Je dois bien avouer que la venue soudaine de ces personnes ne nous arrange pas vraiment. Ou peut-être que si. Je ne peux nier. Le fait d'être ainsi enlacée à lui me plaisait. Peut-être même un peu trop. Mais ce sentiment est réciproque. Je le ressens. Comme une sensation. Une évidence. Une sensualité s'immisce entre nous et son corps érotisé attend. Mes mains l’effleurent doucement. Tendrement. Au même titre qu'il caresse mon dos. Les miennes, de caresses, le tiennent en alerte, le taquinent, jusqu’à l’ultime supplice, assurément. Car je finis par sentir une toute autre chose. Mais j'essaie de ne pas y faire attention et me contente, simplement, de répondre à sa question en murmurant à mon tour.

- Si tu le souhaites, je chanterais de nouveau pour toi, avec plaisir !

De son impatience, j’abuse en alternance. Mais est-ce qu'il s'en doute, au moins ? Est-ce qu'il sent ce qui est en train de se passer ? Forcément que oui. L'inverse n'est pas possible. Je souris, comme amusée de son appétence. Il ne manquerait plus que nos baisers, caressants se mélangent. Que nos mains pianotent nos zones érogènes. Que nos lèvres s’effleurent, puis sauvagement se mangent. Et que nos corps deviennent homogènes. Mais il n'en a pas besoin. Du moins, plus maintenant. Je me pince la lèvre, ne sachant pas si cela doit me faire réagir. Cela me fait plaisir, bien entendu. Quelle femme ne serait pas satisfaite de comprendre qu'un homme est attiré par elle ? Notre corps à corps se prolonge. Jambes enlacées, cerceaux de bras. Joue contre joue avant de reblottir son visage contre mon cou. Nous respirons le parfum, sensuel de nos corps. À cet instant magique, le silence est d’or. Et presque inoubliable. Les personnes qui ont pu nous déranger sont parties mais qu'importe. La nuit nous enveloppe et j'en viens à me demander s'il l'a fait exprès.

- Qu'est-ce que tu fais ? dis-je en me pinçant la lèvre inférieure. Une partie de ton corps réagit très fort à ce câlin. Est-ce que tout va bien ?

Elle accepte de chanter encore pour moi et je suis heureux de savoir que sa voix pourra encore m’apaiser. Nous sommes enlacés, l’un contre l’autre, entièrement nus et je me sens particulièrement bien contre elle mais pas que. Nous sommes à nouveau seuls alors pourquoi ne nous éloignons-nous pas l’un de l’autre. Je ne veux pas m’éloigner de la chaleur de sa peau, de la sensualité qui est apparue si soudainement entre nous. Mes mains continuent de parcourir son dos et j’éloigne mon visage de son cou simplement pour pouvoir ancrer mon regard dans le sien, très proche de son visage. Elle me demande alors ce que je fais et mes joues s’empourprent immédiatement alors qu’elle fait allusion à une partie de mon corps qui réagit fort à ce câlin. Je me mords la lèvre sans la quitter du regard, je ne m’attendais pas à une telle remarque de sa part. Je pose ma main dans le creux de son dos et la rapproche un peu plus de moi.

-Je me sens très bien Ella, tu me fais beaucoup d’effet, c’est tout !

Mes doigts glissent dangereusement vers le bas et son dos et je rapproche mon visage du sien pour que nos nez se frôlent. Un sourire taquin naît sur mes lèvres et je me demande vers où ce jeu va nous mener. L’attirance que j’ai pour elle grandit et évidemment, la jeune femme blottie contre moi l’a remarqué mais une question me brûle les lèvres.

-Mais et toi, Ella ? Est-ce qu’une partie de ton corps réagit aussi ?

Je le vois rougir et cela me fait craquer. Je lui souris, tendrement. Je ne m'attendais pas vraiment à une fin de soirée comme celle-là mais après tout, pourquoi pas. C'est dans la continuité. On s'amuse. Nous sommes bien ensemble alors si nos corps nous le demandent, nous pouvons nous permettre de craquer. Du moins, c'est ce que je me dis. Et il semble de cet avis. Il m'avoue l'effet que je lui procure et me colle davantage à lui. Nos corps ne peuvent être plus collés et je me sens, légèrement, gênée tout à coup. Non pas par notre contact physique mais par sa question. Je pose, délicatement, mes doigts sur ses épaules et finis par acquiescer. Est-ce que cela sera suffisant pour qu'il comprenne ? Je continue de lui transmettre mon petit sourire et mes mains glissent le long de ses épaules pour aller toucher ses omoplates. Mon regard est noyé dans le sien et mes lèvres ne semblent attendre qu'une seule chose. Les siennes. 

- Oui. Une partie de mon corps réagit, également. Dis-je dans un murmure quasi étouffé. 

