Le premier saut indique 50 cm. Un peu moins d’un tiers de ma taille, une barre qui doit m’arriver à quelque chose comme la moitié de ma cuisse ? Rien qui ne me semble insurmontable et pourtant, je commence à avoir les mains moites autour de la perche. Ah… Nana ! get yourself together. Je repense aux grands discours de Yi Ming pour me rassurer, la semaine dernière pendant qu’on regardait Kuroko, hier soir pendant qu’elle versait l’eau bouillante sur les noodles et ce matin, au petit-déjeuner. Elle doit être quelque part dans les gradins mais j’ai déjà assez de mal à m’avancer sur la ligne de départ pour qu’en plus, je lève les yeux en l’air et prenne le risque de trébucher sur mes propres pieds. J’avance doucement, je m’exerce une dernière fois à manier la perche, comme si répéter le mouvement maintenant allait m’aider à mieux le réaliser dans quelques secondes, lorsque ce sera mon tour.

Et effectivement, vient enfin mon tour. Une adrénaline que j’essaye de contrôler et qui, je l’espère, ne me jouera pas trop de mauvais tours.

cinquante centimètres. ce n'est que cinquante centimètres. tu peux le faire. tu prends ta perche dans les mains et après avoir regardé comme les autres faisaient, tu sais exactement ce que tu dois faire. bon, tu le sais qu'en théorie, parce que tu l'as jamais fait. tu vas sûrement te ramasser mais c'est pas grave. t'auras fait une nouvelle chose dans ta vie et tu seras content. tu te seras amusé aussi. allez, tu te places sur la ligne pour partir et t'attends le coup de sifflet. allez, tu peux le faire sungjoo. tu souris quand tu entends le son caractéristique du sifflet et tu t'élances. tu sautes, t'aidant de la perche...