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On me le dit tout le temps, j'ai des réactions bien trop excessives et démesurées. Parfois ça a du bon, parfois non. Comme la fois où une amie m'a tout simplement dit qu'elle avait envie de churros et que je l'aie amenée à l'autre bout du pays pour lui en acheter de délicieux par boites de trente. Oui, c'est une histoire vraie. Oh il y a aussi la fois où une autre camarade avec qui j'étais au cinéma et qui avait froid, j'ai tout simplement quitté la salle pour aller lui acheter un manteau dans le magasin d'à côté. Bref, je confirme que je réagis toujours sans réfléchir, mais ça je n'arrive pas à le changer. Du coup forcément, je m'imagine trop de choses à l'heure actuelle. Et si en fait tu me détestais mais n'avais rien dit jusqu'à maintenant ? Et si tu me trouvais insupportable ? Et si ce n'était pas la première fois que je te blessais ? Je sais que cela semble parfaitement absurde, mais je ne peux pas empêcher ces hypothèses de germer dans ma petite tête pas bien remplie. Alors j'anticipe et m'excuse comme il se doit avant de me faire chasser à coup de rouleau de papier toilette. De toute façon, contrairement à beaucoup cela ne me dérange pas de demander pardon, je suis du genre à reconnaître mes torts et à envoyer valser ma fierté lorsque c'est nécessaire, et là c'est carrément obligatoire ! Dis moi ce que je dois faire pour que tu acceptes mes excuses et ce sera fait dans la minute ! Vouloir me mêler de ta vie sentimentale était vraiment déplacé, ce sujet ne doit te concerner que toi et j'ai oublié ça l'espace de quelques secondes, si on ajoute ça à ce qui s'est passé ce matin, on peut dire qu'en plus j'ai foiré mon timing ! J'espère que mon erreur ne gâchera pas tout, parce que tu comptes beaucoup pour moi, beaucoup plus que je n'ose l'admettre et je crois que je m'en voudrais pour l'éternité et plus encore si ma présence devenait néfaste à ton bien être.
Et toi tu me dit de ne pas m'excuser, tu rejettes la faute sur toi alors que tu n'as rien fait de mal. Tu sais, tu as le droit de m'en vouloir et d'être en colère contre moi. Non en fait, tu as le droit de faire tout ce que tu veux, tant que c'est bénéfique pour toi. Du coup tu n'as pas le droit de t'excuser, parce que tu n'as absolument aucune raison de le faire, c'est bien compris ? Ah, on doit avoir l'air malins tout les deux là, à s'en vouloir à soi-même et à se présenter des excuses mutuellement ! Du coup je ne sais pas vraiment comment réagir, non pas que je doute de ta sincérité, mais je me demande si rester est vraiment une bonne idée après qu'un tel froid se soit installé par ma faute. Alors je ne dis rien et réfléchis à quoi faire, quoi dire. Non je ne peux pas partir, pas tant que je ne t'aurais pas remonté le moral, sauf si bien sur la seule façon d'y arriver est de quitter ta chambre. Un long soupir s'échappe de mes lèvres et je hoche la tête en signe d’approbation. Je suis tellement rassurée de savoir que je vais pouvoir corriger cette erreur, même si pour le moment mon plan d'attaque est inexistant. Et voilà que ton adorable boule de poils sort de je ne sais où pour détendre l'atmosphère, permettant finalement à mes lèvres de s'étirer en un arc de cercle qui s'agrandit dès que tu prends à nouveau la parole. Je repose mon instrument et m'avance pour te serrer fort dans mes bras, te soufflant un léger « Merci »  au passage. Je me recule ensuite et t'offre un sourire des plus sincères, espérant qu'il sera communicatif et me baisse pour prendre ton chaton dans mes bras avant de le couvrir de câlins. « Si c'est Berlioz qui le demande, alors je ne peux pas refuser, pas vrai ? En tout cas, je compte bien faire honneur à mon rôle de remonteuse de moral, et même si je suis plutôt nulle, au nom de tous les cafés du monde, je jure que ma mission sera un succès ! »  J'accompagne mes paroles d'un salut militaire assez douteux, d'ailleurs il y a même des chances pour que la main levée près de mon front ne soit pas la bonne, mais on s'en fiche, pas vrai ? Sailor Moon est là, attention ça va envoyer des paillettes et de la poudre de fée !