Ses mains se posent sur mes épaules larges et je me mordille les lèvres en la regardant avec une insistance tendre. Elle acquiesce et un sourire en coin naît sur mes traits. Ses mains glissent sur mes omoplates et je me rapproche un peu d’elle, mon visage se glissant un peu plus proche du sien. Son corps réagit au mien, le mien réagit au sien et je pense que nous savons tous les deux comment la soirée va se finir. L’idée ne me déplaît pas, elle a un corps de rêve et je souris. Je caresse encore son dos et j’ancre mon regard dans le sien avec une intensité qui ne fait qu’augmenter au fil des secondes. Je me penche encore et cette fois, j’ose. Mes lèvres qui veulent les siennes, mon corps veut le sien et je crois que le sien veut de moi aussi. Je ne fais pas durer trop longtemps le baiser que je lui offre dans une sensualité intense qui ne fait qu’augmenter l’excitation chaleureuse et douce qui s’est immiscée entre nous.

-Ella… On devrait peut-être sortir de l’eau, tu ne crois pas ?

Il m'embrasse. Ce fut court mais cela suffit pour me renverser. Pour me perturber. Je ne m'y attendais pas. Un baiser c'est si personnel. Si privé. Si sensuel. Je ne m'attendais pas, mais alors pas du tout, à ce qu'il m'embrasse si soudainement. Je rougis, alors, instantanément et lorsqu'il me demanda si on ne ferait pas mieux de sortir de l'eau, j'acquiesce timidement. Je ne sais pas quoi faire ni quoi dire d'autre. Je commençais à avoir froid de toute façon. Peut-être que s'il me demandait de sortir de l'eau, c'était parce qu'il voulait tout arrêter. Ou pour m'emmener ailleurs. Je n'en savais rien. L'alcool commençait à me faire perdre la tête. Plus rien n'était cohérent et je sortis de l'eau sans me faire prier davantage. J'allais jusqu'à mes affaires. Après avoir vérifié que personne n'était dans les environs, je commençais à me rhabiller. Gênée, et les joues entièrement rougies, je n'osais pas trop le regarder. Peut-être est-il en train de regarder mon corps. Est-ce que je lui plais, au moins ? Ou suis-je seulement la seule fille qu'il a pu avoir sous la main, ce soir ? Il est célèbre, après tout. Il pouvait avoir toutes les filles qu'il voulait. Je suis célèbre aussi, bien sûr. Mais c'est différent pour moi. Quand un homme me veut, ce n'est pas pour ma beauté intérieure ou ma personnalité. Quand on me voit, quand on me désire, c'est seulement pour mon corps. Je suis un corps. Je ne suis rien d'autre. Et peut-être que ce soir, la même histoire allait, encore, se répéter.

Elle sort de l’eau et je la suis des yeux, je suis des yeux cette jeune femme dont le corps nu sort de l’eau. Je frissonne, l’eau est fraiche et je préfère que nous en sortions plutôt que d’attraper un rhume. Je sors à mon tour et reste sur la rive en la regardant s’habiller. Elle est magnifique, je ne peux pas nier que son corps est tout simplement divin mais il n’y a pas que ça. Il n’y a pas que le physique. Je m’approche d’elle et, face à son dos, mes bras l’enlacent et je dépose mon menton sur son épaule avec un sourire attendri sur mes lèvres.

-Je n’ai pas envie que tu t’éloignes de moi, Ella !

Je viens embrasser sa joue et la serre contre moi. Est-ce que le baiser ne lui a pas plu ? Je sais que ça a été un peu surprenant mais je ne pouvais pas m’en empêcher. Elle était pressée contre moi et il y a eu cette sensualité entre nous, cette tension sexuelle qui a fait grandir en moi un désir que je ne peux contenir. Je viens me mettre en face d’elle et caresse sa joue. Je voudrais poser mon front contre le sien mais je ne suis pas sûr que c’est ce qu’elle veut aussi.

-Quand je parlais de sortir de l’eau, je voulais que tu restes près de moi Ella… Sauf si tu ne veux plus qu’on passe le reste de la nuit ensemble ?

Je finissais presque de m'habiller quand je sentis ses bras m'enlacer. La surprise fut, à nouveau, au rendez-vous mais ses mots finissent par m'apaiser. Je finis par me détendre et souris. Je profite de ce contact tendre qu'il m'offre. Je sentis, ensuite, ses lèvres venir rencontrer ma joue. Ce sont, ensuite, ses yeux qui viennent rencontrer les miens et je le regarde, intensément. Il me rassure et efface toutes mes craintes, toutes mes interrogations posées un peu plus tôt. Il est lui-même et lorsqu'il me parle, je me sens tellement en sécurité que je serais prête à faire le tour du monde à ses côtés, s'il me le demandait. Je suis, alors, prête à passer ma nuit entière en sa compagnie.

- À vrai dire, j'ai eu peur que tu ne veuilles plus de moi...

Je me pince la lèvre, gênée et devenue toute timide, tout à coup. Ce comportement ne me ressemble pas. Il est bien le premier à me rendre aussi vulnérable. Que m'a-t-il fait ? Je serais paranoïaque, je l'accuserais de m'avoir drogué mais je sais que ce n'est pas le cas. Quelque chose se passait, ce soir. Entre lui et moi. Le mot nous se formait au fur et à mesure que la soirée avançait. Je ne saurais expliquer la raison mais je sentais que quelque chose de fort finirait par nous unir. C'est ce que je crois. Ce que j'espère. L'avenir me dira si j'ai eu raison de croire en lui.

