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    :: Défouloir :: 2017

Lovely time, Valentines in Singapore ♥

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mer 13 Sep - 23:23
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ft. Hyera ♥
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapore  ♥

 
 






De son mont céleste, la déesses était descendue. Sa fierté renvoyée au silence qui ne lui était familier, face à cet homme qui ne pouvait être simple mortel pour avoir su l’atteindre d’une telle flèche en plein coeur, elle s’en remettait à son bon vouloir. De sa voix clamée, elle avait annoncé son intention de s’imposer, mais elle ne le ferait. Si tel se révélait son souhait, alors, elle partirait. Pourtant avant que ses pieds n’entament derechef l’ascension sur le flanc de sa montagne caressant les cieux, les mains du détenteur de son coeur la retinrent. L’organe s’emballe, folle cavalcade désordonnée qui se sait de quel côté donner la charge. La vérité… qu’il semblait s’apprêter à dire, prendrait-elle les traits de l’excuse face à un désir non partagé ou… La fuite ? Un petit sourire tendre fleurit à nouveau sur le bouton de ses lèvres. La connaissait-il si mal pour oser associer tel verbe à son nom ? Loin de s’offusquer, Hera se fit douceur, à l’instar de celle qui emplissait son coeur. Son aimé aux apparats si parfait, n’était-il pas bête quelque fois ? S’il n’était qu’un seul homme sur cette terre en droit de la réclamer à ses côtés pour la nuit, qui pourrait-ce être autre que lui ? Certes, elle était poupée, elle était précieuse, imprégnée d’une grande pudeur aussi, mais elle n’en demeurait pas moins femme dont l’innocence enfantine avait été effacé depuis longtemps. Alors, de ses grands yeux papillonnants, elle le regardait. Elle le couvait avec affection, prise de conscience de toute sa maladresse née de l’inexpérience. La demoiselle se méprenait encore, car malgré leur indifférence, leur non-importance affirmée, elle lui savait bien plus de relations passées qu’elle n’en avait connu. Comment et jusqu’où avait-il agit sans rien ressentir ? La mécanique biologique n’eut jamais eu besoin des sentiments pour entrer en fonction, seules les barrières mentales de tout à chacun marquaient la différence. Ses lèvres s’entrouvrirent, prête à laisser passer quelques mots murmurés, lorsque son regard se fit capturé par celui de sa moitié qui interrompit son intention. Curieuse et une once interrogative, elle obtempéra, pour une fois, refermant la frontière de sa bouche. À l’instar de l’homme pour la femme, les mots tombèrent. Ils la subjuguèrent et son émoi fut tel qu’existait-il seulement de mots dans le dictionnaire pour le définir ? Parce que les mots de Hyeon avaient une valeur que nulles autres ne sauraient égaler. Parce qu’en plus d’être ceux les plus armés pour touchés son arme, Hera connaissait leur précieuse rareté. Savoir n’avait pas empêcher son besoin, celui de les attendre. Celui de ne pas supposer, deviner, lire entre les lignes, mais les recevoir de vive voix, car en lui, elle croyait sincèrement. Elle les savait ni pompeux ni flatteur. Folle déferlante de confession, il n’en faisait pas trop. Il libérait seulement ce qu’il avait jusqu’à présent retenu. Et son silence, il obtint réellement non pas de par sa requête mais par l’impact de sa déclaration. Aveux inattendus qui lui coupèrent le souffle et la voix. Étouffée par le bonheur, la renversant à l’instar des bras du jeune homme qui vint la soulever telle sa princesse. Hera accrocha ses bras autour de son cou et le laissa faire. Le voir prendre le contrôle de la situation la ravissait d’autant plus qu’à aucun moment, elle n’oserait le couper dans son élan. A sa demande, il avait répondu par la positive et bien plus encore. Étendue sur le lit, ses joues s’ornaient d’une délicate teinte rose. Petit sourire pincé en coin, minois intimidé, ses yeux une fraction de seconde de se baissèrent tandis que son aimé se glissait sous le drap où l’y retrouvé. Elle déglutit. Son corps parcourut d’un frisson d’exaltation. Le coeur battant au rythme de effervescente galopade, résonnant sous les sabots frappant le sol d’une vallée inconnue. N’était-elle pas en train de rêver éveillée ? Ou bien, Morphée l’aurait-il enlevé dans sa chambre et la tromperait à travers un songe trop réaliste ? Derrière ses lèvres closes, du bout de ses dents, elle mordilla l’inférieure, gage de sa conscience sur le pont cependant de défaillir. Des frissons en vague de chaleur, son corps se perdait dans le tourbillon de ses sensations à la perspective, à l’approche, au contact de son aimé allongé auprès d’elle. La petite fille ambitieuse et curieuse se fourvoie peut-être encore un peu à se proclamer femme. Hera était heureuse mais intimidée aussi. C’était la première fois qu’elle dormait ainsi lové dans les bras d’un homme, de son homme. Elle continue à ne manifester aucune résistance, à se laisser blottir contre lui, à recevoir ses caresses et répondre à ses baisers. Etrangement, elle sentait presque devenue petit oisillon fragile accroché à ses bras sans lequel la chute lui serait assurée, et ce sentiment ne la dérangea pas. Au contraire, comme il était bon de lâcher prise, d’abandonner toute lutte et d’exceptionnellement, se reposer entièrement sur quelqu’un qui détenait toute sa confiance. Elle ne menait plus la danse et se laissait guider. Son visage a hauteur de son cou, ses narines s’emplissait de son odeur. Elle inspirait son parfum. Elle le respirait lui. Lequel de leurs coeurs battaient si fort à ses oreilles ? Les tambours se répondaient-ils en écho jusqu’à trouver l’harmonie ? Un murmure, un souhait auquel elle répondit de sa douce voix atténuée, charme des mots échangés dans la discrétion de l’intimité :
« Garde-moi tout contre toi et jamais, je ne m’en irais, » lui assura-t-elle dans un murmure empreint de son émotion si forte et suave à la fois tandis que doucement, elle se blottit encore un peu plus près de lui.
De ses petits poings fermés, elle n’osait à peine le toucher. Ignorance de la posture, apeurée de rompre le charme, intimidée par ses propres désir et l’impulsion soudaine de ne pouvoir se retenir. Lentement, ses doigts graciles se relâchèrent. Son index commença à s’étendre, timidement. Le son de la voix du pianiste continuait de se répétait dans sa tête, savourant le délice mielleux de chacun d’eux.
« Tu ne l’as jamais fait ? »
Petite voix timide qui interrogea, tandis que ses yeux scrutaient les sillons de sa gorge. S’il n’était prêt, cela signifiait qu’il ne savait pas plus y faire qu’elle ? Ses femmes qu’il avait fréquenté sans jamais les aimer, il ne les avait donc touché. Infime soupire de bien-être, la patience ne s’avérait certainement pas sa vertu première mais au fond, elle aussi, elle appréhendait presque autant qu’elle désirait.
« Moi non plus… »
Le savait-il, que sa virginité n’avait encore été profané ? Douloureux souvenir d’une rumeur passée qui l’avait entaché au cours de sa scolarité. Par la distance, du vent de ces calomnies son aimé avait été préservé mais que s’était-il imaginé néanmoins ? Elle ne pouvait que comprendre son aspiration à la perfection. Elle aussi avait terriblement peur de décevoir, inhabituée à ne pas tout maitriser. Son index vint effleurer le biceps le pectoral gauche du pianiste, y dessinant un symbole invisible, caractère de l’amour dans sa langue natale chinoise.
« Du moment que c’est toi, c’est tout ce qui compte pour moi. »
A l’emplacement du coeur, sa paume se déposa. Ses paupières s’abaissèrent afin d’aiguiser ses autres sens et permettre aux flots réguliers de ce métronome pas toujours bien réglé – mais un pianiste se devait de savoir improviser – de la transporter.
« Que tu m’acceptes telle que je suis, que tu m’aimes malgré tout et que tu me considères comme celle que tu souhaites à tes côtés est le plus beau cadeau que tu puisses m’offrir, Hyeon. »
Ses muscles se détendirent, peu à peu, s’imprégnant seulement de la quiétude de cette étreinte.
« Tu es l’homme que j’aime. »
Qu’il ne se dénigre, qu’il ne se juge pas à la hauteur, car à part lui, elle n’en désirait aucun.
« Il n’existe de plus doux bonheur que celui de recevoir ton amour en retour… »
Ils s’aimaient réciproquement, avec leurs qualités et leurs défauts. Et pour la toute première fois cette nuit-là, Hera put s’endormir dans ses bras. Etre enveloppée par sa chaleur, son odeur… Se laisser bercer par sa seule présence et voyager dans le pays des songes…

Rêve agité, qui dans univers enchanté aux traits d’un temps passé, s’achève par sa chair d’une flèche transpercée. Réveil en sursaut haletant, une légère sueur froide la parcourut. Pièce plongée dans le noir, sur le visage de l’homme a ses côtés semblait se dessiner le reflet d’un sommeil aussi doux qu’apaiser. Avertissement de l’âme ignoré, ses yeux se fermèrent à nouveau. La singapourienne évinça ce mauvais rêve pour marcher à présent sur un sentier féérique, son chemin guidé par le vol d’un papillon rencontrant sa moitié…

Aux prémices d’une nouvelle journée, ni le doux chant des oiseaux, ni la plaisante caresse des fins rayonnants du soleil s’immisçant à travers les rideaux, ne semblèrent détenir le pouvoir de réveiller le couple d’endormi. Ce fut une sonnerie, quelques notes de musique jouée à la guitare émise depuis un appareil de technologie reposant sur la table de chevet qui extirpa la demoiselle de son délicieux sommeil. Les muscles quelques peu engourdis, l’étreinte s’était déliée au gré de leurs songes. Réveil orchestré, il ne lui fallut que de bref battements de cils pour évaporer le voile qui planait encore sur ses iris et sur son esprit. Une silhouette se dessinait : celle de Hyeon. Serait-ce le premier des plus beaux jours de sa vie que ce matin où elle se réveillait à ses côtés. Où son visage était le premier à lui apparaitre ? Du bout de ses doigts, elle vint en effleurer les contours. La sonnerie dans le dos du pianiste continuait de persévérer dans son ouvrage. Lorsqu’à son tour, il ouvrit les yeux face à elle, Hera ne put que lui sourire.
« Bien dormi ? »
Sa voix se faisait souffle de caresse. Elle commença à s’avancer, se rapprocher comme pour l’embrasser, mais finalement le fit basculer, allongé sur le dos tandis qu’elle se penchait au-dessus de lui, bras tendu afin d’atteindre le réveil et le couper. Étendue sur le ventre de son petit ami, la malice ne tarda pas à pétiller dans les yeux de la singapourienne de si bon matin. Avec la demoiselle, il valait mieux être réactif dès le saut du lit, voire avant même. Petit regard en coin dans sa direction, elle passa ensuite une jambe par-dessus lui. Son buste à la poitrine libérée des entraves de tout soutient-gorge resta quelques instants encore pressé contre le torse de son homme avant qu’elle ne se redresse. Genoux pliés, jambes sous ses cuisses, elle se tenait califourchon au-dessus du pianiste à hauteur de son bas-ventre. Sourire tendre, ses yeux montèrent le long du visage de son bel étalon. L’esquisse se rétracta, les sourcils se foncèrent légèrement tandis que ses yeux fixaient le sommet de la tête de Hyeon.
« C’est la fin d’un mythe… » prononça-t-elle, l’air sérieuse, tout autant que sa position dominante au-dessus de lui semblait naturel, sans la moindre once de gêne.
Mais si ses iris étaient montés si haut, n’était-ce pas par timidité de rencontrer les siens ?
« Lee Hyeon ne se lève pas dès le matin avec une apparence irréprochable. »
D’une main, elle quitta son appui sur le matelas pour la monter à cette chevelure décoiffée dans laquelle ses doigts se glissèrent, tandis que son corps penché en avant restaura la distance entre leurs bassins.
« Moi qui pensait que tu étais né ainsi ! »
C’était un nouveau visage qui se révélait à ses yeux, simple et authentique. Véritable témoignage d’une complicité particulière partagée. Hera commença à se pencher encore un peu plus au-dessus de lui, afin de rapprocher son visage du sien.
« Mais le style ébouriffé te va bien. »
Lui apparaissait-il si mignon car presque à l’opposé de son apparence toujours parfaitement soigné ? Difficile à dire, et la jeune femme s’en contre-fichait. Pouvoir le contempler au réveil, découvrir de nouvelles facettes de lui, emplir ses poumons de son odeur dès le matin, s’abreuver de ses baisers… Son visage en plus proche, sans les toucher, ses lèvres effleurèrent les siennes, comme prête à les dévorer. Dans un murmure, elle les caressa d’un souffle suave :
« A tel point que j’en aurais envie de te croquer, Hyeon-ah… »
Puis, elle s’abandonna à lui donner un baiser passionné, à sentir la fougue parcourir son corps et cambrer son dos. Son appétit en réclamerait bien plus, mais elle s’interrompt pour s’exclamer manifestant sa hâte.
« En parlant de crocs, dépêchons-nous, c’est bientôt l’heure du repas ! »
Impatiente princesse exaltée, elle lui déposa un furtif baiser sur la joue avant de bondir hors du lit, enchainant par quelques enjambées pour atteindre le dressing de son frère dans lequel elle s’empara d’une chemise des plus simples et l’enfila. Si la fille du propriétaire n’avait nulle manière vestimentaire à faire au sein de sa propre demeure, il lui était tout de même plus confortable de couvrir un minimum son léger pyjama. La température se faisait déjà doucement chaude malgré l’heure matinale. Qu’importait le couché tardif, l’enthousiasme de la singapourienne lui procurait toute cette énergie. Il valait probablement pour lui que le pianiste n’eut le réveil trop difficile lent car sa petite amie ne manquerait pas de le presser, disparaissant juste brièvement pour s’équiper de chausson d’intérieur laissés dans sa chambre. Cependant, si le petit-déjeuner s’avérait bien être à l’origine de tel empressement, non, l’estomac de la demoiselle ne réclamait pas tant sa pitance et là, où elle conduisit en premier Hyeon ne fut ni la cuisine, ni salle à manger ou autre salon de plaisance…


