Je ne sais pas pouruqoi j'ai accepté de les accompagner. Peut être parce que j'avais un peu pitié de voir tous ces gueux ? Peut être aussi parce que j'ai ABSOLUMENT pas aimé que des personnes s'introduisent dans notre dortoir alors même que j'étais dedans (qui sait, ils ont peut être pris des photos de moi à mon insu et les ont vendu une fortune à un magasine ou PIRE ! Ah une de mes fans!). J'ai proposé en premier lieu de payer un détective privé puis un tueur à gage pour retrouver et faire payer les fautifs (et aussi récupérer les pellicules comportant mes photos) mais l'autre bande de gueux a préféré s'en charger elle même. Je me retrouve donc coincé dans une petite escouade ridicule pour une mission encore plus ridicule. Heureusement que j'ai pu emmener ma chienne Minnie pour me soutenir psychologiquement dans cette épreuve. Quoi que devoir la faire passer par la fenêtre c'était du sport. Moi, Wu Yi Ming, entrer par une fenêtre. Un comble.
Comme les deux gueuses ont du mal à réussir leur coup de plombier, je roule des yeux et m'approche d'elle. Définitivement, heureusement que j'ai accepté de les accompagner sinon on y arriverait pas : "Laissez moi faire les gueuses." Je leur dis en commençant à appliquer le durcissant, après avoir déposé Minnie par terre.

Je n'aime pas l'échec et là, je me suis humilié devant deux filles coréenne. Ca ne me plait pas, mais alors PAS DU TOUT. « J'ai fait exprès. » je lâche en partant des douches, entraînant ma Minnie avec moi. Car ma chienne et moi avons beaucoup à faire, nous aussi. Je remets mon costard en place et emmène Minnie dans la cuisine. Quand nous y somme, je me penche vers elle, lui donne un petit gâteau avec une goutte de laxatif dessus et je lui dis en la caressant gentiment : « Va s'y ma beauté, lâche toi, vide toi partout. » On a une connexion avec ce chien, et même si je n'aime pas trop l'idée de lui avoir donné un médicament pour la réussite de la mission, c'est quand même nécessaire. Et j'espère que ça va marcher.

La route depuis la centrale fut des plus chaotiques. Le plan avait bien fonctionné, j'avais réussi à couper l'électricité du campus et désormais, la prochaine phase était amorcée. William me déposa devant le dortoir des sango, la fraternité à laquelle j'étais affecté pour suivre l'attaque. Mais j'avais très mal à la jambe, et je ne savais pas si c'était une bonne idée d'entrer dans le dortoir. Ce devait déjà être la débandade, avec des coussins lancés de partout et des sango affolés. Je clopinai dans le jardin de la fraternité, m'approchant du bâtiment en m'appuyant lourdement sur ma canne. Puis, je trouvai un coin dans l'obscurité, pour éviter de me faire repérer, et je sortis de mon sac à dos le talkie-walkie que les bleus et les roses s'étaient échangés pour avoir une bonne communication durant l'attaque. Après l'avoir inspecté sous toutes les coutures pour le faire marcher, je tentai de contacter un des étudiants alliés dans le bâtiment, pour savoir où ils en étaient. « Allô ? Quelqu'un m'entend ? Je suis arrivé au dortoir, si je peux faire quelque chose. » Je ne savais pas si on m'avait entendu. En fait, je ne savais même pas si le talkie-walkie marchait, je n'en avais pas tant utilisé que ça dans ma vie. Mais une chose était sûre: le dortoir était sans dessus-dessous, et ça s'entendait !