holdena, elle est née à shanghai et y passe le quart de son enfance. elle déménage ensuite à paris suite au divorce de ses parents pour plusieurs années, durant lesquelles elle adopta le matronyme st-clair. là-bas, holdena prend goût pour les cultures antiques et l’histoire. elle y apprend également le français et, très vite, la précarité. en effet c’est au début de l’adolescence que sa mère se retrouve en galère financière et n’est plus en état d’assumer la garde de son unique enfant, ce qui signifie que holdena doit retrouver vivre avec son père. lui, qui a toujours rêvé de grandeurs, s’est converti en un riche homme d’affaire et est devenu le PDG d’une des banques les plus influentes de chine. ainsi holdena récupère naturellement son patronyme, destinée à être séparée de sa mère à long terme. c’est au cours de ces années d’instabilité qu’elle prit l’habitude de ne pas trop s’attacher aux gens qui croisent son chemin, mais également à se forger son propre cerveau. holdena est par conséquent l'unique héritière légitime de son père et subie depuis encore et toujours la pression des médias dû à son statut social, mais n'hésite pas à se dévoiler enfin au monde depuis quelques années dans les journaux à scandales. ce n’est nullement son père qui l’en empêchera, n'ayant pas le temps de retrouver l'autorité perdue sur leur propre fille. holdena obtient son diplôme haut la main en 2019 et la liberté invisible lui tendant la main, elle s'envola vers la corée du sud, rêvant de décadence coréenne et d'intégrer la prestigieuse université yonsei.
c'est au commencement même de l'adolescence que holdena est rongée par un mal, un sentiment de décalage par rapport aux autres camarades, ou bien même auprès de sa fratrie. ses doigts dans le noir entre-ouvrent la fenêtre pour voir les éclairs à travers les nuages, ressentent le besoin irrésistible de grimper une cage à oiseaux pour un peu d'air frais, cherchent désespérément une main ou un carnet à tenir.. tandis que certaines filles connaissent toutes les paroles des chansons de l'une, de l'autre. elles s'accordent et trouvent des harmonies dans leur rire, leurs coudes liés résonnent en phase. holdena, elle, ne sait pas fredonner juste. et si ses mélodies sont celles que personne n'entend ? certaines personnes peuvent reconnaître un arbre, une cour d'entrée, et savent qu'ils sont chez eux. combien de cercles peut-elle franchir avant d'arrêter de chercher ? combien de temps avant qu'elle ne soit perdue pour de bon ? il doit être possible de nager dans l'océan de l'être que l'on aime sans se noyer. il doit être possible de nager sans devenir de l'eau nous-même. mais holdena n'arrête pas d'avaler ce qu'elle pensait être de l'air. elle n'arrête pas de trouver des pierres attachées à ses pieds. holdena a le goût de la rue, et maintenant qu'on lui offre un foyer où elle a sa place, où elle a une importance aussi infime soit-elle, ne peut cesser de remettre en question son existence.