Porte renforcée, multi-cadencée et archi-sécurisée franchie, ce fut dans un décor de forêt tropicale, au sommet d’une imitation de petite falaise artificielle que le couple atterrit. Le fameux repas et les crocs à satisfaire n’étaient autres que ceux des crocodiles de son père ! Une végétation luxuriante recouvraient les murs de clôture de telles sortes qu’ils disparaissaient de la vue. L’observatoire se composait de trois étages, dont Hera fit descendre les marches à son petit ami jusqu’à la strate la plus basse, tandis qu’en contre bas s’étendait le parc et bassin des impressionnants reptiles. Plusieurs mètres de hauteur ainsi qu’une rambarde de pierre à mi-hauteur d’homme les séparaient encore de ses redoutables prédateurs. Un portail sécurisait l’accès au plus proche des crocodiles affairaient effectivement à leur petit déjeuner servi par un jeune homme depuis un promontoire. Prudence et sécurisé obligeaient, en principe nul ne descendait plus loin et même ce monticule ne devait être accessible à soigneur spécialisé employé par Tsai Shen ou comme présentement, par son fils âgé d’un peu plus d’une vingtaine d’année et désormais jardinier de la famille. La fille de la maison tenait la main de son invité depuis qu’ils avaient franchi le seuil de cet espace si particulier. Un trésor à ses yeux étincelants de sa passion pour ces monstres dont la férocité se dévoilait d’autant plus à leur du repas. Bien que relativement disciplinés, leurs puissantes mâchoires se refermant sur les morceaux de viande jeté par le malaisien, avaient de quoi donner froid dans le dos. Sauf pour Hera qui frissonnait davantage d’exaltation. Hyeon n’allait-il pas finir par revenir sur ses paroles de la veille à la vue de sa petite amie si envoûtée par telles démonstrations de férocité ?
« Ils sont superbes, n’est-ce pas ? Tu vois, celui avec la mâchoire inférieure en partie manquante, c’est Makara. Celui à la queue atrophiée c’est Kron Pâli, quant au troisième qui au flanc criblé de cicatrices, c’est Sobek. »
Elle conta que si ces trois reptiles avaient atterri en captivité chez son père, ce fut bien à cause de ces handicaps qui ne leur aurait permis de survire à l’état sauvage. Victimes d’hélices de bateau, de braconniers pris en flagrant délit… Ils avaient souffert de lourdes blessures et bénéficiaient d’une chance exceptionnelle d’avoir pu être sauvé, soigné et vivre désormais dans un pareil refuge où tout était conçu pour leur confort optimal. Quant à leurs noms, des références indiennes à l’Egypte ancienne, en passant par le folklore cambodgien, on y reconnaissait bien le goût de milliardaire singapourien pour les mythes traditionnels  de toutes origines. Que sa précieuse fille chérie s’inscrive dans la même lignée témoignait de l’étroitesse du lien entre les deux humains et les reptiles, encore une fois. Le jeune soigneur de remplacement jeta un bref coup d’oeil dans leur direction et les aperçut. Il interrompit alors sa tache pour gravir le sentir remontant jusqu’à l’estrade d’observation.
« Bonjour, Miss ! C’est un plaisir de vous revoir ! »
Hera répondit à sa salutation sans grand entrain ou cérémonie. Un simple bonjour suffisait car son père lui avait appris à respecter les employés de maison mais la petite princesse ne leur avait jamais accordé plus de considération au-delà. D’ailleurs, elle n’eut pas le réflexe de présenter Hyeon, non pas pour le dénigrer lui, mais parce que son interlocuteur ne représentait pas la peine d’être introduit au pianiste à ses yeux.
« Ils sont en forme, hein ? Vous voudriez descendre les nourrir ? »
A ces mots, le malaisien obtint soudainement une attention plus flagrante de la jeune femme dont le visage s’illumina de plus bel. Elle accepta sans hésitation, et se doutant que Hyeon ne serait guère enclin à s’approcher de plus près des prédateurs, sa petite amie ne lui posa même pas la question. Une main tendre déposée sur son abdomen, elle lui sourit affectueusement et lui assura :
« Attends-moi juste quelques minutes ! »
Puis, telle une enfant arpentant les rayons d’un magasin de jouets, elle franchit le portail en compagnie du fils de l’expert en reptile de cet acabit qui lui tint la main soutient dans la descente afin de s’assurer qu’à cause de ses chaussures inadaptées, elle ne glisse et dévale la pente. Une telle chute ne devrait aboutir dans le bassin non plus, néanmoins, en ce lieu, nul n’était jamais trop prudent et précautionneux pour éviter les accidents. Remontant les manches de la chemise de son frère qu’elle portait afin de se sentir plus à l’aise, une fois arrivée au promontoire de service, Hera plongea une main dans un des bacs de viande dont elle extrait un volumineux morceau et le jeta, sa taille paraissant bien moindre aussitôt happé par les dents tranchantes de Sobek. Plaisir d’antan qui lui avait manqué, Cléôpatre affichait un visage radieux et épanoui. Elle avait appris à nourrir les crocodiles à un très jeune âge, maintenue à la taille par les mains de son père afin de parer à tout accident. Aujourd’hui, c’était les doigts du jeune employé qui l’effleurait parfois sans oser vraiment la saisir. Fleur impériale de la maison, sa sacralité l’empêchait d’y toucher malgré la tentative. Quant à la demoiselle, elle n’y prêtait attention car ce garçon faisait comme partie des meubles dans son esprit. Il vivait là presque depuis toujours. Il était tout juste plus âgé qu’elle, et pourtant, lui avait-elle seulement déjà accordé la moindre véritable conversation ? Sûrement pas. Le respecter en tant qu’être humain, oui, puisque son père le lui avait inculqué. Cependant, ils n’appartenaient pas au même monde comme sa mère avait bien su lui enseigner également. La distribution ne fut pas très longue avant qu’ils ne reviennent auprès du pianiste. Par peur de le tacher de ses mains salies par la graisse de la viande, Hera ne le toucha, ou juste du bout des lèvres en se hissant sur la pointe des pieds pour lui accorder un léger baiser en guise d’excuse pour l’avoir obliger à patienter.
« Tu en voudras un en cadeau pour ton prochain anniversaire ? plaisanta-t-elle parfaitement fixée sur la réponse.  Le spectacle t’a plu néanmoins ? »
Son admiration pour ces rois des bords de rives s’avérait rarement partagé. Elle ne lui en demandait pas tant, juste peut-être le goût de la découverte pour des créatures que trop méconnues à ses yeux.
« Allons déjeuner nous aussi à présent, » lui sourit-elle tendrement, prête à prendre sa main avant de se raviser, faute de propreté des siennes.


Les nettoyer fut son premier geste une fois dans la vaste cuisine, à l’égal de la démesure et de la modernité de l’ensemble de la demeure. Une employée de maison, trentenaire, de petite taille et philippine, s’y affairait à la préparation des plats. Nombres étaient exposés sur le plan de travail central de la pièce. Il y en avait pour tous les goûts et tous les habitudes culturelles : légumes, riz et poissons pour des uses territoriale, des viennoiseries à la française, des oeufs et du bacon pour des accoutumances anglophones. Hera invita Hyeon à désigner ce qui lui faisait envie pour son petit-dejeuner à la femme qui ne comprenait mot de coréen et celle-ci dresserait la table. Qu’il ne s’inquiète pour le gâchis. Tous les restes seront consommés par les domestiques et leurs familles domiciliants sur place à l’étage leur étant réserver. Remplissant légèrement son estomac pour entamer la journée, la jeune femme lui conseilla néanmoins de faire le plein d’énergie. A nouveau, ils marcheraient beaucoup aujourd’hui, mais à la différence de la veille dans un cadre plus naturel, hors de la ville. En effet, une fois parée, habillés, équipés de chapeau et crème solaire indispensable pour se protéger des rayons de l’astre sans pitié à cette latitude proche de l’équateur, ils partirent s’engager sur un long chemin de promenade, en partie suspendu, voie de métal et de béton qui se glisse entre les arbres et la dense végétation locale. Douce errance apaisante main dans la main qui fut l’occasion de moment de silence bienfaisant comme de nouvelles conversations. Ouverture à apprendre toujours un peu plus à mieux se connaitre. Elle partagea à nouveau quelques anecdotes et récits de son enfance. Puisqu’il aimait les entendre alors, aux notes de sa voix, elle rédigerait cette partition invisible lui narrant son histoire. De frasques en caprice, elle ne cacha pas la féroce rivalité qui a plusieurs reprises avaient pu opposés les trois soeurs. Sa famille représentait son tout. Parce qu’elle n’avait guère connu qu’eux de sincères. Parce qu’avec leurs qualités et leurs défauts, ils avaient tous quelque chose d’admirable. S’il lui était difficile d’affectionner la famille du pianiste, sa petite amie n’en comprenait pas moins sa loyauté et son attachement. Sa mère n’était pas non plus dénuée défaut, loin de là, et pourtant, comment ne pas l’aimer ? Quant à son père… Quand bien même quelqu’un parviendrait à lui en trouver, personne ne saurait lui exposer ses défauts sans qu’elle ne les réfute fermement. Cependant, la singapourienne détenait également la force de caractère de s’opposer à eux, du moins à sa mère et sa fratrie, peut-être à outrance et injustement parfois, à la différence de son aimé dont de leurs mains jointes, elle vint entrelacer les doigts, contre son bras la tête reposée. Délicieuse promenade en son pays qui malgré son intransigeance brandissait en ce jour, l’étendard de la liberté pour les deux amoureux. Sous la protection de l’ombre des arbres bordant leur parcours, pas à pas, ils finirent par atteindre la plage de East Coast Park. L’idée n’était pas de se baigner, certainement pas. Mais comment venir à Singapour sans arpenter au moins une fois le sable fin de l’une de ses plages et admirer le paysage tropical paradisiaque. Tandis qu’au bout de l’horizon, certains déploraient le défilé de cargos rentrants et sortants du plus grand port du continent, la fille du Président Tsai Shen s’en ravissait. Car cette image lui rappelait l’empire de son père, sa puissance et sa consécration. L’air marin inspirait à plein poumon, le vent assoupi plutôt dans la matinée commençait à se vivifier. Quelques photos souvenirs furent inévitables. Hera tenait à pouvoir poser ses yeux sur elle chaque fois que, et son pays et l’homme à ses côtés, seraient trop éloignés. Lorsqu’ils manqueraient à son coeur…

Au cours du déjeuner dans un restaurant raffiné des environs, la native de la cité du Lion expliqua son intention de lui montrer le port à conteneurs, ainsi que les chantiers navals. Une visite bien moins touristique et de plaisance mais qui lui paraissait primordiale en tant que fille de son père. Une vue à découvrir pour Hyeon qui en l’épousant serait un jour aux rênes de cet empire bâtit sur la puissance maritime qui, pour le pianiste devait représenter un monde des plus méconnus. Cependant, le plan établir fut perturbé par un caprice de la météorologie des plus récurrents dans cette région du monde. Une pluie diluvienne les prit par surprise sur le chemin du retour et, en mauvaise singapourienne déshabituée, Hera avait omis de les armer d’un parapluie. Malgré l’usage d’un taxi pour les conduire jusque chez elle, le morceau d’allée de promenade qui leur avait fallu parcourir pour l’atteindre leur valu d’être trempés jusqu’aux os lorsqu’ils franchirent le porche de l’hôtel particulier Zhang.

Dans le hall, les deux employés de la matinée les attendaient, en proie à l’inquiétude de les savoir sous cette pluie torrentielle bien que coutumière. A leur apparition, ils accoururent munis de serviettes pour les y envelopper. Le jeune homme se dirigea vers la princesse de la maison tandis que la femme accueillit leur invité en s’affairant à le tamponner avec le morceau de tissu absorbant. Une scène qui eut pour effet de crisper instantanément Hera. Jalousie exacerbée, son instinct ne supporta guère de voir une autre femme le toucher. Aussitôt, elle ignora la serviette tendue par le malaisien et fit comprendre à l’employée de s’écarter. C’était à elle de prendre soin de Hyeon, et personne d’autre ! Alors, la serviette prise des mains de l’évincée, elle entreprit de lui essuyer par de précautionneux tamponnements la base du cou, le creux, puis la joue et les racines des cheveux bordant son oreille. Ses yeux se levèrent jusqu’à son visage, tombèrent dans les siens. Ses lèvres s’entrouvrirent pour prononcer un mot d’excuse :
« Je suis désolée, j’ai été stupide et négligente… »
Comment avait-elle pu oublier de se parer à pareille éventualité presque inévitable dans la Cité-État ?
« Tu ne devrais pas prendre froid si tu te sèches et changes rapidement, » souffla-t-elle, préoccupée par sa santé. 
Comme elle s’en voudrait si de la chaleur accablante à l’humidité saturée, faute d’accoutumance, le sud-coréen venait tomber malade. Son corps frêle et à la fois généreux imprégné par le tissu de ses vêtements trempés se mit à frémir brièvement. Un frisson dût à la fraicheur de la couche aqueuse ruisselant depuis sa longue chevelure et le long de sa peau, stagnant dans les fibres de ses habits, et soudain, sur ses épaules une serviette qui se pose et l’enveloppe.
« Vous devez faire attention à vous aussi Miss ! » clama la voix du malaisien à l’origine de ce geste, sur un ton aux consonances presque accusatrices.



- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 5 Oct - 18:15
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Lovely time,
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Jour 2 ~ Bercé par la respiration de sa bien-aimée, Hyeon s’endort tel un prince aux côtés de sa princesse. La nuit se fait alors paisible, bien trop paisible, à tel point qu’il n’ose ouvrir les yeux lorsqu’il sent sur sa peau une douceur chaleur, le réveillant progressivement. Les bras autour de Hera, il n’ose la laisser s’échapper, de peur que tout cela ne soit qu’un rêve, un doux rêve dans lequel il doit absolument se réveiller. Mais les images de la veille, bien trop réelles, lui reviennent progressivement en mémoire, un fin sourire esquissant ses lèvres dès le lever du soleil. Une journée s’est déjà achevée mais une autre débute, et toujours auprès de celle qui partage actuellement sa vie. Sentant quelques caresses sur sa peau, Hyeon daigne enfin ouvrir les yeux, ébloui alors par la beauté de Hera, clignant plusieurs fois des yeux, et frottant légèrement ses yeux pour sortir de cette torpeur. « Hum . . . » dit-il simplement, n’osant encore entamer la moindre conversation, encore bien trop endormi pour prononcer le moindre mot. Mais ses iris ne tardent pas à s’agrandir lorsque, sans aucune gêne, Hera le traverse, se plaçant contre son ventre, de manière particulièrement aguicheuse. Cette position a pour conséquence de le réveiller brutalement, son corps réagissant étrangement à cette proximité soudaine. Fronçant des sourcils, il scrute Hera, ne sachant pas trop quel comportement avoir, se contentant d’être quelque peu fixe. Rougissant légèrement, Hyeon tente de détourner son regard de la silhouette de la jeune femme, préférant éviter toute pensée déviée dès le matin. Il se sent quelque peu mal à l’aise mais n’en dit rien, bien trop gêné pour pouvoir émettre un son. Il parvient toutefois à regarder de nouveau la jeune femme lorsqu’elle finit par sous-entendre qu’il n’est guère beau au réveil, et qu’il vient de détruire tout un mythe. « Je pourrai en dire de même pour toi. Moi qui pensais me réveiller auprès d’une sublime créature » dit-il d’un ton enjoué et amusé. Lui aussi il peut être plaisantin quand il le veut et quand il prend la peine de l’être. Il se rattrape toutefois rapidement, préférant ne pas la vexer, si jamais elle prend ses paroles très au sérieux. « Mais je ne peux rêver mieux comme réveil. Quel homme ne serait pas enjoué de si bon matin en ayant sa petite amie près de lui », il ne préfère pas préciser qu’elle est, en plus, dans une position très attrayante. Elle s’approche alors de lui, dévorant ses lèvres de manière passionnée, Hyeon se laissant aller au baiser du matin. L’une de ses mains vient caresser la joue de la jeune femme, touchant du bout de ses doigts la douceur de sa peau. Alors qu’il commence à perdre le contrôle de ses lèvres, elle s’échappe, le laissant un léger goût amer et un sentiment de manque. Du coin de l’œil il suit ses quelques déplacements, se décidant par la suite à se lever, prêt à suivre, encore une fois, le chemin de la jeune femme. Son ventre émet quelques bruits, lui soumettant l’idée de se rendre à la cuisine pour pouvoir déguster le petit déjeuner, en compagnie de sa bien-aimée, et le pousse donc à se lever, avec quelques difficultés. Mais . . . de manière déroutante, sa petite amie ne l’amène pas de suite au salon pour déguster quelques plats, et lui fait plutôt découvrir un endroit quelque peu déroutant, poussant Hyeon à faire un pas en arrière. S’il n’était pas totalement réveillé jusqu’à maintenant, il l’est amplement à l’instant même où il aperçoit ces monstres. . . ou plutôt reptiles. Arquant un sourcil et retenant à peine la main de sa bien-aimée, Hyeon ne se sent absolument pas à l’aise dans cette atmosphère quelque peu pesante. Il n’aime pas les crocodiles, que cela soit à la télévision ou en vrai. Leurs dents acérées ne lui inspirent pas confiance et leurs peaux rugueuses ne l’attirent guère. Ce sont des êtres terrifiants et il lui arrive d’en faire quelques cauchemars chaque fois qu’il voit un documentaire sur ces animaux. Le visage légèrement blêmi, il ne dit pas un seul mot, gardant un œil sur ces animaux. Il sait pourtant qu’ils ne peuvent rien contre lui mais malgré tout, il ne peut s’empêcher de s’en méfier. Décidément, cette maison regorge de prédateurs et il perd de plus en plus confiance, presque pressé d’être à l’abri. « O . . .oui » finit-il par dire alors qu’elle s’éloigne de lui, pour nourrir ces animaux quelque peu impressionnants. Hyeon n’ose pas réellement regarder la scène, mais tente tout de même de le faire, le regard ailleurs, pensant à autre chose qu’à ces reptiles. La scène ne lui plait guère, d’autant plus que l’employé ne cesse de profiter de la proximité avec Hera pour se permettre quelques échanges un peu trop provocants, ou voit-il juste le mal un peu partout. Il faut dire que Hyeon ne peut que se méfier de tous ces hommes tournant autour de la jeune femme. Il ne fait pas confiance à la gente masculine, sachant pertinemment quel genre de pensées ils peuvent avoir. Croisant les bras, il ne cesse de fixer l’employé et sa bien-aimée, ne faisant même pas attention aux gestes de celle-ci. Il veut juste s’assurer que cet individu n’aille pas plus loin dans ses échanges. Fort heureusement, elle revient juste après, semblant joyeuse d’avoir nourri ces bêtes, posant un rapide baiser sur ses lèvres. « Je ne dirai pas que le spectacle m’a plu » dit-il sans détacher son regard de l’employé pour finir par le fixer sur Hera. « Je souhaiterai toutefois que tu m’offres un autre présent. Je ne porte pas vraiment ces reptiles dans mon cœur et préfère de loin recevoir un serpent ». Il espère néanmoins ne pas lui donner d’idée mauvaise pour un potentiel cadeau d’anniversaire. Un chat ou un chien, ou encore un lapin, pourquoi pas, mais en dehors de ces animaux domestiques, il préfère éviter ce cadeau quelque peu empoisonné, à ses yeux. « Partons, oui, prendre notre véritable petit-déjeuner. Mon ventre ne cesse de crier famine ».

Après un petit déjeuner sucré et à la française, pour tester de nouvelles saveurs, il s’en va se préparer pour cette nouvelle journée plus naturelle, semble-t-il, que la précédente. Main dans la main, tels des amoureux éperdument épris, ils marchent tout le long du chemin, Hera narrant quelques souvenirs. Hyeon, comme à son habitude, se passionne par ses histoires et n’en rate pas une seule miette. Quelque part et inconsciemment, il vit par procuration une enfance qu’il aurait souhaité avoir, entre rire et larme, entre dispute et réconciliation. Mais chaque fois son visage se ternit une fraction de seconde lorsque l’image de cet être perdu traverse son esprit, son cœur se serrant légèrement, désireux de retrouver les siens, mais les siens du passé. Il reprend toutefois rapidement une certaine vivacité, amusé par le discours de la jeune femme. Il est tellement absorbé par les dires de la jeune femme qu’il en oublie le reste, surpris de découvrir une plage, au bout de cette route. Timidement, Hyeon hôte ses chaussures pour laisser ses pieds se glisser dans le sable, sentant du bout de ses doigts la chaleur du sable. Tel un enfant il se met à courir jusqu’à l’eau, plongeant ses pieds à l’intérieur de la mer, sourire aux lèvres. Il prend alors une grande inspiration, faisant le plein de bonnes ondes, puisant une énergie nouvelle, lui permettant de vaincre ce monde douteux. Regardant l’horizon, il se met alors à penser à son futur, à l’avenir, et se tourne vers Hera pour contempler ce qui semble être son devenir. Il lui fait alors signe de s’approcher, tenant fermement sa main pour ne plus la lâcher, jetant par la même occasion quelques gouttes d’eau sur sa bien-aimée. Hyeon se sent bien ici, et souhaiterait y rester, pour conserver cette perpétuelle insouciance et ce bonheur inconditionnel, cette plénitude. Il n’a plus envie de rentrer à Séoul, il ne veut pas reprendre le cours de sa vie, si tracassante soit-elle. Il veut rester ainsi et à jamais. Mais il est temps d’aller prendre le déjeuner en compagnie de sa charmante partenaire de route. Après le repas, Hera lui fait part de son désir de l’amener au port, qu’il puisse avoir une idée des nombreux échanges et de l’importance du port ici, ce qu’il accepte volontiers, se disant que cela ne peut que lui servir plus tard pour plaire à son beau-père. Malheureusement l’idée de Hera sombre dans l’impossible à cause de la venue soudaine d’une pluie imprévue, les obligeant à faire demi-tour, trouvant assez rapidement un taxi. Quelle douche froide mais toute bonne chose a une fin, pour son plus grand regret. Ils arrivent donc trempés jusqu’aux os dans la demeure, Hyeon n’appréciant guère cette sensation particulière. S’énervant presque contre cette pluie, il s’adoucit vite lorsqu’on vient immédiatement à eux, les essuyant sans qu’ils n’aient le temps de protester. De nature à se laisser faire et étant habitué à ce genre de comportement, Hyeon ne prête pas attention à la situation paraissant quelque peu . . . émoustillante. Mais lorsqu’il voit la réaction de sa bien-aimée, il ne peut s’empêcher de prendre très au sérieux cette situation, un sourire espiègle aux lèvres. Il réalise alors l’état dans lequel ils sont, sentant une soudaine chaleur l’envahir. Certes ils se sont déjà vus mouillés jusqu’aux os, mais la situation prêtait à ce qu’ils le soient, et cette fois-ci, il y a comme une sorte d’interdit, de danger. Son corps ne peut que réagir lorsqu’elle passe la serviette sur lui, la fixant de manière profonde. Sa main ne peut s’empêcher de s’arrêter sur celle de sa bien-aimée, y laissant une timide et rapide trace du bout de ses lèvres. « Ne t’en inquiète pas plus. Ce sont des choses qui peuvent arriver. Le temps est incertain et . . . », il n’a pas le temps de finir sa phrase que l’homme de tout à l’heure pose sur Hera une serviette sèche, semblant mieux prendre soin d’elle que lui-même. D’un geste vif, il retire sa main de l’épaule de sa bien-aimée, « c’est aimable de votre part. Et vous avez bien raison de la rappeler à l’ordre. Elle ne doit pas délaisser sa santé. Mais je pense être en capacité de m’en occuper. Merci bien ». Il finit ses mots d’un ton tranchant, prenant Hera par les épaules, l’amenant dans un endroit chaud, l’obligeant à s’asseoir dans un fauteuil, prenant alors la serviette entre ses mains pour la sécher à son tour. Il ébouriffe légèrement ses cheveux, s’amusant à lui faire une coiffure désastreuse. « C’est frustrant à quel point même ainsi tu restes la plus belle ». Il se penche alors soudainement vers elle, approchant leurs deux visages, un sourire aux lèvres. Il déplace doucement sa mèche derrière son oreille, la contemplant encore et encore, jusqu’à poser ses lèvres contre les siennes. Un goût sucré et salé parvient jusqu’à celles-ci, les rendant encore plus goûteuses et attirantes. Il ne préfère néanmoins pas trop prolonger ce baiser, se sentant observer, ses valeurs coréennes refaisant rapidement surface. « Vas donc te changer avant que tu ne tombes malade. Je n’aimerai pas ne plus pouvoir échanger quelques baisers à cause d’une potentielle grippe ». Il s’en va alors prendre un nouveau vêtement pour le reste de la journée, retrouvant un peu de chaleur.
Il revient muni d’un vêtement sec, s’installant dans le salon, regardant par la vitre, obnubilé par la pluie qui s’abat sur la ville. Il apprécierait presque la pluie, lui qui d’ordinaire déteste ça. Il trouve cela reposant et agréable, d’être au chaud surtout et en compagnie de sa bien-aimée. Certes cela ternit un peu à leur journée qui s’annonçait pourtant agréable mais il est certain que Hera a des ressources cachées au sein de sa demeure et qu’il est possible d’y rester toute une journée. Du moins il l’espère. Lorsqu’elle le rejoint, il s’approche doucement d’elle, déposant délicatement ses mains sur ses épaules, la couvant d’un amour inconditionnel. « J’espère que tu n’es pas trop triste d’être coincée chez toi à cause de cette pluie diluvienne ? ça n’a pas trop brisé tes projets ? ». Il se soucie tout de même de sa potentielle inquiétude vis-à-vis de ses projets qui tombent à l’eau, « je suis certain que tu as bien d’autres choses à me montrer, au sein même de ta sublime et grande demeure ». Il sourit doucement et a une soudaine idée qui lui traverse l’esprit mais ne sait pas si elle va l’accepter. Ça peut paraître quelque peu étrange d’agir de la manière à laquelle il pense, toutefois il sait que c’est quelque chose de banal au sein des couples, d’où son désir de faire quelque chose pour elle. Il la prend alors par les épaules, sans même lui dire l’idée à laquelle il pense et l’amène jusqu’au salon pour l’installer sur le fauteuil. « Tu ne vas peut-être pas apprécier ce que je vais faire mais j’ai . . . envie d’essayer. Je ne pense pas être très doué et ça sera mon premier essai mais je veux quand même le faire ». Il l‘allonge sur le siège et se met près d’elle, déposant ses pieds sur ses jambes, enlevant ses chaussures et commençant à les masser. Au début, il est tout intimidé et ne parvient pas à réellement faire quelque chose avec ses doigts mais au fil des secondes, il finit par maitriser un peu mieux sa séance. « Détends-toi, je vais essayer de te masser. Je commence par les pieds et je te fais les épaules après si tu veux ». C’est un peu gênant pour lui de faire ça mais il veut vraiment l’aider à se détendre et parce qu’il sait que c’est quelque chose de banal après un certain temps de relation. . . . Après cette séance ils finissent par s’endormir sur le canapé, une petite heure.