- Je reste près de toi. Disons que nous ne formons plus qu'un, jusqu'à demain matin...

Elle me dit qu’elle avait peur que je ne veuille plus d’elle et je suis assez surpris. Comment ne plus vouloir d’elle ? C’est impossible de la repousser, tout en elle est envoûtant, tout en elle m’attire et me rend presque accro à sa présence, à sa proximité. Je pense qu’il m’est désormais impossible de ne plus vouloir d’elle. Je secoue la tête et ma main caresse sa joue.

-Comment peux-tu penser une chose pareille ?

Je lui souris avec réconfort alors que ma main se glisse dans son dos couvert pour la rapprocher de moi. Ma main glisse alors pour prendre la sienne et je la serre avec beaucoup de douceur. Je suis rassurée d’entendre qu’elle reste près de moi et que cette nuit, nous ne formons plus qu’un. Cette idée me plaît et elle ne m’inquiète pas, je me sens calme lorsque je suis contre elle et j’ai envie de me dire que ce sera encore le cas après cette nuit.

-Cette idée me plaît beaucoup, Ella. Est-ce qu’il y a un endroit où tu voudrais aller, maintenant ?

Je viens embrasser le coin de ses lèvres et m’éloigne une seconde pour aller me rhabiller à mon tour comme je n’ai pas vraiment envie d’être le seul à être nu. Je me demande où nos pas vont nous conduire mais je sais que ce sera ensemble qu’on ira à cet endroit.

Au vu de sa réaction, ma remarque paraît, tout à coup, bien grotesque. Je suis alors gênée et souris doucement en coin en haussant les épaules. Je ne sais pas vraiment ce qui m'a pris de penser à une chose pareille. J'aime son contact et sa présence. Sa façon de me prendre la main, aussi. Sa douceur, également. Je le vois s'éloigner pour pouvoir remettre ses vêtements et je me pince la lèvre. Je continue de le regarder. Pourquoi m'en priverais-je, après tout ? Il n'y a plus de tabou, désormais, entre nous. Alors que je continuais de le regarder, je réfléchissais à sa question. Où pourrions-nous aller ? C'était une bonne question. Je pensais à plein d'endroits différents mais n'arrivais pas vraiment à prendre une décision. Quel lieu pourrait lui plaire ? Je me perdis dans mes pensées en réfléchissant intensément. Je ne faisais, donc, plus vraiment attention à mon compagnon du soir. Comment pourrais-je trouver le lieu parfait pour nous alors que je ne le connais même pas ?

- J'accepte d'aller où tu voudras. Tant que nous sommes ensemble, tout me va...

Je lui souris, en le regardant de nouveau. Ce n'était, sûrement, pas la réponse qu'il attendait mais j'espérais qu'elle lui conviendrait tout de même. Après tout, tout ce qui m'intéressait, actuellement, c'était sa présence. Rien d'autre n'avait d'importance. Et j'espérais passer une merveilleuse soirée.

Je me rhabille en espérant que je ne le serais pas trop longtemps, après tout, être nu contre Ella est devenu une étreinte très agréable. Je suis heureux de l’avoir rencontré et ressens comme la sensation que c’est la jeune femme qui me manquait, la pièce dans ma vie qu’il me fallait pour que je sois enfin complet. Je la regarde alors que je me change, elle me regarde également et j’espère que la vue lui plaît. Je lui souris en coin et lui fais même un clin d’œil après qu’elle m’ait laissé le choix du lieu à choisir.

-D’accord, je vais choisir ! Je finis de me rhabiller et je t’emmène.

J’enfile mon t-shirt et remet mes chaussures avant de m’approcher d’elle et de la prendre par la taille avec tendresse. Je la rapproche de moi et me penche pour embrasser avec douceur ses lèvres. J’ai l’impression de vivre un amour naissant, ce genre d’amour d’adolescents amoureux transits et qui restent ensemble toute leur vie. Ça ne me dérangerait pas que l’on reste ensemble toute notre vie, je m’imagine déjà avoir une vie de rêve avec la jeune femme. Je souris, me trouvant bien plus niais que d’habitude mais ce soir, ça ne me dérange pas. Je continue d’embrasser ses lèvres quelques secondes et pose mon front contre le mien.

-Tu veux que je t’emmène autre part ou on va chez moi ? Nous ne sommes pas obligés d’aller chez moi enfin, je veux dire… Ce n’est pas ce que j’attends spécialement…

Je rougis, moi Kwang Min, je me retrouve à rougir devant une femme. Je n’ai pourtant pas du tout envie que la jeune femme s’imagine que je ne veux que faire l’amour avec elle alors que ce n’est pas du tout le cas. J’ai simplement envie d’être avec elle et je ne veux rien gâcher de ça.