respect, mais aussi parce qu'il ne sait pas si cela se fait ou même si elle désire sommeiller à ses côtés. Et encore une fois il préfère éviter cette situation désagréable, fuyant encore et encore, s'enfermant dans cette chambre, où le sommeil ne parvient pas à frôler ses yeux. Alors il reste inerte, contemplant le sol, le plafond, la décoration, fermant de temps en temps les yeux, tourmenté par cette journée qui finit sur une note amère. Il le sait il manque une pièce à cette journée, une fin douce et agréable. Et alors que son esprit est perturbé et qu'il est prêt à sortir de son lit, prêt à bondir tel un lion enragé, il se fait, brutalement, sortir de son lit, pensant avoir un invité surprise : le serpent de Hera. Tendant son poing, prêt à se défendre, Hyeon finit par ouvrir ses yeux, entendant alors une voix féminine qu'il ne connaît que trop bien. Il réalise alors sa faute et constate que ce n'est pas le serpent qui est venu lui rendre une petite visite mais bien Hera, sa bien aimée, qu'il vient de mettre hors du lit, qu'il vient de pousser. Hyeon en reste sans voix, son visage adoucissant devant la splendeur de sa bien aimée. Mais il n'a pas vraiment le temps de la regarder de plus près, la honte s'engouffrant en lui comme un poison. Il ne sait pas quoi dire, gêné par cet acte de barbarie. Comment a t-il pu la confondre avec son serpent ? Comment a t-il pu agir de la sorte avec elle ? Est-ce digne d'un petit ami ? Il en doute. Il se savait maladroit avec elle, mais là, il touche le fond, le gouffre. Il tente alors de se faire petite souris, rougissant d'humiliation. Il en perd ses mots, son langage, et même son identité. Il aimerait revenir en arrière, effacer son erreur si cruelle soit-elle. Il se maudit, se hait. Pourquoi ? Mais pourquoi Hyeon ? Il entrouvre légèrement la bouche lorsqu'elle le questionne sur sa beauté et il a envie de crier que non, qu'elle est merveilleuse, la plus belle des créatures, qu'elle rayonne tel un soleil, qu'elle brille même dans l'obscurité et qu'il n'a jamais vu plus belle femme qu'elle. Mais tout ça, il n'a pas le temps de le dire, à cause de Hera mais aussi parce qu'il sent ce pesant malaise. Ses yeux descendent alors jusqu'à la tenue de Hera, qu'il n'avait pas remarqué et son cœur cesse de battre quelques fractions de seconde. Sa gorge se noue et s'assèche, tandis que ses joues prennent une couleur rosée, allant même jusqu'à toucher la pointe de ses oreilles. Merveilleuse créature qu'il aime et chérit, qu'il désire caresser et veiller. Emporté par la tendresse, il désire l'aimer encore plus et pour toujours. Sa seule fierté est son regard amoureux et heureux. Ses lèvres voluptueuses, sa peau soyeuse, son regard de braise, tout le rend fou. Qu'a t-elle fait de lui ? Parfois il se le demande.

Il se réveille brusquement de ses pensées lorsqu'elle finit par se lever, pour mieux s'en aller. Sa main souhaite la retenir et il est près à accourir jusqu'à elle, à traverser la pièce pour la retrouver, mais il reste perturbé. Tout s'est passé si vite, trop vite, il n'a pas eu le temps de démentir ses propos, il n'a pas eu le temps de lui donner une quelconque explication. Il n'a eu le temps de rien. Pas même de lui dire qu'elle était sublime et qu'il l'aimait. Parce qu'elle revient au final vers lui, le laissant encore plus surpris et sans voix. Elle le laisse alors entrevoir les rondeurs de sa poitrine, nichés dans une dentelle fine, admirant ainsi ce magnifique paysage. Il rougit devant cette profondeur, ne pouvant détacher son regard de ses courbes. Il ressent une allégresse curiosité face cette volupté faite de désir. Elle s'approche alors de lui, subtilement, telle une lionne partant à la chasse. Il se laisse faire, car il ne parvient plus à lui dire non, car il ne parvient plus à l'éloigner de lui et puis, lui aussi, souhaite dormir à ses côtés, la prendre dans ses bras pour la nuit. Lui aussi il veut sentir sa douce odeur lui chatouiller les narines, lui aussi il veut se réveiller à ses côtés, noyé son visage dans sa chevelure, caresser son corps, l'embrasser passionnément, lui susurrer des mots doux au réveil, y ressentant un certain romantisme. A quoi bon refuser un couché ensemble alors que c'est sûrement le seul moment possible avant un long moment. De retour à Séoul ils ne pourront dormir ensemble, ils ne pourront être si proches, alors il ne peut pas refuser cette offre. Alléchante soit-elle. Il a beau être maladroit il sait aussi prendre les choses en main, et avoir le contrôle sur celles-ci. Il se laisse attendrir devant les caresses de la jeune femme, goûtant de nouveau à ses lèvres, laissant