C’est Hyeon qui se réveille le premier, déposant délicatement ses lèvres contre les paupières de sa bien-aimée pour la réveiller en douceur. La pluie s’étant arrêtée, il propose d’aller voir le fameux port pour apercevoir l’ampleur du travail de son père, se sentant encore plus investi dans sa vie et surtout dans sa famille ; A peine sont-ils arrivés qu’elle lui explique les diverses informations à savoir sur ce fameux port qui donne des étoiles dans les yeux du jeune homme. Il se sent presque petit devant autant d’ampleur et souhaite arriver au même stade que celui-ci pour mériter la main de sa fille. Il ne dit pas vouloir voler plus haut, il veut juste mériter d’être au côté de sa fille, être l’homme attendu de la famille. C’est tout. Tout en marchant le long du port, Hyeon tient fermement la main de Hera, craignant de s’en séparer. « En voyant tout ça j’espère être un jour à la hauteur de ta famille. Je sais que pour ma famille tu l’es, mais pour la tienne, j’en doute. Je ferai néanmoins tout ce qu’il faut pour y arriver, je te le promets » et sur ces mots il pose ses lèvres sur les siennes, lui annonçant alors que pour ce soir, il prend les rênes de la soirée. C’est lui, ce soir, choisit le restaurant, parce qu’il a une surprise. Du moins il espère qu’elle sera surprise.


- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Dim 8 Oct - 11:07
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Mal avisé de s’oser à plaisanter à l’heure où les esprits à peine commençaient à se réveiller, même si la demoiselle semblait déjà fort vive et malicieuse de si bon matin. Il pourrait s’en targuer, l’homme qu’entre ses cuisses en l’instant présent elle chevauchait, d’avoir été érigé à l’intouchable statut d’être aimé. Pour s’oser à offenser sa susceptibilité dès les premiers mois de la journée échangée, son courroux, il avait toute chance de s’attirer. Certes, il ne pouvait se douter de la suite des festivités, sinon, il aurait su malgré particulièrement mal venu et risqué de la contrarier juste avant de rendre visite aux prédateurs à la peau écailles et à la mâchoire démesurée. Un malencontreux croche-pied était si vite arrivé… Bien que sa culpabilité n’ait jamais été prouvée ! D’ailleurs, ce fut à la suite de ce regrettable accident que le soigneur employé par son père avait changé. Que le jeune homme qu’ils rencontrèrent dans l’enclos fit aussi son entrée dans les logements pour domestique de cet incroyable hôtel particulier des temps modernes, ultra-moderne tout en conservant quelques inspirations d’antan. Hyeon l’avait donc échappé bel. Grâce à l’humeur bien trop douce de la singapourienne pour qu’elle laisse quelques piques lui gâcher durablement son bonheur. Elle se retint de lui rétorquer que peut-être le préférait-elle quand il restait sérieux et ennuyant. Cependant, si sa langue s’exprimait parfois trop vite, elle eut le bon sens de se douter que pareils mots résonneraient trop puissamment dans l’esprit de Hyeon. Elle n’aimait pas qu’il se moque d’elle, mais elle aimait le sentir plus épanoui, peut-être même véritablement heureux. S’il commençait à prendre l’envie de s’amuser, alors apprenait-il à se lâcher un peu ? Respirer la vie à plein poumon, à l’instar de l’air du large face auquel il sembla s’offrir bras grands ouverts quelques heures plus tard. Elle l’observait, un peu en retrait. Sur ses lèvres, un sourire s’épanouissait tandis qu’il lui semblait le découvrir. À nouveau. Cet homme qui était venu lui demander si froidement de se tenir à ses côtés, n’avait de cesse de changer. Elle se souvint de leur rencontre d’enfance. Sur la silhouette du pianiste se calquait celle du petit garçon qu’il avait été. Celui que déjà, elle avait aimé, sans l’avoir jamais vraiment oublié. Une pensée se mit à éclore dans son esprit. De chacune de leurs rencontres passés, elles s’étaient toujours produites ici, en cette terre de Singapour. Hera n’avait jamais, jusqu’à quelques mois auparavant, connu le Hyeon de Séoul, et il y était vrai que la différence lui semblait assez frappe. Même si le virtuose venu jouer du piano pour l’anniversaire de ses treize ans s’en rapprochait un peu plus. Il y aurait-il un ingrédient secret dans l’air qui le rendrait plus vivant ? Elle se le demanda, contemplant le spectacle d’un être heureux. S’il appréciait, s’il aimait la vie ici et les trésors, produits de l’homme ou de la nature, dont regorgeait cette cité, alors elle espérait. Elle espérait qu’il s’enthousiasme à l’idée d’y emménager à ses côtés. Elle comprenait l’appréhension de quitter sa nation, les difficultés de s’intégrer, l’éloignement des proches. Elle comprenait car elle connaissait. Elle l’avait vécu, du départ de ses aînés pour la Corée, puis le Canada, à son exil à la Yonsei en passant par son année à Cambridge. Ensemble, ils pourraient avoir, en la Cité du Lion, une superbe maison. Une vie rêvée conjuguée à deux. Une vie de couple avec pour animal de compagnie principal, un magnifique python qu’elle lui aurait offert. Si elle avait saisi sa volonté de plaisanter sur le sujet, il lui avait tendu une perche à laquelle il lui serait probablement difficile de résister. De toute façon, obligatoirement, plus tard, à nouveau Hera aurait son propre serpent. Peut-être vivrait-il en verrière par compromis avec son mari, mais impossible qu’elle renonce à tel animal de compagnie. Sans doute alors, se maudirait-il longtemps pour sa plaisanterie dont il n’avait pas mesuré toute la vérité. D’un signe, l’homme l’appela à le rejoindre. Souriant de plus bel, elle l’imita quelques instants auparavant s’empressant s’approcher en quelques foulés. Sa main au creux de la sienne, signe de leur union, de la fusion de leurs âmes destinées, Hera ne prononça mot. Ces instants n’en avaient pas besoin. Ils se partageaient en silence. S’appréciaient par la beauté du paysage, la magie inexplicable du souffle marin et surtout, à travers le dialogue silencieux des regards croisés. Aux gouttes qu’elle reçut, après un léger éclat de voix amusé spontané, Hera feignit la contrariété. Ce ne fut que pour mieux lui rendre la pareille, sans surenchère. Grisée, une fois la plage remontée, prêts à prendre chemin pour se restaurer, au détour d’un arbre, Hera attira Hyeon. À l’abri des regards cachés, ses bras autour de son cou, elle se nourrit de lui avec appétit dans un baiser passionné. Cette envie qui l’avait prise alors que les vagues chatouillaient encore leurs orteils, si aussi exposés, elle l’avait refréné, la jeune femme n’aurait pu attendre d’être rentrée pour l’assouvir. Ce fut comme la conclusion de cette première escapade avant qu’ils ne tournent définitivement le dos au rivage. Cette plage n’avait jamais été sa préférée mais peut-être qu’à présent, elle le serait, car chaque fois que Hera y reviendrait, elle se souviendrait…

À défaut de s’être souvenue des facéties de la pluie, comme elles étaient rituelles à cette latitude frôlant l’équateur. Si elle n’avait pas comme telle omission, ils seraient en cet instant, détrempés de la tête au pied, ruisselant à grosses gouttes dans le hall de sa maison. Elle n’aurait pas à se sentir désolée, après une pointe de possessivité à la seule vue d’une autre femme l’approchante, en proie à l’inquiétude qu’il prenne froid. Son dernier souhait serait bien que leur séjour s’écourte pour cause de fièvre indésirable ou que son petit ami en rentre au pays avec ces microbes en guise d’ultimes souvenirs. Concentrée sur son ouvrage, elle ne remarqua l’intensité de son regard posé sur elle. Ce fut seulement à la rencontre de leurs iris qu’elle en prit conscience. Ensorcelée, elle s’y plongeait. Touché de sa main sur le dos de la sienne, un léger sursaut la prit. Imperceptiblement, à la caresse de ses mains, elle frémit. Puis, l’intervention d’un indésirable interrompit le sortilège. Hera sentit l’hostilité froide et soudaine de Hyeon, dans son geste et dans sa voix. Éduqué ainsi, le jeune employé n’osa bien évidemment pas rétorquer. Quant à la maitresse de maison, elle fut vaguement troublée. Entre la défense de Hyeon, comme si elle redoutait qu’il ait pris ces mots pour des reproches quant à son attitude vis à vis d’elle, quant à une absence de prévenance infondée. C’était elle la première fautive et de plus, la jeune femme ne lui permettait guère de la couver. Se laisser chouchouter, protéger, restait l’une des barrières qui lui était difficile de faire tomber. Elle apprenait, elle aussi. D’ailleurs, elle se laissa faire lorsqu’il la prit par les épaules pour l’éloigner de cet employé à l’égard duquel, Hera crut déceler, peut-être, une pointe de jalousie ? Que Hyeon puisse l’être, donc la considérer comme sienne en conséquence qu’il l’aime, l’émoustilla quelque peu. Petit sourire à demi caché aux coins de ses lèvres, sa frimousse se fit en revanche plus boudeuse lorsqu’aux mouvements de ses bras, elle comprit qu’au lieu de l’essuyer, il s’appliquait bien davantage à l’ébouriffer. Trouvait-il son bonheur dans sa laideur puisque son apparence semblait être l’objet de prédilection de ses élans d’humour ? Mais il se rattrapait. Il s’améliorait, indéniablement. Puisqu’après avoir trouver plaisir à ses dépends, il sut prononcer le compliment pour l’émouvoir. Cependant, Hera n’eut le temps de formuler la moindre réponse, ni même ne serait-ce que d’entrouvrir ses lèvres, lorsqu’elle le vit fondre sur elle, dans un basculement glissé. Leurs visages rapprochés, la bouche en suspendu, elle dut cligner des yeux pour s’assurer de ne pas loucher à rencontrer ainsi son regard fixé dans une telle proximité. Doux émoi frétillant au touché de ses doigts sur cette mèche de cheveux, effleura inéluctablement la chair de sa joue et son oreille. Créature suspendue au regard de son prédateur, le coeur palpitant, elle attend. Elle ne sait ce qu’elle espère, mais elle attend, jusqu’à recevoir un baiser du prince charmant. Son corps tressaillit, légèrement. Sur ses yeux ses paupières se déposèrent, éveillant la force de ses autres sens. Elle savoura le goût de ce baiser. La texture de ses lèvres possédant les siennes, le foyer dans son âme qui s’embrasa, quand le contact se rompit, elles lui laissèrent un sentiment d’inassouvi. Elle n’avait jamais eu pour habitude de prêter attention aux domestiques de la maison. Ils faisaient offices de meubles et par conséquent, leur présence n’affectait que très peu son comportement. Mais pour Hyeon, ils représentaient avant tout des étrangers, dont un tout à fait à même de les observer. Le bout d ses doigts se déposant sur ses propres lèvres dans un infime effleurement, elle obtempéra, tournant les talons docilement, disparaissant en chérissant le souvenir de ce touché.

Incontournable dilemme de s’effacer pour se changer, choisir comment s’arranger sans le faire attendre indéfiniment. Des vêtements secs, élégante petite robe légère de l’été annuel, ses cheveux expressément séchés et peigné, devant lui, elle réapparut. Aussi sûre de sa beauté que chaque fois un soupçon intimidée de ne pas parvenir à lui faire l’effet escompté. Qu’à chaque fois que ses yeux se posaient sur elle, le pianiste puisse se ravir de la savoir sienne. Tout comme, elle se sentait fière et ô combien chanceuse dès qu’elle le regardait. Ses iris néanmoins s’en détournèrent. Un regard par-delà les vitres des grandes fenêtres où les gouttes tombait à seau. Un sentiment de plénitude, la beauté du paysage, par temps de soleil ou de pluie, Singapour et sa végétation respirait la vie. Alors, à sa question, elle ne put que reporter son attention sur lui. Tendre sourire apaisé, elle lui répondit :
« Je suis chez moi, dans cette maison qui m’a manqué, et avec toi, alors comment pourrais-je ne pas être heureuse ? »
Comme pour lui assurer sa sincérité. D’un pas, elle se rapprocha. Sur la pointe des pieds, elle se hissa, et du bouton de ses lèvres, sur sa joue un baiser, elle déposa. Se reculant, une expression rayonnante irradiait de son visage. D’un ton enjoué, elle ajouta :
« Et puis, les averses torrentielles font aussi partie de la vie à Singapour ! »
Hera réfléchissait déjà aux nombreuses activités auxquelles ils pourraient s’adonner pour s’occuper le temps que la pluie cesse. Son père avait de nombreuses collections diverses qu’elle pourrait lui présenter. Bien évidemment, il avait aussi d’autres serpents, sous verre eux, mais à l’instar des crocodiles ou même de la quête d’Apophis, la jeune femme se doutait bien que cela ne serait du goût de son petit ami. Les aquarium en revanche pourraient peut-être davantage lui ravir les yeux. Il y avait la salle de projection cinéma où elle lui avait offert ses présents la veille. Vraiment, il y avait à faire entre ces murs. Cependant, il la surprit en prenant finalement la situation en main. Parce qu’étonnée et curieuse, Hera ne résista pas lorsqu’il la fit s’asseoir. Et ses propos la rendirent de plus en plus interrogative. Son coeur à l’affût, ce fut le rouge qui lui gagna les joues lorsqu’elle comprit le fond de son intention. Sa bouche s’entrouvrit instinctivement :
« Hyeon… Att… »
Mais le jeune homme investit dans son élan, elle n’osa pas trop l’interrompre. Pourtant, sa gêne fut extrême. La manque d’aisance et d’habitude du pianiste ne furent pas les principales causes de son absence de décontraction, juste… Elle se sentait gênée. D’une part, les pieds étaient une partie du corps qui… n’avait rien de beau, rien d’attirant. De surcroit, elle avait l’impression de le voir se rabaisser. Étrangement, elle qui dominait si fièrement le monde ne put s’accommoder de cette idée. Alors, après un court moment, elle ne tarda pas à lui proposer de passer à l’étape suivante.
« Les épaules… je préférerai qu’on passe aux épaules si tu veux bien. »
Se rasseyant sur le sofa, elle lui déroba doucement ses pieds. Puis, le port noble, elle pivota pour lui tourner légèrement le dos. De ses doigts, elle fit glisser lentement la fermeture éclaire arrière, de quelques centimètres, s’arrêtant un peu en-dessous des agrafes de son soutien gorge, afin de pouvoir dégager le tissu de ses épaules. Dénudés, le massage seraient plus à même de les pénétrer. Cette fois, elle put bien davantage en apprécier les biens faits, cambrant légèrement le dos lorsque ses doigts dénouèrent la base de sa nuque. Quelques soupirs d’aise, de la barrière de ses lèvres s’échappèrent. Toutes les bonnes choses ont une fin alors, celle-ci aussi. Cependant, rien ne stipulait qu’elle ne pouvait s’en suivre d’une autre. Détendue, et par l’atmosphère, et par ses mains, son esprit semblait presque flotter sur un nuage de sommeil. Doucement, elle s’étendit et lui adressa un signe pour l’inviter à l’imiter :
« Allonge-toi à côté de moi… »
Murmure tendre, elle le contempla. Lentement, ses paupières se baissèrent. Entre ses lèvres tendrement étirées, elle ajouta :
« La prochaine fois, c’est moi qui te masserait… Et dès que tu en auras besoin dans les moments difficiles, de fatigue ou de tensions… »
Et le sommeil l’emporta. Ce ne fut qu’une heure plus tard, que la caresse d’un papillon sur la chair de ses paupières vint l’extirper des bras de Morphée. Au final, la pluie leur avait permis de s’accorder et d’apprécier un moment de répit simple mais plein de tendresse.

