"APPELEZ MOI PÈRE NOËL !"
J'crois que j'étais le seul fou assez enchanté par ce vent glacial qui nous fouettait la gueule à la descente du bus. Ils étaient presque tous là, recroquevillé sur eux même à essayer de se protéger du froid tandis que bras et jambes écartés, je recevais la fureur de la tempête naissante en pleine tronche ! Et j'étais content en plus ! Bah quoi ? J'avais beau avoir pris l'initiative de voyager tout seul depuis mes 14 ans sur un coup de tête de temps en temps, je n'étais encore jamais allé aussi loin de chez moi ! Mieux, encore j'étais avec mon Hyungnim ! On avait parlé de voyager ensemble la dernière fois qu'on était allé à la boite de strip-tease, c'était pas tout à fait à ça que j'avais pensé, mais c'était néanmoins une première !  Un voyage en Laponie, cette école avait quand même des idées cool ! Bon je vous épargne les détails du voyage, on a pris l'avion, mais j'ai même pas pu choper Chaenah dans les toilettes donc pas la peine de s'attarder sur le sujet. Puis ce fut la petite promenade en plus, j'ai été sage comme une image – c'te blague – avec mon Hyungnim qui montre toujours le bon exemple lui aussi – n'est-ce pas ?

Bon, j'étais bien beau à jouer les épouvantails de neige mais si je restais comme ça plus longtemps, j'allais finir par me congeler sur place. Mais quelle belle sculpture de glace j'aurai été, un véritable petit angelot à accrocher au sapin. Si vous voyez de quel sapin, je veux parler...

Bref j'abaissai les bras et me retourner pour essayer de voir si j'apercevais encore les autres au milieu, ce qui dans le cas contraire serait quand même bien con. J'entendis alors crier et plissa les yeux pour mieux voir dans le blizzard.

Réussie : J'aperçois Hojoo et me dirige vers elle pour l'aider
Echec : je crois que je suis dans la merde parce que j'aperçois plus une ombre

Grande habituée des voyages et adorant ça, par-dessus le marché, vous ne pouvez pas imaginer qu’elle fut ma joie lorsque j’ai reçu mon invitation pour ce petit séjour d’une semaine en Laponie. Celui-ci avait d’ailleurs plutôt bien commencé, à la base. Dans l’avion, j’avais reconnu pas mal de personnes avec lesquelles je m’entendais bien et avec lesquelles j’étais assurée de passer de bonnes vacances. Toutefois, le sourire que j’avais arboré pendant plusieurs heures laissa bien vite sa place à une moue quelque peu sceptique, une fois les pieds sur le sol finlandais. Cependant, rien à voir avec le pays… Toute cette neige et ces magnifiques paysages que l’on allait côtoyer pendant sept jours avaient tout pour me plaire. Ce qui me plaisait moins, en revanche, c’est le trajet en bus qui me paraissait interminable. Parce que si dans un avion, j’étais parfaitement à mon aise comme un petit poisson dans l’eau, il en était tout autre dans ce gros machin perché sur quatre roues. De plus, c’était sans compter sur cette tempête qui ne cessait d’en ralentir l’avancée et qui ne présageait vraiment rien de bon pour la suite. Ainsi, quand le bus se stoppa finalement, c’est dans une grande hâte que je posai la lanière de mon sac sur mon épaule et quittai ma place, pressée de pouvoir rejoindre le chalet. Mais là encore, la tâche s’avéra plutôt fastidieuse puisque, alors que j’avançais doucement dans la neige, je fus projetée vers l’arrière par un coup de vent dont l’intensité ne manqua pas de me surprendre.

Réussite : Quelqu’un se trouvant derrière elle la rattrape in extremis et l’empêche donc de se retrouver le cul dans la neige.
Échec : Elle tente de se rattraper à quelqu'un mais entraîne cette personne dans sa chute.

La tempête avait été aussi brusque qu'inattendu. Le ciel blanc était brusquement tombé et les flocons de neige, ballottés par un vent violent, avait effacé toute trace du paysage derrière les vitres d'un bus qui s'arrêta brusquement. Je tendis le bras instinctivement pour ne pas m'écraser dans le siège de devant et tendis l'oreiller. Au delà du vacarme que produisait la tempête, j'entendais distinctement les roues du véhicule qui tournaient dans le vide. Heureusement, il nous fut signaler que les chalets n'étaient qu'à quelques mètres. J'attrapais mon sac, le fis passer derrière ma nuque et descendis. La différence de température fut saisissante et je sentis mes lèvres se craqueler sous l'effet du froid. Je fis basculer mon épaisse capuche sur mes cheveux et plissai les yeux pour tenter de me repérer. Plutôt que de tenter le diable, je suivis ceux qui étaient devant moi. Un chalet se découpa bientôt dans le fond blanchâtre. Le cœur battant, je tentais d'extirper mes bottes de la neige épaisse pour avancer. Le vent cinglait. Les cris et paroles de ceux qui m'entouraient se perdaient dans la tempête. Je ne savais pas même si j'étais angoissé ou tout simplement trop ankylosé par le froid pour ressentir quoique ce soit d'autre si ce n'est de l'inquiétude. Une main repliée sur ma capuche, je parvins à remettre un pied devant l'autre mais butais sur quelque chose. Manquant de perdre l'équilibre, seule la neige m'en empêcha. Solidement amarré dans ces sables mouvants immaculés, je baissai la tête et compris que l'un d'entre nous avait eu moins de chance. (YINDEE) J'attrapai son bras et l'aidai à se relever. « Rien de cassé? » articulai-je, peu certain néanmoins d'être entendu dans un bordel pareil. A défaut de pouvoir faire autre chose, je passai mon gant trempé sur mon visage et tentai d'apercevoir le chalet qui, à ma grande surprise, était bien plus proche que je ne l'aurais cru.

