ootd —  Lihwa était en retard ce matin, le bus avait décidé qu’il ne serait pas à l’heure comme en témoignait la petite queue qui se formait pour l’attendre. Elle ne comprenait pas ce qu’il se passait, et elle n’était pas la seule. Lihwa soupira. Aujourd’hui, elle devait se présenter au nouvel employé en temps partiel embauché par Sohee, sa manager et son bras droit au café quand elle n’était pas là. Sohee lui avait dit que c’était un étudiant de la Yonsei et elle avait insisté sur le fait qu’il était « canon », selon ses propres termes, et que par conséquent, il ramènerait beaucoup de clientes. Lihwa ne comprenait pas trop les méthodes de recrutement de Sohee, elles n’avaient pas du tout la même vision des choses et elle n’était pas sûre de savoir pourquoi le physique de son serveur/barman était censé être important pour faire des cafés. Sohee lui rabâchait sans cesse que que ça comptait et que Lihwa n’y comprenait rien… ce qui n’était pas faux. Elle avait depuis longtemps abandonné l’idée de comprendre et elle laissait Sohee faire. Une fois dans le bus, elle envoya un rapide message sur kakao pour prévenir de son retard de 10 minutes, elle avait horreur de faire attendre les autres, surtout quand il s’agissait d’un nouvel employé. Elle ne voulait pas qu’on la voit comme une propriétaire laxiste et princesse qui ne faisait rien de ses journées et ne se souciait pas du temps des autres. Lorsqu’elle descendit du bus, elle se rua à grande enjambés vers le café qui n’était pas très loin de l’arrêt. Il restait encore 2 heures avant l’ouverture, de quoi familiariser le nouveau, apprendre à le connaître et préparer l’ouverture pendant que Sohee s’occuperait des gâteaux en cuisine. En arrivant, Lihwa vit le camion de livraison des fleurs. Elle aperçut Sohee et lui fit signe de la main avant de s’arrêter devant elle pour reprendre son souffle, incapable de parler après son mini sprint. Elle la salua avec un sourire alors que sa manager lui expliquait où ils en étaient, tendant son bras vers le nouvel employé qui se tenait un peu plus loin pour l’appeler. Dès l’instant où Lihwa posa les yeux sur lui, elle n’entendit plus la voix de Sohee lui présenter le nouveau qui tenait les fleurs de la livraison dans les mains. C’était lui, Minjun. L’espace d’une seconde, Liwha en oublia où elle était pour se perdre dans la contemplation de l’homme en face d’elle. Jusqu’à cet instant, Lihwa n’avait pas conscience que la combinaison d’un homme aussi beau avec des fleurs était quelque chose dont elle avait absolument besoin dans sa vie. Ses yeux s’attardèrent sur son regard rieur, son nez fin et droit, sa bouche légèrement arquée qui lui donnait ce sourire charmeur et les fleurs… elles ne faisaient que le rendre encore plus beau qu’il ne l’était déjà et Lihwa sentit le rouge envahir ses joues. Qu’est-ce qu’il faisait ici ?

ootd — Lihwa était en état de choc et un million de pensée traversèrent son esprit à la seconde. Lihwa, qui n’avait jamais penser à s’habiller pour les autres, se surprenait à se demander si elle n’aurait pas dû faire plus d’efforts quant à son apparence d’aujourd’hui. Elle regrettait amèrement son choix de tenue qu’elle trouvait soudainement fade et ennuyeuse, loin de toutes les filles magnifiques qu’il pouvait côtoyer… Lihwa eut un pincement au cœur quand elle repensa aux notifications sur son téléphone. Lihwa savait qu’ils ne sortaient pas ensemble et que donc il ne lui devait rien, Minjun pouvait voir qui ça lui chantait. Mais comme une idiote, au bout du troisième rendez-vous elle avait commencé à s’imaginer des choses et la réalité l’avait bien vite rattrapée. Après tout, pourquoi un homme comme lui ne s’intéresserait-il qu’à elle ? Si Senna l’entendait, elle la réprimanderait en lui disant que c’est faux et qu’elle est juste trop aveugle pour voir tous les garçons qui s’intéressent à elle. Mais Lihwa n’y voyait là qu’un joli mensonge pour qu’elle se sente mieux. Sa famille et son ex-fiancé avait fait des merveilles pour briser, main dans la main, son peu de confiance en elle, mais aussi sa confiance en l’amour, sous toutes ses formes. Senna et Qintian s’évertuait à lui prouver le contraire, mais combien de fois s’était-elle retrouvée à penser qu’elle ne valait pas toute cette peine ? Bien trop souvent. Lihwa essayait de travailler sur ce manque de confiance et c’était la raison pour laquelle elle était allée à ce premier rendez-vous avec Minjun, en plus de vouloir expérimenter les choses qu’elle n’avait pas pu faire au début de sa vingtaine. Et Minjun avait été incroyable. Chacun de leur rendez-vous l’avait rendue si heureuse et libre, un sentiment qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps. Mais beaucoup de chose rendait cette relation compliquée, à commencer par le fait qu’elle avait menti sur son âge et qu’il pensait qu’elle avait 25 ans. « Oh… Zhang Lihwa… enchantée. » Elle fit son maximum pour avoir l’air le plus neutre possible, mais c’était sans compter sur son tout son corps qui avait décidé de ne pas coopérer. « Tu peux… me tutoyer. » ajouta-t-elle extrêmement mal à l’aise ce qui n’échappa à Sohee, mais la connaissant elle devait s’imaginer que Lihwa était charmée par le joli minois du nouveau. Ce qui n’était pas complètement faux, mais ce n’était pas de la manière dont elle pensait. Lihwa avait juste envie de disparaître au fond d’un trou et de ne jamais en ressortir. Quand Sohee parti cherche le reste des fleurs, Lihwa prit une grande inspiration et bougea finalement vers lui quand il lui lança un coup d’œil. Minjun était tellement grand… et beau. « Hum… je ne savais pas que… » commença-t-elle en bafouillant et elle eu presque envie de pleurer tant elle se trouvait ridicule. « Je ne savais pas que c’était toi le nouvel employé. » finit-elle par articuler, sa première phrase sans balbutier. La journée allait être longue. « Minjun… » souffla-t-elle doucement vers lui, tendant les mains pour prendre les fleurs alors qu’elle effleurait ses doigts par inadvertance ce qui lui procura un frisson. Mais Lihwa décida de réprimer ses sentiments et de revêtir sa casquette de propriétaire pour essayer d’échapper ne serait-ce qu’un peu à la réalité. « Tu peux prendre les roses et venir avec moi. » dit-elle en désignant d’autres fleurs pas loin de lui. Il était temps de se mettre au travail ou du moins d’essayer.