Le soleil régnait à nouveau en souverain impérial dans le ciel bleu, néanmoins, l’air restait imprégné d’une brise humide. Moins suffocante que d’accoutumée, plus fraîche, plus douce. Le sol regorgeait encore de fins films d’eau le recouvrant de-ci de-là. Les parfums de la nature n’en furent que d’autant plus exaltés. Ceux du paysage créé par l’homme aussi, à l’instar du port démentiel qui se dévoilait devant eux. Hera fit découvrir cet univers que l’industrie portuaire et navale totalement inconnue à son petit ami. Sans s’éterniser dans une balade monocorde, elle l’emmena néanmoins à l’entrée du labyrinthe des conteneurs. La vue n’avait certes rien de poétique, mais c’était pour qu’il se rende compte des véritables mesures titanesques de tout ceci. La taille des conteneurs qui s’étendaient sur des kilomètres, superposé. L’ampleur des bateaux aussi ou comment se sentir fourmi dans un monde de géant. Indiscutablement, de ce lieu émanait un sentiment de puissance. Son père demeurait à ses yeux, un roi des mers. Puis, pour un meilleur aperçu global, elle l’emmena sur une colline non loin de là, surplombant le port et offrant ainsi une vue sur sa quasi totalité. Leurs mains ne s’étaient pas lâchés. Hyeon l’ignorait sans doute, mais ainsi, il prenait une place d’autant plus officielle dans sa vie, car tous les cadres supérieurs se devaient de connaitre au moins le nom et le visage de la demoiselle, la fille du Président Zhang. En conséquence, toutes leurs curiosités et politesses s’étaient reportées sur le jeune homme. Lui qui serait leur futur grand patron ? Si le pianiste n’avait probablement pas mesuré tout ceci, vraisemblablement, il n’avait pas été insensible à l’ampleur induite par le fait de devenir son fiancé, son mari. À son inquiétude, ses yeux admirant le port se reportèrent sur lui. Tendrement, elle lui sourit.
« Ne t’en fais, tu y parviendras. Moi, je n’en doute pas. J’ai foi en toi et tes capacités à les convaincre de t’apprécier. »
De l’alcôve de sa main, ses doigts elle libéra afin de les joindre tous les dix autour de la précieuse main du pianiste, la couvant de ses yeux.
« Mon père saura te reconnaitre à ta juste valeur. Il te laissera faire tes preuves sans essayer de te piéger. »
Ses iris remontèrent jusqu’aux siennes afin qu’il puisse y lire toute l’assurance et la confiance qu’elle ressentait à ce sujet. Une petite moue vint ensuite se dessiner sur ses lèvres.
« Ma mère… Elle finira bien par se faire une raison que je n’épouserais pas le fils de Nizam, et elle ne pourra garder les yeux fermés sur tes charmes indéniables. »
Alors, souriant de plus bel, la paume d’une main elle vint déposer sur la joue de Hyeon. Ce n’était qu’obstination de la part de sa mère car assurément, elle ne trouverait rien de concret à lui reprocher. La seule chose qui pouvait jouer en sa défaveur serait ses manières flouant la sincérité de ses sentiments, mais à présent Hera n’en éprouvait plus le moindre doute. Elle les savait vrais.
« Quant à mes grands-parents… Hum… Dans les histoires familiales, mon grand-père se contente souvent de suivre le sens du vent. Et puis, de toute façon, je reste sa petite fille chérie préférée. Il ne saurait me refuser d’accepter celui que j’ai choisi d’aimer. »
Une infime caresse avant que ses doigts ne s’ôtent de son visage, un recul et un air sérieux avant de se dérider à nouveau, espiègle :
« Ma grand-mère… Si tu arrives à lui plaire, alors il faudra que tu me donnes le secret de ta recette car moi-même, je ne suis jamais parvenue à la satisfaire ! »
Puis, elle se retourna à nouveau vers l’immensité du port, prolongé par l’infini de l’océan se confondant avec le ciel au bout de l’horizon. Oui, tout ceci leur appartiendrait un jour. Oui, c’était un trésor de richesse et d’influence que nombres convoitaient. Les parents de Hyeon ne faisaient pas exception. Cependant, cela pouvait être aussi un fardeau pour celui qui ne l’aurait pas désiré. Hyeon a suivi les demandes de ses parents. Il s’est employé à la fréquenter. Il s’est incliné à la perspective de l’épouser, mais outre les sentiments entre deux individus, a-t-il seulement considéré ce que cela représentait ? Les conséquences ? Qu’en était-il de son avenir ? Une question pointa alors dans l’esprit de la jeune femme. Elle se dessina sur ses lèvres et s’entonna de sa voix :
« Hyeon, aimes-tu vraiment ta carrière de pianiste ? »
L’éclat de ses yeux, les traits de son visage témoignaient de l’extrême sincérité de son interrogation. Elle se demandait tout autant s’il pourrait y renoncer un jour – bien qu’en aucune façon leur mariage ne serait synonyme d’un arrêt direct de sa carrière, son père ne prendrait pas sa retraite avant nombres d’années – que s’il en était vraiment heureux dans le présent ? Etait-ce encore là son choix ou l’un de ses parents ? A quel point aimait-il sa vie de musicien renommé ? Désormais, pour cette fin de journée, elle s’en remettait à ses mots, à sa réponse, ainsi qu’à ses gestes et ses choix. Puisqu’il semblait vouloir prendre le contrôle du pas dans la danse, bien inhabituel pour l’un comme pour l’autre  – du moins dans le fait que face à Hera, il paraissait vite perdre de son assurance dans ses entreprises coutumières avec la gente féminine –, la singapourienne s’y plierait. Elle le laisserait faire et tâcherait de lutte avec sa propre nature directive.