La chance serait-elle avec moi POUR UNE FOIS ? Semblerait parce que malgré mon insouciance, je n'étais pas encore perdu dans le blizzard ! Et même, j'entendis les gémissements – pardon, les cris – d'une demoiselle en détresse ! Je ne voyais quand même pas très bien et je n'aperçus qu'une vague silhouette qui semble bien en difficulté. Sérieusement, les gens, ils ne savent pas tout simplement marcher dans la neige en mode : tout droit jusqu'au chalet ? Oui, on voyait pas grand chose et le vent nous désorientait mais quand même, on ressemblait plus à un troupeau de rennes - j'allais dire gnou mais ils seraient déjà morts de froids je crois les pauvres – en panique qui s'éparpillait de tous les côtés. Et moi j'étais un peu Simba là, qui risquait de faire... Écraser !
Ce qui ne manqua pas d'arriver soudainement alors que quelqu'un (Hye Sun) me tombait dessus et que je me retrouvais la face dans la neige !
"Hmmmbhlkjnlhuijhjbhkbl"
Ce qui une fois, le visage non enfoui dans une épaisse couche de neige donnait : "PUTAIN DE SA RACE DE YU C'EST FROID !"
Je me redressai en roulant sur le côté, en essayant de contrôler le mouvement pour ne pas que mon fardeau se retrouve la face dans la neige non plus. J'suis trop un bg qui gère ! Ou pas !

Réussite : j'ai le swag et me retourne avec classe pour continuer à servir de tapis à Hyesun mais en face à face et lui décroche un sourire en mode : "rien de casser, ma belle ?"
Échec : je me rate et lui fout un coup de boule dans le nez avant de la jeter dans la neige.

Holy shit. J’étais debout, je regardais le chalet avec un air desespéré, j’allais ramasser mon sac quand mon pied gauche avait dérapé. De manière classieuse évidement, déséquilibrée, j’étais tombée a la renverse. Et d’une Jina le cul par terre. Et me voilà assise dans la neige, a ne pas voir a deux mètres devant moi, et totalement morte de rire.  Un beau rire nerveux comme nous n’en faisait plus. Et je regarde les autres galérer morte de rire. Je commençais a saturer. Je voyais une fille, une sango (hye sun) glisser sur un mec, une autre par terre. C’était juste magnifique. Et moi, j’étais là, le cul dans la neige. Ne prêtant pas attention a ce qu’on me disait, je regardais le ciel, c’était blanc, c’était sympa finalement ce temps. Ca avait l’air doux quand ca tombait les flocons… Comme des plumes. Mais ce n’était pas le but là, je devais déjà me relever. Avec un grognement, je tentais de me placer en position d’araignée, mais je sentais mes pieds glisser, mon postérieur était de nouveau attiré par la gravité. Oups. Totalement morte de rire, je restais assise, avant de soupirer et de retenter une nouvelle fois. Si je glissais, ça serait une chute épique. J’étais prête a le parier.

- Réussi, je me lève, tout va bien
- Raté, je m’écrase sur le dos, morte de rire.

Ca y est, Jun Soo était de mauvais poil. Mordant nerveusement sa lèvre inférieure, il crevait de froid déjà dans le bus. Alors lorsqu’il fut temps de descendre, il manquait de faire demi-tour pour foutre son poing dans la gueule du chauffeur et de lui voler le bus pour rentrer à Séoul. C’était quoi cette connerie qu’il avait eu de participer à ce voyage pour mieux connaitre Yindee en dehors de cette course ? Ils auraient pu partir autre part ou se côtoyer davantage à Séoul mais non, bah non, parce que personne ne lui avait dit qu’il caillait autant là-bas !
Le vent soufflant désagréablement sur son visage lui arrachait un grognement mécontent, mécontentement clairement visible dans la manière énervée dont il mettait sa capuche sur sa tête. Il lève finalement le menton, plus une trace de Yindee seulement des ombres lointaines. Il réajuste son sac à dos sur son épaule et commence à avancer contre le vent. Il veut marcher le plus vite possible mais les rafales réduisent complètement son rythme. Ne faisant attention à pas grand-chose, des appels à l’aide attirent son attention. Il regarde autour de lui mais ne voit pas grand-chose. Ce n’est qu’en avançant un peu plus qu’il voit une jeune femme (hojoo) comme coincée par quelque chose. Il s’approche, se demandant clairement comment elle a fait pour en arriver là. A main nue, il soulève difficilement la branche pour qu’elle puisse retirer son pied. C’est dans ses moments là qu’il remercie le seigneur pour son amour de la musculation. QUEL HOMME.

Réussie : Il soulève la branche like a boss.
Ratée : La branche est plus lourde que prévue, il se défonce les mains et va devoir demander une infirmière canon pour le soigner.