celles-ci rejoindre leur partenaire dans une somptueuse danse, manquant presque son souffle. Fruit doux où la lèvre s'amuse, cœur battant à se briser. L'amour, quand il est intense et passionné, n'a souvent pas d'autre langage que les baisers. Le baiser se rompe laissant les deux tourtereaux à bout de souffle. Un sourire se dessine sur ses lèvres, ses mains venant serrant les siennes. Il ne serre pas ses mains trop fortement, de peur de les briser mais assez pour la retenir. Qu'elle ne s'échappe pas encore sans qu'il ne puisse prononcer un mot. Il regarde leurs doigts entrelacés les trouvant parfaites. « A vrai dire . . . j'avais peur de te faire fuir ou de ne pas te respecter en te proposant de dormir à mes côtés ». Il murmure rapidement ses mots, ses yeux finissant par croiser son regard. Il y a tant de choses qu'il souhaite dire mais ne sait comment les lui dire et parce qu'il est fier Hyeon, trop fier pour s'ouvrir totalement. « Écoute moi jusqu'au bout, sans m'interrompre ». Cette fois-ci c'est à lui de parler. « Je suis tombé amoureux de toi Hera », il se tait, mettant de côté sa peur, « j'aime tes yeux, ta silhouette élancée, j'aime ton caractère, même ta colère contre moi chaque fois que je fais quelque chose de travers. J'aime ton sourire . . . oui ton sourire qui me rend si fébrile. J'aime ta voix, d'entendre parler, entendre ton passé, partager tes souvenirs. Je me suis maintes fois demandé ce que tu faisais avec un homme comme moi, me remettant en question, me dévalorisant. Je pensais n'avoir rien de bon à te donner . . . mais je réalise que . . . j'avais finalement faux sur toute la ligne. J'ai quelque chose à t'offrir Hera. A te donner. Je te donnerai tout l'amour que j'ai en moi et qui jamais ne s'épuise. Alors oui je souhaite dormir à tes côtés. Et ne crois pas que je ne te désire pas, tu as tort. Ce n'est pas que je ne te désire pas mais je ne suis pas encore . . . prêt. Je ne me sens pas à la hauteur. Parce que je veux que tout soit parfait, pour toi, pour nous. Tu mérites la perfection Hera alors laisse moi être parfait avant . . . d'oser ». Sa main vient caresser ses cheveux, les prenant délicatement entre ses doigts. « Dormons ensemble parce que je le souhaite tout autant que toi ». D'un geste tendre il l'attrape par les jambes, la renverse, la portant telle une mariée jusqu'à son lit nuptial. Il la dépose délicatement, telle une rose précieuse, la couvrant d'un long drap blanc, s'installant alors à ses côtés, joignant son corps au sien. Il pose sa main contre sa joue, approche son visage du sien, et colle son front au sien, posant sur elle un regard amoureux. « C'est toi que j'aime Hera et nulle autre ». Il s'approche davantage prenant ses lèvres entre les siennes, les laissant nouer, s'amusant tour à tour. Éternelle réjouissance, c'est ici que son bonheur s'y trouve. Fermant doucement ses yeux, il la rapproche encore plus, la serrant dans ses bras, désireux de ne plus la laisser fuir, de ne pas la laisser partir. Il écarte ses lèvres des siennes pour reprendre peu à peu son souffle, son nez venant caresser son visage, d'un geste tendre. « Merci Hera de faire mon bonheur et d'être si patient avec moi. Quoiqu'il arrive sache que je t'aime. Je ne le montre pas toujours, mais il n'y a que toi qui comptes. Il n'y a que toi que je vois. Je veux me blottir dans tes bras avec tendresse, savourer cet instant de bonheur, juste sentir ton coeur battre avec le mien, respiré ton doux parfum que j'aime tant ». Le coin de ses lèvres s'agrandit, son regard la couvre d'une grande douceur, tandis que son front vient se poser contre le haut de sa tête, rapprochant son visage de son cou pour l'y blottir. « Reste là . . . avec moi » murmure t-il, fermant les yeux et posant quelques baisers sur sa chevelure. A quoi bon fuir puisqu'il est prisonnier déjà de son cœur . . . Et puis ainsi blottit il ne peut que mieux dormir. Une sensation étrange mais magique le traverse, l'atmosphère se changeant en une fine pluie de tendresse. Il a envie de crier sur tous les toits l'amour qu'il ressent pour elle, lui faire comprendre à quel point il tient à elle et simplement lui dire qu'il l'aime . . . Sur cette douce pensée, son cœur se met à battre à la même cadence que celle de Hera et son souffle se fait plus léger. Les deux amants finissent par s'endormir, blottis l'un contre l'autre, cherchant auprès de l'autre le réconfort et la chaleur souhaités. Cette nuit-là Hyeon fait un rêve étrange, celui de deux papillons se rencontrant pour l'éternité . . .

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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