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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mar 10 Oct - 19:26
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Jour 2 ~ Il sourit tendrement à l’écoute des paroles de la jeune femme, se sentant rassuré de la savoir heureuse, du moins d’après ses mots. Il la fixe quelques secondes, observant la lueur dans ses yeux car il le sait, c’est au travers du regard que l’on sait si une personne est heureuse ou non. Le regard ne peut le maquiller. Il esquisse un fin sourire, caressant délicatement sa chevelure, son cœur rempli d’un certain bien être, goûtant de nouveau à la douceur de ses lèvres, scellant ainsi leur bonheur commun. « Il parait que le bonheur, c'est de continuer à désirer ce qu'on possède », tout en énonçant une telle citation il la fixe intensément, ses yeux reflétant sa sincérité. Désormais qu’il la possède il ne peut que désirer plus et de toujours la posséder. C’est ce qui va maintenir son bonheur et bien plus encore. Il regarde ensuite au travers de la vitre la pluie qui s’abat sur Singapour découvrant sous un nouveau jour cette ville qui s’illuminait toujours jusqu’à aujourd’hui. Néanmoins, la pluie ne le dérange guère, du moment qu’ils sont tous les deux à l’abri, au chaud. Il apprécie même le bruit de la pluie et se sent souvent apaisé par celle-ci. Il y a comme un appel, mais aussi une certaine nostalgie qui se dégage chaque fois que la pluie tombe. Et c’est donc sous cette pluie torrentielle qu’il se décide à prendre les devants, initiant alors la prochaine activité. C’est assez étrange, certes, de prendre une telle initiative mais il ne veut pas de barrière entre elle et lui, il veut que les choses se fassent naturellement, tel un véritable couple. Il souhaite faire ce que les autres hommes font à leur bien-aimée, sans pour autant trop la perturber. Il est vrai que venant de lui, c’est assez surprenant, voir même incommodant, mais c’est ce qu’il veut et il veut surtout prouver à Hera qu’il peut la surprenante. Ce qu’il parvient plus ou moins à faire, peut-être même trop puisqu’elle ne semble pas totalement détendue. Mais peut-être est-ce aussi l’endroit qu’il a choisi pour la masser. Il n’a pas forcément pensé à la gêne que cela pouvait occasionner, voulant simplement bien faire, mais surtout pour enlever encore ces quelques barrières qui les maintiennent à distance. Le faire à un endroit peu agréable et peu commun était son but pour qu’elle puisse se sentir à l’aise, quelle que soit la situation. Hera change toutefois, après quelques minutes, de position, lui proposant alors son épaule. Il hésite quelques secondes, gêné par cette zone dénudée. Il avale difficilement sa salive, ses joues prenant une légère teinte, mais il finit par se lancer, touchant du bout de ses doigts la peau soyeuse de la jeune femme. De nouveau il ressent un frisson particulier qu’il tente de chasser au plus vite pour ne pas céder à la moindre tentation, à la moindre faiblesse. Parce qu’un homme qui n’a pas peur de coucher avec une femme n’est pas véritablement amoureux. Il continue à caresser la peau de sa bien-aimée, doucement, devenant de moins en moins gêné par cette proximité et cette ambiance si tendue. Il finit par s’arrêter, déposant à la fin un rapide baiser sur le dos de la jeune femme, poussé par son intuition, se redressant rapidement ensuite, les mains légèrement moites. Elle lui propose ensuite de s’allonger à ses côtés, ce qu’il fait immédiatement, profitant de cette courte sieste pour la prendre dans ses bras, comme désireux de la protéger de tout danger. Il hoche simplement de la tête lorsqu’elle lui propose de lui faire, une autre fois, un massage à son tour, fermant doucement les yeux, s’endormant dans les bras de sa bien-aimée, oubliant les alentours, oubliant tout, sauf elle.
Après cette courte mais réparatrice sieste, ils s’en vont voir l’ampleur de la puissance du père de Hera, Hyeon se sentant alors minuscule face à tant de puissance, et se sentant, surtout, impuissant, incapable. Pourtant Hyeon n’est pas de ce qui se laisse facilement démonter par tant de richesse, mais aujourd’hui est différent puisqu’il s’agit quand même de la puissance de son futur beau-père. Il veut être à la hauteur de son beau-père, se sentir capable d’être aux côtés de la jeune Zhang. C’est pour lui un incontournable. Il ne suffit pas d’avoir que le cœur de sa princesse, il faut aussi avoir le cœur de tout son environnement, et c’est son objectif futur. Il le sait, il doit montrer ses capacités, même s’il n’en doute pas tant que ça. Il inspire profondément lorsqu’elle tente de le rassurer, en lui donnant une certaine énergie, lui précisant qu’elle croit en lui. Il sait qu’il a encore du chemin et qu’il en faut du temps, mais après tout c’est normal. Il doit avancer, pas à pas. Et il sait qu’aux côtés de Hera il va pouvoir démontrer qui il est vraiment. Il n’a aucune crainte là-dessus du moment qu’elle soit là pour l’épauler. Il sait que le plus difficile reste sa mère et qu’elle a encore quelques réticences à son égard, ce qui est tout à fait légitime au vu de la première raison de son approche. Il sent toutefois une grande pression sur ses épaules lorsqu’elle évoque un à un sa famille, lui précisant qui seront les plus difficiles à convaincre. Est-il réellement capable de surmonter toute sa famille ? A-t-il les cartes en main pour devenir le parfait gendre tant attendu de sa famille ? Il ne le sait pas, pas encore du moins, mais il apprendra, doucement. Et alors qu’il se sent déjà quelque peu angoissé elle lui pose la question ultime, lui faisant perdre quelques secondes la notion du temps. On ne lui a jamais posé la question, du moins pas directement, et il en est quelque peu perturbé. Il ne saurait pas répondre car il ne sait lui-même pas. Il ne sait pas s’il apprécie réellement sa carrière de pianiste ou si c’est juste par habitude qu’il l’apprécie. Est-ce qu’il souhaite continuer dans le futur, voir sur plusieurs années ? Il ne sait pas. Mais la musique l’a toujours accompagné, elle a toujours été l’une de ses seules amies, fidèle à lui. Elle a su l’aider dans les moments les plus difficiles, elle lui a permis de s’évader et d’extérioriser toute cette tension, ses maux, ses émotions. Alors il ne sait pas. Il ne parvient pas à lui répondre, à trouver les mots pour y répondre. Pourtant la question n’est pas si difficile que ça mais à ses yeux elle l’est. Il a, de plus, l’impression qu’elle lui demande surtout s’il est capable d’abandonner sa carrière de pianiste et il ne sait pas. Il ne peut lui répondre aujourd’hui et sûrement pas demain. « Et bien . . . pour tout te dire . . . », il s’approche d’elle, regardant l’horizon, inspirant profondément, « je ne sais pas et je ne pense pas pouvoir le savoir encore. Lorsque j’étais petit je détestais le piano, me sentant priver d’une certaine liberté, obligé de suivre les instructions données par mes géniteurs ». Sa voix cesse quelques secondes, les souvenirs de ses premiers pas en tant que pianiste revenant à la surface, les heures de leçon devenant une torture à cette époque. « Mais désormais elle me permet de me libérer, elle est ma source d’inspiration, celle qui me permet de puiser dans l’imaginaire. J’ai fini par adapter la musique pour me satisfaire, j’ai fini par y prendre plaisir. Le piano fait partie désormais de ma vie, mais peut-être qu’un jour je pourrai m’en séparer. Pour le moment je ne pourrai te répondre et serai même tenté de te dire que oui je me vois continuer en tant que pianiste même à 70 ans, mais je sais pertinemment que le piano ne peut être ma destinée et qu’il ne peut durer dans le temps. Un jour j’y mettrai fin . . . lorsque je me sentirai capable de le faire . . . lorsque je serai totalement délivré de mes chaînes ». Et peut-être que cela va lui permettre de s’échapper de son passé, de tirer un véritable trait sur ce qui l’a tant retenu. Il sait qu’il doit un jour s’en séparer pour mieux se libérer. « Seul le temps pourra te répondre et surtout .  . . me répondre ». Il esquisse un sourire et lui propose alors de s’en aller vers sa ‘’surprise’’, ou du moins sa seule véritable initiative en termes d’activité pour le séjour. Une surprise qu’il espère inoubliable, ou plutôt marquante.  
Il lui prend la main, l’entrainant alors vers le taxi qu’il a commandé quelques minutes avant. A l’intérieur du taxi, il lui fait une requête, abordant alors un bandage jusqu’à ses yeux. Il souhaite lui bander quelques secondes les yeux, pour amener encore plus de surprise, du moins il l’espère. Il n’est pas très doué Hyeon pour ce genre de situation, il n’est pas très doué en romantisme et pourtant il souhaite réellement réussir sa surprise. Il souhaite l’éblouir. Il a tout préparé, et ce avant même d’être à Singapour. Il ne sait malheureusement pas si tout va se dérouler comme il le souhaite et surtout s’il va retrouver ses mots, les ayant conservés sur un vulgaire papier. Il se sent de plus en plus anxieux, encore plus lorsqu’ils arrivent au restaurant qu’il a réservé pour la soirée. Sa gorge se noue et son cœur ne cesse de battre à tout rompre contre sa poitrine, ses jambes devenant de plus en plus flasques. En est-il capable ? Peut-il la satisfaire comme elle le satisfait ? Va-t-il faire bien comme il l’imagine ? Et s’il se trompe dans les mots ? Et s’il se perd ? S’embrouille ? Il a peur, terriblement peur. Mais il essaye de ne pas le montrer et essaye de marcher avec une assurance, tenant fermement la main de sa bien-aimée pour pouvoir la guider. Lorsqu’ils rentrent dans le restaurant, vide de toute autre personne, Hyeon s’approche de son oreille pour lui murmurer quelques mots, « reste là, ne bouge surtout pas et n’enlève pas le bandage ». Les mains tremblantes il la laisse quelques secondes pour se rendre là où il doit être. Lorsqu’il est installé, il prend une profonde inspiration, et fait ensuite signe à l’un des serveurs qu’il puisse enlever le bandage de sa bien-aimée. Au moment où il le fait, les doigts du pianiste s’envolent sur le piano, installé à quelques mètres de la jeune femme, la laissant découvrir l’ambiance présente dans le restaurant. Le restaurant est vide à l’exception d’une table ornée d’un énorme bouquet de fleurs et d’une arche garnie de roses rouges face à la jeune femme. De l’arche jusqu’à la table s’étale un tapis rouge rempli de pétales de roses, entouré de petites lumières, la pièce étant plongée dans la pénombre et n’ayant comme luminosité que ces petits lampadaires. Quelques papillons phosphorescents se dessinent sur le plafond, laissant la nostalgie d’une enfance heureuse prendre place à l’ambiance. L’ambiance est digne de ces contes de fée ou de ces films romantiques, chaleureuse, romantique et protectrice. Au milieu de la salle, Hyeon est installé derrière un magnifique piano sur une estrade blanche, les notes de musique recouvrant la pièce. Il se met alors à chanter, pour la première fois, se laissant aller aux tonalités de la musique « nae maeum asinayo, nae nunmuri malhajanayo. . . ». Pendant qu’il joue et chante, Hyeon ferme les yeux, pensant alors à sa première rencontre avec la jeune femme, repensant à ce destin si surprenant. Il se revoit poser son premier regard sur la petite fille qu’elle était, il ressent de nouveau ce petit cœur qui s’était arrêté de battre à sa vue, il se revoit sourire en s’approchant d’elle. Il revoit sa main prendre la sienne, cette même main qui la tient encore aujourd’hui. Il se revoit quelques années plus tard à son anniversaire, la nervosité qu’il avait ressenti en la revoyant mais qu’il n’avait guère montré, se montrant même plutôt distant et froid. Il se revoit il y a peu, lui demandant de l’accompagner un temps, pour le plaisir de ses parents, et se voir changer au fil du temps, retrouvant les sentiments de l’enfance. Progressivement elle a touché son cœur, progressivement elle s’est immiscée dans sa vie, pour ne plus pouvoir en ressortir. Elle est désormais son bonheur. Les notes s’arrêtent en douceur, Hyeon se levant alors, prenant par la même occasion le bouquet de fleurs installé sur la table. De là, il s’approche d’elle, un sourire aux lèvres, une autre musique berçant la pièce. Il arrive en quelques secondes près d’elle, gardant une certaine distance, inspirant profondément, sortant alors le petit papier présent dans sa poche. Deux âmes sœurs, les yeux dans les yeux. Deux miroirs en face l'un de l'autre reflétant l'éternité. « Hera . . . . si je t’ai fait venir ici ce soir c’est dans le but de te dévoiler mon cœur. Il y a très longtemps une petite fille a touché mon cœur et malgré la distance, malgré les changements, cette petite fille est restée ancrer, quelque part, ici » dit-il en pointant du doigt l’emplacement de son cœur. « Cette petite fille a grandi et moi avec mais pour autant mes sentiments sont restés les mêmes, grandissant à leur tour ». Il regarde son papier, prêt à continuer, mais finit par le déchirer, trouvant cela stupide de se contenter de quelques notes écrites sur un papier. Il doit se laisser aller. Il doit ouvrir son cœur. « Je n’ai jamais ressenti ça pour personne Hera. Et je ne pense pas pouvoir ressentir une telle chose pour une autre femme que toi. Tu m’es nécessaire Hera, bien plus que tu ne sembles le penser. J’ai compris que certes dire je t’aime appartient à l’amour à l’état pur mais bien plus encore c’est ton sourire, ton bonheur, tes pleurs qui me font comprendre que c’est toi que j’aime. Au-delà de mon bonheur, le tien compte beaucoup plus. Tu es la celle qui puisse causer mon bonheur comme mon malheur, donner un sens à ma vie ou la détruire ». Il s’arrête quelques secondes, faisant un pas de plus, « ce soir, je ne suis pas très doué avec les mots, mais je veux que tu comprennes Hera que tu es bien plus qu’une simple petite amie, tu es ma destinée Hera. J'aime ton sourire qui éclaire ton visage et le son de ta voix qui fait vibrer mon coeur, comme le chant d'une sirène, ton regard si profond a pénétré mon âme, tes yeux pleins de lumière ont changé toute ma vie. Je t'aime ! même si hélas, je n'ai rien d'un beau prince charmant ». Son regard se plonge dans le sien tandis que ses mains tremblent légèrement. « Je t'aime Hera ! Ce mot-là bat dans mes veines, dans mes tempes et dans mon cœur en même temps que mon sang. Le jour où je cesserai de t'aimer, je cesserai de vivre. Mais tant que mon âme durera, elle continuera de t'aimer quelque part qu'elle soit, enfer ou paradis ». La musique change encore, le laissant s’approcher encore plus, tentant le bouquet de fleurs. Il prend alors délicatement la main de sa bien-aimée, la posant contre sa poitrine, « pose tes deux mains-là, sur mon cœur et sens comme il bat. Lui te dira mieux que moi l’amour intense que j’ai pour toi ». Son cœur bat à tout rompre contre sa poitrine car il s’apprête à faire sa demande, cette fameuse et véritable demande. Cela fait quelques temps qu’il réfléchit sur comment la formuler, comment faire de cette soirée une soirée parfaite, inoubliable. Il y a pensé, faisant parfois des insomnies, pour finalement ne trouver aucune réponse. Mais il est là aujourd’hui, face à elle, prêt à faire sa première demande, prêt à lui donner son cœur. « Je te demande d’être une partie de ma vie, d’être ma compagne à vie. Hera . . . », il racle sa gorge, et pose alors un genou au sol, sortant de son autre poche une petite boîte ornée, l’ouvrant alors pour laisser découvrir une magnifique bague ornée de diamants formant un papillon, « veux-tu . . . veux-tu bien être ma compagne ? ».

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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Mer 11 Oct - 21:31
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L’océan et l’immensité infini de l’horizon incarnaient le miroir de leurs souvenirs. Ceux des journées passées où ils se sont rencontrés, et surtout de ces deux jours partagés ensemble. La vue détenait l’étrange pouvoir d’éveiller les pensées, les sentiments. L’air marin serait-il emprunt du parfum de la nostalgie parfois ? Pourtant, ses regards en arrière, ne se faisaient sans un paisible sourire, tandis que son cœur se portait vers l’avant, l’avenir. A quoi ressemblerait-il ? Bien que semblant tout tracé, il regorgeait encore d’incertitudes, de surprises, que leurs jeunes âmes ne pouvaient anticiper. Même lorsqu’ils essayaient de se projeter, ils ne détenaient toutes les réponses. A l’instar de cette question qu’elle lui avait posé. Sans piège, ni intention cachée autre celle de suivre la voie d’un bonheur mutuel. Elle l’avait aimé, admiré pianiste. Qu’il le reste ou qu’il referme définitivement le couvercle de son clavier, pour elle, rien ne changerait. Elle le suivrait, l’accompagnerait s’il le fallait, s’il le souhaitait dans ses tournées. Elle le ferait même dès à présent, très volontairement, mais elle entretenait, le doute de le déranger. Etre un facteur d’anxiété plutôt que de sérénité. Alors, au fond de son cœur, elle espérait que le petit ornement à brocher sur sa veste de costume lui servait de soutien en son absence. Qu’il pouvait grâce à lui, sentir sa présence à ses côtés lors de chacune de ses représentations. Et qu’il en serait toujours ainsi. Qu’elle soit assise dans l’assemblée, ou loin de lui. Et s’il voulait être un autre homme, il le serait ! Elle n’en demeurerait pas moins sa femme. Les affaires de son père ? A leurs têtes, ils nommeraient un directeur s’il le fallait. Un pianiste aussi talentueux et renommé soit-il n’était effectivement pas le successeur attendu et espéré par des centaines, pour ne pas dire des milliers de salariés plus ou moins directement rattaché à l’empire du Président Zhang. Mais après tout, ses ainés n’avaient-ils pas choisi, et leurs conjoints et leurs carrières, sans se soucier des affaires ? Ils l’avaient abandonnée à son sort d’héritière principale qui devrait en subir les conséquences, mais assurément, la petite dernière ne s’avérait pas non plus la plus docile des quatre. Ses choix aussi, elle les affirmerait, même s’ils ne rentrerait pas parfaitement dans les cadres. A ses mots, elle prêta donc une oreille aussi attentive qu’attentionnée, ne cherchant nullement à l’interrompre, comprenant que ses instants de silence ne s’avéraient que courtes réflexions avant de reprendre, d’approfondir la réponse à une question à laquelle il ne semblait pas préparer, encore une fois. Sans émettre un son, sans un mot, juste par la tendresse de la caresse de ses mains autour de la sienne, et dans son regard levé sur lui, Hera lui fit comprendre qu’elle comprenait. Par le biais de son frère, elle avait appris la force d’exutoire de la musique. Tout comme la libératrice pouvait être rattachée à biens des maux. Il lui faudrait du temps, et sans doute se méprenait-il, elle n’attendait pas dans l’instant qu’il lui affirme pouvoir renoncer à tout pour elle. Non, ce n’était pas ce qu’elle désirait. Son souhait reposait simplement sur le fait qu’il trouve sa propre voie où s’épanouir, celle qui le rendrait heureux. Et par le langage des yeux, elle lui assura qu’elle serait là, toujours près de lui, le temps de la trouver… Puis, ce moment fut rompu par le soudain entrain de son petit ami. Surprise mais enjouée, elle se laissa entrainer sans résister.

Que Hyeon mène si soudainement la danse avait quelque chose de grisant. Et comme s’il ne la connaissait que trop bien, il lui liait les mains afin de l’empêcher de reprendre l’ascendant. Par le biais de ses yeux bandés, certes, elle ne pouvait reconnaitre la destination vers laquelle le taxi les emmenait mais surtout, elle se faisait bien vulnérable. Dépendante de lui pour guider jusqu’à ses pas une fois descendue du véhicule à l’intérieur duquel, durant le trajet, la singapourienne n’avait pu se retenir d’émettre nombres interrogations quant à savoir s’il était vraiment certain de ce qu’il faisait. Non pas qu’elle doutait de lui, cependant, d’eux deux, le sud-coréen n’était celui maitrisant les secrets de la Cité du Lion. Son manège s’agrémenta presque d’une pointe de cruauté lorsqu’il lui demanda d’attendre patiemment tandis que la curiosité la rongeait d’impatience. Délicieuse impatience… Mais douloureuse inflexion que celle de s’imposer de résister à l’envie de jeter un œil, discrètement en desserrant le bandeau sur ses yeux. Elle brûlait. Elle trépignait mais se disciplina. Il semblait avoir décuplé d’efforts, et d’autant plus parce qu’il s’agissait de Hyeon, elle se l’imaginait, lui et toutes ses hésitations dans la préparation de cette surprise encore mystérieuse. Néanmoins, il l’avait fait. Il avait entrepris de faire quelque chose pour la surprendre, sortir de l’ordinaire, vraisemblablement. Rien que cette pensée la touchait. Dire qu’elle était loin de pouvoir ne serait-ce qu’imaginer la suite…
Qui de ses yeux ou de ses oreilles furent les plus sublimés, lorsqu’enfin, le masque tomba ? Délice des oreilles né des doigts du pianiste sur son fidèle instrument, ensemble créateurs enchanteurs, le spectacle offert à sa vue fut plus qu’inattendu. Eblouie par ces fleurs, cette arche, comme une porte d’entrée sur le chemin du bonheur, il lui fallut plusieurs instants pour reconnaitre ce restaurant qui lui fut pourtant familier par le passé. La paume d’une main déposée sur son cœur, celui ne savait plus comment battre, semblable à une horloge qui s’emballe et ne se rappelle dans quel sens ses aiguilles devraient tourner. Emerveillée, elle admira le papillon immobile des papillons au plafond. Elle se jurerait pourtant pouvoir les voir danser au gré du vent, de leurs ailes porteuses des reflets de lumière lunaire. Elle se ravissait de cet endroit lorsqu’un son parvint à ses oreilles, stoppa instantanément et son cœur et son souffle. La voix de Hyeon, en accompagnement de son piano. Une main montée devant ses lèvres, les yeux brillants bordés de larmes, elle en écouta attentivement la moindre parole. En proie à un émoi sans égal, elle les reçut en plein cœur où elle les renferma précieusement. Elle ne pense à rien. A rien d’autre que lui qu’elle couve du regard et aux mots qu’il prononce. Avec la dernière note qui retombe, un sanglot, étouffé mais qui lui dérobe une première larme. Ses sœurs ne tarderaient pas à la suivre, dévalant ses joues tandis qu’à présent il se tenait devant elle. Derrière le bouquet de fleurs, elle tenta vainement de se dissimuler. Les larmes ravageant son visage allaient entacher le tableau. Au milieu de cet univers enchanté, elle allait lui paraître bien laide si elle continuait à pleurer. Bref salut, un léger rire lui échappa à le voir remballer son morceau de papier sur lequel il avait couché un élégant discours. Puis, il reprit. Il continua s’exprimant avec la sincérité de l’instant dotée pour force d’encore plus la subjuguer. Heureusement qu’elle n’avait pas à parler car la gorge nouée, elle n’y serait parvenue. Elle voudrait fondre, à chaque phrase où il poussait sa confession un peu loin. Ses larmes le faisaient pour elle. Elle prenait conscience de l’importance qu’il lui accordait. A quel point, il semblait reposer sur elle, mais autant qu’il souhaitait pouvoir être un soutien. Elle aurait pu vouloir fuir. Prendre peur face à l’ampleur, mais elle n’aurait été Hera. Elle eut le sentiment que là était sa place. Un pilier sur lequel fondé sa vie, cet avenir qui les attendait. Prendre entre les mains, le pinceau du destin. Elle tremblait, presque autant que lui lorsqu’il l’invita à prendre la mesure des battements de son cœur. Dans leur cacophonie, ils s’accordaient là encore. Difficile de cerner, lesquels des deux résonnaient le plus fort à ses tympans. Les mains moites, la renarde avait perdu tout sens de sa répartie. Lorsqu’elle le vit poser un genou à terre, son instinct lui dicta un léger mouvement de recul, incrédule, ébahie…

Sa demande résonna en écho dans son esprit. Durant plusieurs instants, ses yeux fixèrent la bague splendide ornée du symbole de leur amour, sans oser y toucher. Sa respiration coupée, elle déglutit pour délier ses cordes vocales. Ses premiers mots furent alors :
« Comment peux-tu poser la question… »
Puis, son regard se releva vers le visage du jeune homme, s’accrochant au sien, prenant conscience de l’absurdité, voire de la méprise potentielle de sa réponse des plus inadaptées, elle s’empressa de se corriger :
« Non ! Attends ! Je la refais ! »
Sa voix résonna alors avec plus d’éclat, recouvrant un peu de ses moyens bien qu’encore complètement bouleversée, d’ailleurs, lorsqu’elle formula franchement sa véritable réponse, son ton enjoué, ravi, exalté de bonheur trancha avec le torrent de larmes qui déferlaient de plus bel.
« Oui ! Oui, évidemment que je veux être ta moitié pour partager chaque jour de nos vies ensemble ! »
De légers sanglots poussaient encore son timbre dans des petites pointes aigues, mais malgré les perles de sels scintillantes, l’expression sur son visage ne laissait place au doute quant à sa joie incommensurable. Du bout de ses doigts, elle se saisit de l’écrin contenant la bague afin de pouvoir l’admirer de plus près, et surtout, de pouvoir légèrement dissimuler son visage ainsi baissé vers l’objet. Elle eut beau essuyer ses larmes d’un revers de main. Une nouvelle coula encore le long de l’arrête de son nez. Un léger soupir, rire étouffé, gêné, elle tenta de masquer. Elle murmura une plainte sur le ton de la plaisanterie :
« Aish… Tu m’as prise en traître ! »
Hera ne savait plus où se mettre, comment agir, comment réagir. Epoustouflée, il lui avait coupé tout instinct.
« Tu disais hier que j’en faisais trop, tu te moquais de moi alors que tu tramais une telle surprise ? » ajouta-t-elle toujours d’une voix timide, repensant aux mots de Hyeon la veille.
A sa propre surprise qu’elle lui avait préparé et qui finalement, lui paraissait bien fade en comparaison. L’avait-il tant remerciée sur le moment juste pour lui faire plaisir ? Pour ne pas la décevoir dans ses espoirs de le ravir ?
« Tu as soufflé toute mon assurance… »
Tâchant de se redresser, de reprendre un plus peu fière allure, elle prit une profonde inspiration. Ses yeux jusqu’aux siens, elle releva. Ses lèvres s’entrouvrirent, pour finalement abandonné dans un soupir de dépit amusé.
« J’en perds mes mots… »
Elle capitulait. Elle aurait voulu lui rendre ses touchantes paroles mais elle n’y parvenait. Non pas qu’elle ne les pensait. Tout au contraire ! Cependant, son esprit si fort habituellement, si ardent, avait été balayé par l’émotion et l’éloquence n’avait pas échappé à la tempête. Les pensées embrouillaient, c’était à peine si elle réussissait à articuler ces modestes mots. Alors, oui, elle lui accorda cette victoire totale. Elle n’était en mesure, dans l’instant, de lui rendre à l’égal de ce qui lui avait donné et se contenta de l’avouer :
« Je suis heureuse, tellement heureuse, qu’aucun autre mot ne me vient à l’esprit ! »
Le sourire effaça les larmes tel un rayon de soleil séchant les gouttes de pluie. D’un pas, elle se rapprocha. Sa main libre, tendrement elle glissa à son visage et se hissant sur la pointe des pieds, un baiser tendre et passionné de ses lèvres elle déposa sur les siennes. Poignée de secondes qui semblèrent se figer dans l’éternité et qui pourtant ne durerait jamais assez. Souvenir en écho de leur tout premier baiser. Puis, de ses bras, elle vint l’entourer. Etreinte silencieuse et amoureuse, elle n’en désirait plus. Elle souhaitait seulement passer le restant de sa vie avec lui, ainsi.

Nul instant n’était éternel et pour cette raison qu’il fallait savoir les graver précieusement, et dans le cœur et dans la mémoire. L’étreinte dut prendre fin. Main dans la main, le tapis rouge les conduisit jusqu’à la table qui pour ce couple d’amoureux avait été dressée.  Assis l’un en face de l’autre en attendant que le service soit effectué, un homme remplissant leurs verres pour commencer, les iris de la jeune femme n’avait de cesse d’être appelés par l’éclat scintillant de la bague dont elle avait à présent orné fièrement son doigt. Puis, son attention glissa vers la main dénudée de son fiancé.
« Il va t’en falloir une aussi ! Cela devient presque cruelle de laisser qu’un tel homme est encore un cœur à prendre. »
Certes portait-il leurs bracelets jumeaux, ceux qu’elle lui avait offert lors de leur tout premier rendez-vous en gage de leur confiance mutuelle, loin de pouvoir dresser un tel portrait d’eux quelques mois après. Cependant, Hera ressentait surtout de la jalousie envers celles qui s’imagineraient pouvoir avoir quelques chances de séduire son aimé. Les malheureuses, si elles savaient qui elle avait à affronter, elles cesseraient dans l’instant de s’illusionner. Et il le fallait mieux si elles comptaient continuer à respirer l’air de ce monde. L’entrée leur fut servie mais au moment de se souhaiter un bon appétit, la jeune femme tiqua :
« Comment suis-je encore sensée avoir de l’appétit maintenant ? »
Son estomac encore noué où les papillons dansaient n’était nullement disposé à se sustenter. Son corps tout entier réclamait à bouger pour dissiper toute la folle agitation qui l’animait. Il voulait se dépenser, exprimer l’intensité de sa joie, de ses sentiments, de son épanouissement.
« Je suis trop excitée, » se plaignit-elle presque sur un ton de reproche capricieux.
Une légère moue sur son visage, elle feignit de le réprimander pour l’avoir tant émue.
« C’est pour ça que les gens attendent la fin du repas pour faire leur demande habituellement… »
Oui, dans les films, les romans, les dramas, soient ses seules références en matière relation amoureuse et romantique, l’homme attendait toujours le dessert pour révéler la surprise à la femme. Et d’ailleurs, en conséquence, sous les effets des hormones exaltées, le dessert prenait souvent un autre sens. A cette pensée, ses joues se mirent à rougir. Incapable de rester tranquillement, sagement à table, Hera se leva soudainement.
« Suis-mois ! »
Sa voix résonna avec une exaltation indéniable qui dès lors qu’on la connaissait un peu pouvait effectivement prêter à appréhender quel genre d'idée folle avait bien pu lui traverser l’esprit. Le pire étant, qu’une fois aussi fermement décidé, rien ne saurait la faire changer d’avis. La table contournée, Hera attrapa Hyeon par le bras et l’entraina à sa suite, à l’extérieur du restaurant. Tant pis pour le diner !

Sa main dans la sienne, elle s’était mise à courir, sans prévenir. Sans l’avertir de son intention, tenue sous silence. Malgré ses légers talons, elle tint le rythme, menant même la cadence avec une certaine tonicité. Elle le fit courir, un moment, de longues minutes, sans s’arrêter, sans lui laisser d’autre choix que de la suivre. Sa course évasive ne prit fin que lorsqu’à leur vue, large se déployait à nouveau devant eau. Mer nocturne à la surface de laquelle se reflétait la lune. Celle qui serait toujours là, toujours la même, où qu’ils soient, doigts liés ou par des kilomètres séparés. Par-delà le temps, dans cette vie, comme dans la précédente ou encore la suivante, à n’en pas douter, l’astre souveraine incarnait leur gardienne. Celle qui à jamais, malgré tout, renfermerait précieusement leur amour dans un petit coffret. Et s’il venait à être malmené, elle le protégerait. Elle le couvrait pour le moment venu, lui rendre sa liberté. Celle de se retrouver. La lune détenait la promesse immuable de leur amour éternel de ses deux âmes. Victimes inconscientes d’un destin dépassé par sa propre intensité…
Respiration saccadée, peinant à renouer avec sa régularité, des yeux, la singapourienne chercha un promontoire, le long de ce quai désert. Un banc de promenade l’invita à le fouler de ses pieds, elle sauta dessus, fit signe à son fiancé de se placer devant elle.
« Baisse-toi, » lui indiqua-t-elle, un brin de malice enjouée dans la voix, pour lui signifier de fléchir les genoux, dos à elle.
Dos sur lequel, elle entendait se hisser, ou plutôt sur ses épaules, l’incitant à se baisser encore un  peu plus afin que ses jambes puissent passer par-dessus ses épaules où ses cuisses reposèrent alors.
« Porte-moi, » lui souffla-t-elle, dans un enthousiasme hâtif.
En tant que cheerleader, la jeune femme n’avait pas à se soucier de son équilibre. Telle posture n’avait rien d’inhabituelle pour elle, et elle ne doutait pas son homme aurait la force de supporter son poids. Hera lui fit ensuite comprendre de se rapprocher de la barrière qui s’éparait les quais de pierre du grand large. Là, elle prit une profonde inspiration, puis portant ses mains en haut-parleur à ses lèvres, elle se mit à crier de tout son saoul :
« JE SUIS FIANCEE ! »
Oui, elle voulait le proclamer, le hurler sur les toits. Le faire savoir au monde entier parce qu’elle avait envie, besoin de partager son bonheur. Alors comme confidente première, elle avait choisi celle qui depuis toujours avait été sa plus fidèle amie : la mer !
« CE SOIR, JE SUIS FIANCEE AVEC LEE HYEON, L’HOMME QUE J’AIME ET QUE J’AI CHOISI ! »
Même s’il faudrait du temps à sa famille pour l’accepter, pour les autoriser à le proclamer, officiellement. A son père pour s’accommoder de sa jeunesse et ne plus s’inquiéter d’un choix qui pourrait paraître précipité. Elle s’en fichait. Car à eux deux, ensemble, l’un à l’autre, ils s’étaient fait cette promesse. Et c’était tout ce qui importait !  Elle était heureuse tout simplement heureuse. Une main passée dans ses cheveux, elle baissa les yeux sur Hyeon.
« Fais-moi descendre, » ordonna-t-elle d’une voix douce, entreprenant déjà sa descente.
Puis, une fois les pieds à nouveau sur terre. Leurs doigts, elle entrelaça. Dans son regard, elle plongea le sien. D’un sourire, elle prononça :
« A toi ! Libère de tout ton souffle ce que tu as à dire, n’importe quoi ! Seule la mer te répondra ! »
Elle était ivre, oui. Ivre de bonheur.


- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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Re: Lovely time, Valentines in Singapore ♥ | Jeu 2 Nov - 19:22
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ft. Hyera ♥️
The eternal ephemeral love

 
Lovely time,
Valentines in Singapour  ♥️

 
 


Jour 2 ~ Il avait mis tellement de temps à préparer cette surprise, peu confiant, doutant à chaque seconde. Ce qui l’avait terrifié le plus dans ce projet ambitieux ce n’était pas la réponse de Hera, quoiqu’un peu quand même, mais c’était surtout sa réussite à lui faire sa demande, à rendre le moment inoubliable et merveilleux. Il avait été stressé à l’idée de mal faire, de se tromper dans les mots, de paraitre maladroit, ou même qu’il y ait un incident de dernière minute. Il avait tout planifié, même un second plan en cas d’échec. Pour lui c’était le moment, c’était son heure de gloire, sa preuve d’amour, son éternelle déclaration et qu’elle puisse comprendre enfin l’importance qu’elle pouvait avoir à ses yeux. Il avait toujours ce sentiment amer qu’elle doutait, à cause de sa première demande, à cause de cette première fois où de manière abrupte il lui avait demandé d’être sa compagne, pendant un temps, ne pensant pas arriver à un tel stade, ne pensant pas tenir à elle de manière si intense. Il avait tout prévu sauf renouer avec ses sentiments d’enfant. Désormais il le sait, il est trop tard pour faire demi-tour et de toute manière, il n’en a pas envie. Elle fait partie intégrante de sa vie. Elle est la seule qu’il désire, pour lequel il est capable de tout même de l’impossible. C’est pour cette raison qu’en cette si belle soirée, il a décidé de lui faire sa demande. Sa véritable demande. Il apprend avec elle ce qu’est l’amour et il souhaite continuer à l’apprendre à ses côtés. C’est doux et à la fois enivrant. Quand elle n’est pas là il l’imagine, à ses côtés, présente, fermant quelques secondes ses yeux et sentant son odeur, et se rappelant des baisers échangés. Il l’aime et ce mot bat dans ses veines, dans ses tempes, dans son cœur, en même temps que son sang. Le jour où il cessera de l’aimer il cessera sûrement de vivre. Tant que son âme durera, elle continuera de l'aimer quelque part qu'elle soit, enfer ou paradis. Désormais il n’a qu’un but : vivre et mourir ensemble, la main dans la main, cœur contre cœur, et leurs âmes enlacées. Il sait que c’est elle et pas une autre. Il sait que c’est ce qu’il veut et ce qu’il a toujours inconsciemment désiré. C’est pour cette raison que ce soir il lui fait sa demande. C’est pour cette raison qu’à partir de ce soir elle deviendra officiellement sa fiancée. Du moins si elle accepte. Elle peut refuser et elle en aurait tous les droits.
La gorge nouée, il reste planter devant elle, le stress lui montant à la gorge, se sentant faiblir au fil des secondes. Il a l’impression que des heures se sont écoulées avant qu’il n’entende sa douce voix, sa réponse le déconcertant un peu. Il ne sait pas ce que cela signifie, s’il doit prendre cela pour un oui ou pour un non. Il écarquille donc les yeux, ouvrant légèrement sa bouche, fixant la jeune femme de son regard perdu et pourtant amoureux. Il voit pourtant ses joues mouillées par l’émotion, ses larmes encore présentes mais il doute quand même, ne sachant pas si ce sont des larmes de joie ou de tristesse. Il ne devrait pas douter, il le sait, et au fond de lui il sait la réponse qu’elle va lui donner, mais quand même, il ne peut s’empêcher d’hésiter, le front légèrement plissé. Il lui laisse le temps de se reprendre, le genou toujours au sol, ses mains tendues vers elle avec les présents. Il retient sa respiration, une seconde, deux secondes, jusqu’à ce que . . . son cœur explose, ses lèvres s’agrandissent lui offrant son plus beau sourire tandis que son teint s’anime. Ses mains continuent de trembler mais il se sent soulager, plus à l’aise et surtout heureux. Pleinement heureux. Il ne peut s’empêcher de laisser échapper un petit rire, amusé et heureux. Il ne sait comment exprimer son bonheur à l’heure actuelle. Aucun mot ne semble correspondre à son émotion sur le moment. Un seul mot lui vient simplement à l’exprimer : Le bonheur. Ce bonheur qui est la flamme. La flamme heureuse qu'allume au fond de l'âme un joyeux séraphin. Il ressent une certaine allégresse et sait que cette soirée il ne l’oubliera jamais. Il se relève enfin, se mettant à la même hauteur que la jeune femme, gardant ce sourire imbibé de bonheur. Nul ne peut le lui enlever. Il se rapproche un peu de la jeune femme, passant son doigt sur sa joue pour essuyer l’émotion qui est dessinée sur son visage. Il est fier de lui, de sa surprise, qui semble avoir impacté la jeune femme, comme il l’a désiré. Il est heureux. Heureux de la rendre heureuse. Heureux de savoir qu’elle veut de lui, qu’elle souhaite réellement devenir sa femme, sa compagne de vie, son papillon pour la vie. Il caresse sa joue, partageant ce bonheur intense à ses côtés, son cœur battant au même rythme que le sien, dans une union parfaite. « Je suis heureux Hera et c’est avec toi que je souhaite faire ma vie. Je sais que tu as douté de nombreuses fois mais je pense que ce soir . . . toutes tes craintes se sont envolées. Parce que ce soir j’ai utilisé mon cœur pour te parler, celui qui te désire jusqu’à la fin de sa vie. Et je suis l’homme le plus heureux parce que tu m’as accepté. J’ai beaucoup de défauts et pourtant tu m’as accepté tel que je suis. C’est moi qui suis heureux ». Son regard pétille et la couvre d’un amour inépuisable. Il répond à son baiser, scellant cette déclaration à jamais, caressant la douceur de ses lèvres pour s’unir à elle. Il glisse ensuite la bague à son doigt, pacte de son amour. Pacte de leur amour. Ils sont désormais unis, pour la vie. Pour le meilleur et pour le pire.
Assis à table il ne peut s’empêcher de sourire au commentaire de la jeune femme lorsqu’elle évoque la non-présence de sa bague à lui. « Je n’ai pas besoin de bague puisque mon cœur a déjà signé pour l’éternité ». Il le dit de manière naturelle, un éclat de joie dans ses pupilles ensorcelées par sa bien-aimée. Il glisse sa main vers la sienne pour la serrer et caresser du bout de ses doigts cette bague éblouissante. « Ils sauront rapidement que j’appartiens à une femme portant le prénom de Hera », oui bientôt. Il ne compte plus se cacher, du moins plus pour très longtemps. Il sait que le moment viendra où il devra avouer son engagement auprès de la jeune femme, évinçant alors toute autre tentative féminine. Il grimace légèrement lorsqu’elle lui dit ne plus avoir d’appétit après sa fameuse déclaration, se demandant s’il a bien fait de le faire avant le repas, pensant faire bien. Il est vrai, qu’après réflexion faite, les couples s’engagent souvent après le repas, mais il ne se voyait pas attendre et il se serait sûrement trahi ou aurait été bien trop nerveux. Il avait préféré faire les choses de suite, sans vouloir trop se précipiter, mais un peu quand même. « Oh pardon. Je ne savais pas que . . . enfin je ne pensais pas que cela devait se faire en fin de repas. Je doute que j’aurai pu attendre aussi longtemps . . . j’aurai été trop nerveux et je n’aurai finalement rien fait et puis tu te serais doutée de quelque chose. Je voulais vraiment garder la surprise ». Il n’a pas le temps d’en dire plus qu’elle l’entraîne en dehors du restaurant, laissant tomber le repas préparé, l’entrainant au bout de la nuit, se mettant alors à courir avec frénésie. Il la suit, gardant précieusement sa main dans la sienne, ne la lâchant pas une seule seconde, gardant un œil rivé sur la bague, sourire aux lèvres. « Où m’emmènes-tu ? » demande-t-il alors qu’ils courent encore, se laissant faire. Ils arrivent alors près de la mer, ses yeux se reflétant dans l’obscurité de la nuit et dans la profondeur de l’eau. Il sent une légère brise qui lui caresse la joue, ses yeux se tournant alors vers la lune qui lui rappelle des souvenirs enfouis, d’un passé lointain. Il inspire profondément l’air pur se sentant revivre. C’est alors que Hera lui fait une demande quelque peu singulière, le mettant en doute sur ce qu’elle souhaite faire, mais en la voyant aussi taquine et rieuse, il se baisse, dos à elle. « Fais attention Hera. Je n’aimerai pas que cette nuit soit tâchée d’une mauvaise péripétie » dit-il en comprenant par la suite qu’elle souhaite grimper sur ses épaules. Il hésite quand même un peu, craignant de la faire tomber, de faire un accident, mais finit tout de même par le faire, tenant fermement ses jambes, rougissant légèrement à la vue de celles-ci. Il tente de dévier ses yeux, s’en allant vers le paysage, avalant de travers sa salive. Il s’approche alors du rebord, faisant tout de même attention à bien la maintenir. Il manque de basculer en arrière lorsqu’elle se met à crier, fort, qu’elle est fiancée. Il ne peut s’empêcher de rire, amusé par un tel comportement mais se sentant fier d’elle et heureux de la voir aussi heureuse. « Tu vas réveiller tous les habitants de Singapour » dit-il en riant et en levant les yeux vers elle. Vers sa créature divine. Il rougit brusquement quand elle crie que c’est lui qu’elle aime et qu’elle a choisi, son cœur battant beaucoup plus vite. Il a l’impression d’être dans une bulle avec comme seule présence Hera. Il se sent jouir d’un certain bonheur, se sentant rempli d’amour et de chaleur. Hyeon n’aurait pu rêver mieux, il n’aurait pu penser mieux. Il se dit que la vie fait parfois bien les choses et qu’elle est sa destinée. C’est ainsi et pas autrement. Personne ne peut prendre sa place. Personne ne peut être à son niveau. Il la fait ensuite descendre, prudemment, prenant tout son temps, vérifiant bien qu’elle a bien les pieds sur terre avant de s’écarter légèrement. Il fronce légèrement ses sourcils lorsqu’elle demande d’en faire de même et de crier ce qui lui passe par la tête, la mer conservant pour elle ses paroles. Il inspire profondément, regarde Hera, puis la mer, puis Hera et encore la mer. « Je ne sais pas si j’en suis capable ». Mais ce soir est un soir exceptionnel. Un soir où tout est possible. Alors, prenant son courage à demain, il s’approche du vide, tient fermement la rambarde entre ses doigts, et se met à crier, crier aussi fort qu’il le peut, perdant presque sa voix, « J’AIME HERA . . . ET JE PROMETS DE L’AIMER JUSQU’A L’ETERNITE, DE LA CHERIR, ET DE LA PROTEGER POUR TOUJOURS ». A bout de souffle, il se tourne vers Hera et prend spontanément ses lèvres entre les siennes, prenant son visage entre ses mains. Il s’éloigne d’elle, posant son front contre le sien, « mon paradis sur terre serait de vivre avec toi ; cent ans ne sont pas assez, il nous faut l'éternité. Être ensemble, le matin, le soir, à toute heure ; t'enlacer, te chérir, te protéger, t'aimer, c'est pour ces années à venir mon unique projet. Vivre avec toi, toi, mon trésor, mon bonheur, mon tout . . . mon amour ». Il reprend de nouveau ses lèvres entre les siennes, caressant doucement sa joue, l’une de ses mains venant se nicher autour de sa taille. Singapour est désormais, aux yeux de Hyeon, la ville de son amour pour Hera, celle qui lui a permis de s’exprimer, d’exprimer ses sentiments et de lui faire réaliser à quel point il tient à elle. Il le savait déjà, mais encore plus depuis ce voyage. Il sait qu’il n’a pas besoin de plus. Il a juste besoin d’elle. D’être à ses côtés. Et il sait désormais qu’il le sera à tout jamais. Singapour c’est la promesse de leur union. Qu’elle soit ici ou ailleurs, plus près d’elle il sera. Pour le pire ou le meilleur, dans son cœur il l’emportera. Le temps leur appartient. Peu importe si l'horizon se veut d'être incertain, elle et lui à l'unisson. Ensemble ils bâtiront, et de leur amour ils scelleront le pacte d'une vie éternelle.

- Adrenalean 2016 pour Bazzart.
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